Intel va graver des puces IA pour Microsoft
La société la plus souvent mise en avant dans le domaine de la gravure de puces est TSMC, une compagnie taïwanaise. Mais Intel, qui fabrique ses propres puces, tente depuis quelques années d'ouvrir ses services à des concurrents. L'annonce d'un partenariat avec Microsoft dans ce domaine est donc importante : elle montre qu'Intel veut devenir un acteur majeur.
Ars Technica l'explique, le but d'Intel est d'arriver à s'affranchir de l'Asie et plus spécifiquement de Taiwan. Actuellement, l'Europe et les États-Unis produisent environ 20 % des puces du monde, et Intel aimerait atteindre 50 % d'ici une décennie. Comme c'est le mot à la mode, cette croissance passera évidemment par l'IA : même si les pontes de Microsoft restent assez discrets sur le sujet, le contrat pour des puces gravées en Intel 18A1 serait lié à des composants spécialisés dans les calculs attachés aux réseaux neuronaux.
Microsoft planche sur des puces maison optimisées pour l'IA
Le choix d'Intel n'est évidemment pas anodin : après des années de problèmes (depuis la sortie du 14 nm vers 2015), la société américaine doit faire ses preuves alors que TSMC et Samsung (dans une moindre mesure) arrivent à proposer des procédés de gravure performants de façon régulière. Mais la technologie elle-même n'est probablement pas le seul motif du choix de Microsoft : outre le fait qu'une bonne partie de la production de TSMC est réservée par Apple, il y a des raisons géopolitiques qui interviennent. Passer par une société américaine peut être vu comme un avantage, et les tensions en mer de Chine font toujours craindre un problème d'approvisionnement pour les puces taïwanaises de TSMC.
Des annonces pour la suite
En plus de l'annonce liée à Microsoft, Intel a aussi parlé de la suite pour ce qui est renommé en « Intel Foundry », pour bien montrer que la gravure est une préoccupation forte pour Intel2. Le successeur du futur 18A a donc été annoncé, le 14A. Il va être proposé avec trois variantes possibles : E, pour les puces avec des besoins spécifiques, P, pour des puces plus performantes sur le plan de l'efficacité énergétique, et T pour celles qui autoriseront un empilement de puces, pour une intégration plus complète. Sans entrer dans les détails, cette solution permet de créer des puces hybrides très compactes, intéressantes dans le cas des PC portables ou des smartphones.
Par ailleurs, ces variantes seront aussi déclinées pour les autres procédés, l'Intel 3 (déjà en partie employé dans les rares PC équipés d'une puce Core Ultra Meteor Lake), l'Intel 20A (équivalent 2 nm, attendu en 2024) et Intel 18A (équivalent 1,8 nm, prévu pour 2025). Vous trouverez plus de détails chez nos confrères d'Anandtech, qui s'attardent sur les outils destinés aux professionnels.
Terminons par un point : si Apple travaille essentiellement avec TSMC depuis quelques années, la société pourrait changer son fusil d'épaule si Intel arrive à proposer des solutions crédibles. Du temps de l'Apple A9, par exemple, Apple passait aussi par les services de Samsung pour la gravure.
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Intel parle d'un équivalent 1,8 nm, qui est probablement aux alentours de 4 nm en pratique. Mais comme la manière de calculer la « taille » varie selon les fabricants, les indications en nanomètres manquent parfois de précision pour les comparaisons. ↩︎
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Qui, rappelons-le, fait graver une partie de ses puces graphiques par TSMC. ↩︎
Intel a vu les cours de la Bourse et surtout celui de l’action Nvidia, ils se sont dit « Oh bon sang vite vite Michel il faut qu’on fasse des unités dédiées à l’IA » 😅
Je m’étonne qu’AMD ne soit pas sur le créneau aussi, mais bon, leurs moyens sont bien plus limités que les deux acteurs cités plus haut et ils font peu de GPU pro et ce qu’ils font en IA c’est souvent via des solutions softwares pendant que Nvidia s’appuie sur de l’accélération hardware.
@Moebius13
Ils y sont aussi, t’inquiète pas pour AMD. Il utilise des puces Instinct et ils ont racheté Xilinx et Nod.ai.
Et leurs puces 8040 sont avec un NPU pour l’IA.
Pierre note : « Intel parle d'un équivalent 1,8 nm, qui est probablement aux alentours de 4 nm en pratique. Mais comme la manière de calculer la « taille » varie selon les fabricants, les indications en nanomètres manquent parfois de précision pour les comparaisons. »
Observation judicieuse, et understatement qui cache anguille sous brochet.
Étant donné le biais naturel du lectorat de MacG, il serait loisible de penser que c’est toujours Intel qui cherche à donner l’illusion de la minceur. Mais ce n’est pas le cas, et ça ne l’a pas toujours été.
Comme l’illustre cet excellent article d’ExtremeTech datant de février 2021, le processus « 10nm » d’Intel était largement comparable aux processus de TSMC et Samsung qu’ils se plaisaient à définir comme « 7nm ».
https://www.extremetech.com/computing/296154-how-are-process-nodes-defined
Il est également plaisant de comparer les projections du roadmap ITRS avec la réalité.
ExtremTech notait par ailleurs (rappel : février 2021) : « We don't yet know how Intel's upcoming 7nm process will compare to the 5nm and 3nm process nodes that will be available from TSMC and Samsung by the time Intel's node is ready. Intel has stated that it wants to regain overall process leadership by 5nm. Best-case for that node launch is probably late 2024 - early 2025. »
Nous le savons maintenant. Mais il est également sain, pour notre équilibre nerveux, de garder à l’esprit les longues trajectoires et leurs durées imposées, qui n’entretiennent aucune relation naturelle avec les effets d’annonce dictés par les foires à marketeux et les accès de fièvre en bourse.
@occam,
« Étant donné le biais naturel du lectorat de MacG, il serait loisible de penser que c’est toujours Intel qui cherche à donner l’illusion de la minceur. »
Peut-être que le lectorat de MacG est plus sensible aux arguments de la mercatique d'Apple que d'Intel.
Intel devrait peut-être améliorer sa communication et s'inspirer de celle d'Apple !
👌
@Scooby-Doo
> "Intel devrait peut-être améliorer sa communication et s'inspirer de celle d'Apple !"
Vous avez probablement raison. Mais étant réfractaire à l’une comme à l’autre, je ne m’en soucie guère. Ce qui m’intéresse, c’est de voir l’arrivée de processeurs efficaces pour des plateformes ouvertes.
BTW, « mercatique » : j’aime 🤭. Quand l’art d’enfumer le chaland devient une discipline, elle mérite un nom qui se donne des airs.
@occam
Oui, j’aimerais bien que RISC-V monte plus en puissance aussi. Cela nous ferait plus d’alternative notamment full open source.
@occam
"BTW, « mercatique » : j’aime"
Moi aussi, d'autant plus qu'avec "mercatique" on peut faire un tas de rimes riches.
@zoubi2
Défi bouts rimés: « mercatique » et « asthmatique », en alexandrins.
@DahuLArthropode,
Ce n'est pas “asthmatique” qui me vient à l'esprit en premier !
😁
@Scooby-Doo
Rime riche, ça interdit sans doute celles qui viennent à l’esprit en premier.
@DahuLArthropode
Un rossignol muet, chenu et asthmatique
Transfiguré en cygne, par simple mercatique
@occam
Une réponse, une seule, mais bien rythmée. Je ne regrette pas d’avoir lancé le défi.
@occam,
Rossignol ? Vous faites référence au rossignol milanais éventuellement ?
😁
Wikipédia, l'encyclopédie qui gazouille :
L’Air des bijoux (« Ah ! je ris de me voir si belle en ce miroir ») est un air d'opéra pour soprano créé en 1859. Il est chanté au troisième acte par le personnage de Marguerite dans l’opéra Faust de Charles Gounod. Le livret est de Jules Barbier et de Michel Carré.
Cet air compte parmi les plus fameux airs d'opéra[1]. Dans Les Aventures de Tintin d'Hergé, c'est l'air fétiche de la cantatrice Bianca Castafiore[2]. Il fut notamment enregistré par Maria Callas.
Notre maigre contribution pour élever ces débats latins…
😎
@Scooby-Doo
> "Notre maigre contribution pour élever ces débats latins…"
Entendons-nous : je ne prétends aucunement élever aucun débat, ne me sentant aucunement investi d’une telle mission. J’interviens simplement sur des sujets qui m’amusent, ou qui m’intriguent, ou parfois qui m’irritent à un point tel que je me risque à les empoigner, malgré le shitstorm prévisible qui s’ensuit. Cette dernière catégorie se fait de plus en plus rare, le jeu n’en valant généralement pas la chandelle.
Si j’interviens, je m’efforce de le faire d’une manière qui m’amuse si possible. Je trouve le format du fil de commentaires assez contraignant : pour les choses plus complexes, là où je travaille, je me sers normalement de diagrammes, de graphiques, de tables, de formules, d’équations, de modèles interactifs en ligne, avec le strict minimum d’écrit. Ici, je ne dispose que de texte, sur un terrain où l’on joue du tac au tac, quand ce n’est carrément du TikTok. Même sous la contrainte du format texte, je pense en fait en hypertexte, que je verbalise tant bien que mal en texte linéaire.
Idéalement, je présenterais un Mindmap succinct, que le lecteur pourrait déplier (ou lire en Markdown) dans la mesure où les détails l’intéressent. (D’où ma réaction à l’annonce de la cessation d’iThoughts : le genre de mindmapping tel qu’implémenté dans iThoughts, avec ses possibilités de dépli/repli structuré et l’export de l’arborescence en Markdown convient à ma manière de faire.)
@zoubi2,
Des rimes riches on doit pouvoir en trouver effectivement !
😁
@occam,
Mercatique vient du latin : mercatus, « commerce ; marché ».
C'est le terme recommandé pour traduire “marketing” :
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9M1762
👌
J'attends encore les invectives de marc_os à ce sujet !
En effet, je fais l'horrible promotion d'une langue morte et sa culture latine impérialiste et esclavagiste !
😁
On peut aussi s'entretuer sur l'usage du point d'exclamation en fin de phrase, preuve ultime d'une volonté de provoquer et de penser par la dérision…
Et les points de suspension font débat aussi !
😎
@Scooby-Doo
Quand elle se met au latin, l’Académie saute court, vole bas et vise de travers. (J’ai vu, j’ai lu, et je suis loin d’être convaincu.)
Quitte à remplacer l’anglais marketing par un néologisme de bon aloi, j’eusse préféré agoratechnique. (Rien contre votre usage de « mercatique » ; mais pour ceux que l’Académie préconise, c’est autre chose.)
L’agora était en effet à la fois espace public et place du marché ; lieu d’échange des denrées comme des idées ; théâtre des débats et scène d’enfumages.
Techné en grec ancien dénommait non seulement le savoir-faire — le know-how originel — et le savoir appliqué, mais également la ruse, l’astuce, le stratagème pour arriver à ses fins en flouant l’adversaire.
Héphaïstos était klytotechnes, renommé pour son savoir-faire, et polymetis, versé dans de multiples domaines. Épithètes attribués par la suite à un mortel, Ulysse, que l’on doit considérer comme le premier roi de l’agoratechnique : le mec qui a vendu du vent à Éole, et un mois d’iCloud gratuit aux Troyens…
Quand Héphaïstos forge le bouclier magique d’Achille, il ne lui confère pas seulement des qualités mécaniques suprêmes, il lui infuse aussi un éclat, une luminescence cosmétique : une aura, l’aura d’invincibilité. Pauvre Hector, bien avant de croiser l’airain avec Achille, il était déjà vaincu par le buzz. Apple à ses grandes heures avait cette aura agoratechnique.
@occam,
« Ulysse, que l’on doit considérer comme le premier roi de l’agoratechnique : le mec qui a vendu du vent à Éole, et un mois d’iCloud gratuit aux Troyens… »
Pour vous répondre, j'aimerais vous rappeler cette citation légendaire :
« Le problème avec les citations sur Internet est que vous ne pouvez pas toujours compter sur leur précision. »
Abraham Lincoln, 1864.
😁
On ne doit pas s'ennuyer en votre compagnie autour d'un feu lors de longues soirées d'hiver dans une demeure perdue au fond d'un bois comme par chez moi !
👌
« Rien contre votre usage de « mercatique » ; mais pour ceux que l’Académie préconise, c’est autre chose. »
Voici le dictionnaire que j'utilise, celui de la version électronique des huit éditions du dictionnaire de l'Académie Française :
Contacts
Pour toute information concernant l’Académie française, consultez le site https://academie-francaise.fr.
Pour écrire au Service du Dictionnaire, veuillez utiliser le formulaire de contact suivant :
https://academie-francaise.fr/le-dictionnaire/service-du-dictionnaire
Crédits
Ont collaboré à ce projet de nouveau portail numérique du Dictionnaire de l’Académie française :
Pour l’Académie (comité de pilotage) : Florence Monier, Jean-Mathieu Pasqualini, Yves Pouliquen (jusqu’en février 2020).
Conception du site, pilotage du projet, informatique éditoriale et gestion des données : Laurent Catach (4H Conseil).
Développement du site : Diagonal (www.prolexis.com/), sous la direction de Wanda Rzewuski. Développeurs : François Auvray, Stéphane Baraccani.
Interface graphique : Daniel Lévesque.
Nous rendons ici un hommage particulier à M. le Professeur Yves Pouliquen, décédé en février 2020, pour son énergie essentielle à la réalisation de ce projet.
Pour la version 2 (décembre 2019), nous remercions particulièrement, pour la réalisation du projet de renumérisation des huit anciennes éditions du Dictionnaire de l’Académie française :
les équipes de la Bibliothèque nationale de France ;
les équipes de la Bibliothèque de l’Institut de France ;
Isabelle Turcan, professeur à l’Université de Lorraine.
Nous remercions également Claude Poirier, responsable de la base B.D.L.P., pour sa collaboration et son soutien sur ce projet, ainsi que les équipes de l’Université Laval ; merci également à Claudine Bavoux pour son travail de vérifications sur la B.D.L.P.
Merci à François Laigle (agence Carouzel) pour le lancement de la version 1 (février 2019).
Pour la version 3 (juin 2021), nous remercions les équipes de BrailleNet (Katie Durand, Alex Bernier) pour leur aide précieuse concernant la mise en accessibilité du site, ainsi que la Fédération des aveugles et amblyopes de France pour leur soutien et partanariat.
Pour la version 4, merci à Carsten Meyer (MobYou) pour la mise à niveau du site concernant l’accessibilité.
Nous remercions également vivement les équipes de l’Office québécois de la langue française (Véronique Voyer, Xavier Darras) pour leur collaboration concernant la mise en place de liens hypertextes entre les deux sites.
😎
Si vous avez un dictionnaire plus fiable que l'édition de l'Académie Française, merci de me l'indiquer !
👌
@occam,
L'agora, c'est :
https://www.dictionnaire-academie.fr/article/A9P3187
XIVe siècle. Emprunté, par l’intermédiaire du latin politicus, « relatif au gouvernement », du grec politikos, « qui concerne les citoyens, l’État », lui-même dérivé de polis, « cité ».
Rien à voir avec une place de marché, il me semble !
😉
@occam,
L'expression « stratégie mercatique » est construite sur deux néologismes (Arabe et Latin) !
https://fr.m.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9ologisme
https://languagetool.org/insights/fr/poste/neologisme/
👌