Google et Verizon : fin de la neutralité du net ?

Arnaud de la Grandière |
Le débat autour de la neutralité du Net prend une nouvelle ampleur outre atlantique autour d'accusations concernant des accords suspects entre Google et Verizon. Mais la neutralité du Net n'est-elle pas qu'un pur concept dont la mise en application pourrait être plus problématique que salvatrice ?

Pas de contrôle sur les tuyaux

Commençons par cerner le débat : Internet se trouve au croisement du contenant et des contenus. Il s'agit d'une part d'un réseau physique, pour la plus grande partie appartenant à des opérateurs privés, et de l'autre d'informations, l'un n'ayant aucune valeur sans l'autre, et réciproquement. Le principe de la neutralité du Net, apparu en 2003 et qu'on a quelque peu assaisonné à toutes les sauces depuis, se résume à la distribution non-discriminatoire des données, quelle que soit leur source, leur destination, ou leur nature.

Concrètement, cela signifie que, idéalement, votre fournisseur d'accès à Internet ne devrait pas empêcher l'accès aux sites de ses concurrents par exemple, ou proposer des contenus exclusifs par types d'abonnements. Internet doit rester Internet, quel que soit le tuyau par lequel il passe. Mais il s'agit là d'un principe vertueux qui, dans les faits, n'a guère d'incarnation légale à proprement parler, la liberté d'entreprendre et le droit de la propriété étant des principes présidant aux initiatives de chacun, en espérant que le marché se régulera par lui-même. Dans les faits, il semble en effet qu'une auto-régulation se mette en place à en juger par le sens de l'histoire, la concurrence, lorsqu'elle est effective, pousse spontanément à un meilleur service pour un coût moins élevé.

net-neutrality


Le débat porte plus particulièrement sur les réseaux sans fil, le cas du Réseau Téléphonique Commuté étant réglé depuis bien longtemps. Et précisément c'est le sort que les opérateurs cellulaires veulent à tout prix éviter, ou au pire retarder. Pensez-y, les plus jeunes d'entre vous l'ignorent sans doute, mais il fut un temps où France Telecom, alors monopole national, proposait sur son réseau téléphonique des transmissions de données à la tarification séparée des conversations téléphoniques classiques, notamment par le biais du vénérable minitel.

Effondrement du cours du bit

Le service télétel 36 15, l'un des plus populaires, coûtait 9,15 € de l'heure, et à 1200 bits par seconde, on ne téléchargeait pas grand chose dans ce laps de temps, à tel point qu'une comparaison du coût par bit avec les tarifications actuelles dépasse l'entendement : avec le même réseau physique, le bit transité par minitel coûtait plus de quatre millions et demi de fois plus cher à l'usager que le bit transité par une offre ADSL (sur la base d'un forfait mensuel à 30 euros et d'un débit à 24 megabits par seconde). Notons toutefois que, outre l'état de la technologie d'alors, le modèle économique était bien différent de ce qu'on peut trouver à l'heure actuelle sur Internet, la facturation étant partagée pour moitié entre l'opérateur et le prestataire du service minitel concerné. Malgré tout, le passage d'une tarification basée sur le temps de connexion à celui basé sur un forfait mensuel illimité a totalement bouleversé le paysage des télécommunications.

De même, les communications téléphoniques classiques sont facturées en fonction de la durée et de la distance d'appel, des tracas annihilés par la voix sur IP qui offre des communications gratuites et illimitées à l'international, et qui désormais représentent en France la majorité des communications téléphoniques, bien que les abonnements au haut débit soient toujours moins nombreux que ceux au bon vieux téléphone classique. Alors qu'autrefois les opérateurs du téléphone fixe avaient toute latitude de créer des tarifications artificielles en fonction de la nature des données transmises, ils ont perdu ce privilège avec l'ouverture du marché et la multiplication des offres triple-play.

Eviter une carrière de "vendeurs de tuyaux"

Les opérateurs mobiles se retrouvent dans le même cas de figure, en proposant des forfaits qui varient sur les thèmes de la voix et des données (WAP, Internet, SMS, MMS…). La spécification va même plus loin puisque les opérateurs entendent réguler la nature des transmissions internet, avec l'interdiction, la surfacturation ou la limitation du débit pour certains protocoles comme la VoIP, le peer-to-peer ou FaceTime, ou encore de certaines pratiques comme l'utilisation d'un smartphone comme modem, ces régulations étant basées sur l'argument de la saturation des réseaux 3G. Mais pour les opérateurs, il s'agit avant tout de "valoriser" leurs offres et d'éviter de transformer leur réseau en tuyaux aveugles, comme cela s'est produit pour le RTC.

Car avec l'iPhone, Apple a réussi le tour de force de dicter sa volonté aux opérateurs mobiles auxquels elle a, dans un premier temps, accordé son exclusivité : l'iPhone n'avait de sens qu'avec un forfait internet illimité. La boîte de Pandore était désormais ouverte et les opérateurs ont cédé là un point crucial de leur "souveraineté" sur la tarification de leurs services. Avec des connexions illimitées à Internet, la tarification à la minute de voix n'a plus de raison d'être et révèle sa valeur fictive : pour l'utilisateur final, le service facturé ne tient plus à la nature ou à la durée de la communication, mais à la seule capacité d'échanger des données sur un mois donné et dans la seule limite de son équipement, tout comme sur le réseau câblé. Comme le souligne Xavier Niel, patron d'Iliad/Free : « Les opérateurs deviennent des vendeurs de tuyaux, ce qui n’est pas très attirant, mais, après tout, c’est leur métier » (lire Xavier Niel évoque un décodeur Apple et un iPhone trop cher).

En matière de libre marché, la valeur d'un produit ou d'un service ne dépend que de l'offre et de la demande. Tant que le client est prêt à payer le prix demandé, le fournisseur a toute latitude de facturer ce qu'il veut comme bon lui semble en toute légalité. Mais lorsqu'un concurrent vient changer la donne et révèle que le service n'est pas constitué par une durée de communication ni par sa nature, mais bien par un volume de données (car c'est bien en ces termes que les opérateurs conçoivent leurs coûts), les consommateurs s'adaptent et réalisent que dans ce contexte ils n'ont que faire des minutes ou de la nature des données échangées : ce qu'ils veulent, c'est accéder à la capacité d'échanger des données, quelle que soit la durée des échanges, et la nature des données. Un bit reste un bit, peu importe qu'il soit constitutif d'une image, d'un texte, ou d'un son.Il n'aurait jamais paru concevable que la tarification des communications téléphoniques fluctue en fonction de votre sujet de conversation, et c'est pourtant bien ce qui se passe pour les données.

En profiter tant qu'on le peut encore…

Malgré tout la plupart des opérateurs freinent des quatre fers face à cette marche forcée, la perspective d'une division de leurs revenus comparable à celle mise en avant plus haut concernant le minitel n'étant guère réjouissante. Et Dieu sait que tout aura été fait pour valoriser au maximum l'offre des réseaux mobiles : aux États-Unis par exemple, un appel mobile est facturé à l'appelé comme à l'appelant. En 2009 les SMS, par nature inférieurs ou égaux à 1120 bits (soit une véritable peccadille) sont facturés en moyenne 0,042 euros en France, c'est à dire au mieux 17 fois plus cher qu'un bit transité sur minitel, ou encore 81 millions de fois le prix d'un bit transité par ADSL

Certes, il faut comparer ce qui est comparable. On pourrait arguer que les frais de fonctionnement sont plus élevés pour les opérateurs mobiles, ce dont il est toutefois permis de douter, l'infrastructure d'un réseau sans fil étant ce qu'il est, et sachant qu'un bit transmis par la Nasa au télescope Hubble lui coûte 29 fois moins cher… Le terme de "prix astronomique" (ou littéralement "exorbitant"…) semble donc même en deçà de la réalité, ce qui laisse songeur quand on pense qu'en 2005 le tarif moyen d'un SMS était trois fois plus élevé qu'en 2009…

Même en utilisant une borne Femtocell, les opérateurs trouvent le moyen de décompter les minutes de communication de votre forfait mobile alors que les données transitent par votre propre abonnement ADSL (que vous payez déjà par ailleurs, et qui donc ne leur coûte rien). Dans les faits, c'est un peu comme si on vous facturait l'utilisation du WiFi à la minute sur votre propre matériel domestique, sur la seule justification du manque à gagner…

Scandaleux vol caractérisé ? Oui et non : libre à chacun de ne pas prendre de tels abonnements, et si les consommateurs suivent, c'est que l'offre est en adéquation avec la demande, faute de quoi elle serait bien forcée de s'adapter ou de disparaître. Avec 95,8% de la population française équipée d'un téléphone mobile, le moins qu'on puisse dire c'est que les opérateurs auraient tort de se priver. Au delà, à charge de la libre concurrence de mettre en place des tarifs plus abordables, ce qui ajuste la demande en conséquence : nul ne payerait un produit 100 euros chez le fournisseur A, si le même produit est proposé aux mêmes conditions pour 1 euro chez le fournisseur B. Il faut dire qu'en l'espèce la complication des différents forfaits chez les différents opérateurs, déjà peu enclins à la concurrence forcenée, ne simplifie pas les comparaisons…

Google retourne sa veste

C'est dans ce contexte qu'une controverse vient d'éclore aux USA : selon le New York Times, Google et Verizon auraient un accord secret qui permettrait potentiellement de favoriser les échanges de données sur les téléphones basés sur Android et/ou concernant les services en ligne de Google sur le réseau mobile (les réseaux DSL et fibre de Verizon étant exclus de cette disposition). Les deux sociétés ont opposé des dénégations peu convaincantes à cette affirmation. D'autant plus que, par ailleurs, elles ont conjointement promu dans une conférence de presse la notion de nouveaux services en ligne, liés aux connexions sans fils et séparés d'un "internet public", et sur lesquels la neutralité du Net n'aurait pas cours…

Si le propos n'a rien de surprenant venant de Verizon, voilà qui change malgré tout considérablement la politique affichée jusqu'ici par Google, qui auparavant se voulait un chantre de la neutralité du Net. La société de Mountain View avait en effet participé à une campagne dans ce sens en 2006, qui soulignait l'avenir qui se profilerait "si on laissait faire AT&T et Verizon". Mais elle a désormais plus d'un intérêt dans l'internet mobile. Le géant de la recherche a tâché malgré tout de rassurer : il n'est pas question de transférer ses services existants, tels que YouTube, sur des réseaux privés et exclusifs, et Google continuera de s'investir principalement sur "l'internet public". Google justifie cette exception pour les réseaux sans fil par le fait qu'il s'agit d'un marché plus compétitif et en mouvance constante. Les deux sociétés ont consenti à conserver la notion de neutralité du Net pour les réseaux câblés (Verizon propose aux US des offres fibre et DSL).

Avec la "4G" qui se profile à l'horizon, il ne fait guère de doute que l'accès à Internet sans fil sera dans les années à venir l'objet d'enjeux à la hauteur de ce que le haut débit a été pour les connexions câblées dans les années passées. Signe révélateur s'il en est, la quasi-totalité des opérateurs américains a d'ailleurs abandonné ses efforts pour mettre le réseau câblé national à la hauteur d'autres pays.

Jusqu'où ne pas légiférer ?

Si les opérateurs conservent des moyens d'organiser des péages, des files à diverses vitesses, et d'autres réservées à certains types de contenus, la métaphore des "autoroutes de l'information" n'aura jamais été plus appropriée. Peut-on légiférer et réguler ce qui relève du domaine privé ? Dans une certaine mesure, oui, puisque les opérateurs ont pu bâtir leurs réseaux sur des concessions de ressources nationales, dont l'obtention peut être soumise à conditions. Néanmoins il ne faut pas occulter que le retour sur investissement doit être à la hauteur des sommes considérables qui sont placées dans la création d'un réseau national pour susciter l'intérêt des opérateurs, faute de quoi nul n'en sera plus avancé au final : c'est bien la perspective de juteux profits qui incitent les opérateurs à des investissements pareils, qui peuvent prendre des années à amortir malgré tout.

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D'autre part, la portée de telles décisions peut être délicate à jauger (quid des serveurs privés qui ont toute latitude pour faire leurs propres choix technologiques, ceux-ci pouvant être de nature à exclure l'accès à certains internautes ? Peut-on décemment interdire l'utilisation de Flash, la création d'un protocole privé de messagerie instantanée, ou le développement d'une application sur l'App Store sous prétexte d'incompatibilités techniques ? Lire Plus d'exigences européennes pour les nouvelles technologies).

Si nombre de nations ont lancé des réflexions plus ou moins avancées sur une sanctuarisation du Net, dans les faits il s'avère bien délicat de promulguer des lois allant dans ce sens. Récemment la commission fédérale des communications américaine (FCC) s'est vue désavouée par une cour d'appel fédérale après avoir condamné Comcast pour avoir limité le débit du peer-to-peer sur son réseau, ce que la FCC a considéré comme une mise en péril de la neutralité du Net. D'autre part, peut-on interdire aux opérateurs télécom des contenus exclusifs sachant que nul n'a jamais eu de cas de conscience à ce que la pratique soit courante pour les opérateurs du câble et du satellite ? Enfin, l'Electronic Frontier Foundation attire l'attention sur les dangers d'une gouvernance politique du réseau.

En tout état de cause, ces régulations ne permettront que de gagner du temps : les opérateurs ne pourront profiter du status quo que jusqu'à ce qu'un franc-tireur vienne jouer les trouble-fête, comme l'a déjà démontré l'expérience, et les intérêts de bouleverser un marché ne manquent pas pour les outsiders en quête de forte croissance. Au risque de créer de véritables imbroglios, il peut s'avérer préférable de laisser la libre concurrence corriger le tir d'elle-même, pour peu que les armes soient égales et que les conditions favorables à une saine concurrence soient réunies. A défaut, il sera toujours temps de légiférer par la suite, à la faveur d'un abus de position dominante. D'ici là, Google, Verizon et les autres sont libres de s'enfermer dans ces logiques, mais rien ne dit qu'il s'agit là d'un calcul payant sur le long terme : la marche vers la fin des privilèges des opérateurs mobiles est engagée, et il y aura fort à faire pour l'empêcher.
avatar Shralldam | 
Excellent article !
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Je dirai même plus : Excellent article ! Très instructif et complet de surcroit.
avatar supunna | 
laisser la libre concurrence corriger le tir d'elle-même Je suis navré de voir MacGé sortir ainsi du bois… politique. L'auto-régulation, beau programme… Ceci dit, 2012 approche à grand pas, il est peut-être temps de lancer des débats de fond, finalement.
avatar TranMi | 
Ça me rappel le MS-Network et eWorld d'Apple, peut être le data-center de cette dernière va justement être utilisé dans ce sens ...
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ supunna : Et je suis navré que tu embrigades MacG dans ton clivage politique façon "si vous n'êtes pas avec nous, vous êtes contre nous"… mais je ne peux pas dire que je ne l'avais pas vu venir
avatar hartgers | 
Très bon article. Il est cependant dommage de croire en la libre régulation sachant que les prix sont bien entendus entre les opérateurs. En France, SFR, Bouygues et Orange se sont fermement opposés à l'introduction d'un quatrième opérateur qui risquait de mettre en péril leur loyale concurrence. Toujours en France, SFR a racheté Neuf qui avait racheté cégetel. Inutile de dire que la concurrence a bon dos ici et partout ailleurs. Je parlerais plutôt de monopole dissimulé. Enfin, cette critique ne devrait pas occulter le véritable travail qu'il y a derrière cet article d'une grande pertinence, si ce n'est la crédulité avec laquelle vous parlez du système économique mondial qui, on le sait, n'a rien de "naturel" ou "libre".
avatar Arnaud de la Grandière | 
C'est pourtant bien la concurrence, toute fictive qu'elle soit, qui a permis de passer des tarifs du minitel à ceux de l'ADSL comme souligné dans l'article… Il y est bien stipulé que les conditions d'une réelle concurrence doivent être réunies : si ça n'a pas été le cas pour la téléphonie mobile en France pendant trop longtemps, Free a indiqué qu'elle allait reproduire dans le mobile ce qu'elle a déjà fait dans le domaine de l'ADSL, les tarifs devraient grandement évoluer une fois leur offre sur le marché.
avatar joneskind | 
@ Nonoche : Justement, qu'en est-il de free et de son offre mobile? Ça fait un bon moment que j'en entends parler, mais je vois toujours rien venir... Est-ce qu'ils seraient en train de nous finaliser un tout VoIP avec data illimitées? Ils attendent le 4g?
avatar hartgers | 
@Nonoche : Bien d'accord, mais il reste que pour le consommateur, le prix de la connexion ADSL n'a pas vraiment baissé... C'est depuis longtemps 30€ par mois, avec certes une augmentation du débit théorique, mais pas de réelle baisse tarifaire. Quant aux SAV...
avatar Osborne | 
@joneskind : le réseau mobile de Free est attendu pour 2012 ; le temps que l'opérateur installe son infrastructure. Patience...
avatar Arnaud de la Grandière | 
Ils doivent créer leur réseau et leurs boutiques, c'est prévu pour 2012
avatar pim | 
L'arrivée imminente de Free a déjà ses effets à mon avis : en créant une offre quadruple play, les trois larrons nationaux viennent de franchir une nouvelle étape dans la baisse des prix, associée à une quadruple fidélisation des clients, qui pourrait bien énormément compliquer la tache de Free, sa base de clients actuels étant en train de s'éroder lentement mais sûrement !
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ hartgers : je pense que tu oublies un peu vite la nature des offres ADSL avant que Free n'arrive sur le marché : pas de triple play (ni VoIP ni télévision), au mieux des offres à 45 € par mois pour un nombre limité d'heures de connexion par mois… et la fibre arrive avec du 100 Mbps (dans un premiers temps) au même tarif. Le coût du bit va encore prendre un coup dans les dents. Alors que France Telecom avait tout fait pour freiner l'arrivée d'internet en France pour maintenir le minitel, la France était la lanterne rouge en matière d'équipement et aujourd'hui elle fait partie des pays les mieux équipés avec les meilleurs tarifs. Difficile de faire plus éloquent qu'une division tarifaire par plus de 4 millions, quand même…
avatar DrFatalis | 
"la France était la lanterne rouge en matière d'équipement et aujourd'hui elle fait partie des pays les mieux équipés avec les meilleurs tarifs. Cela a aussi à voir avec la détestable habitude de concentrer 65% de la population dans les 100km autour de la capitale... Sinon, au niveau cable, nous sommes plutôt très en retard... Et tous les usages du web "promis" et rémunérateurs (video HD à la demande, par exemple) demandent plus de tuyaux, et plus gros...
avatar pseudo714 | 
Google, danger public.
avatar zazthemac | 
Que ceux qui se plaignent de la simili concurrence de ces 3 opérateurs, viennent faire un tour chez moi ou il y a un monopole de l'internet du telephone mobile et de la television par satellite. Ex forfait ads 512Ko Limité en débit : 100 euros , tele par satellite 100 euros, forfait mobile 4h + internet limite a 100Mo : 80 euros. j'aimerais pouvoir me plaindre comme vous.
avatar pseudo714 | 
"Google retourne sa veste" Évidemment. "selon le New York Times, Google et Verizon auraient un accord secret qui permettrait potentiellement de favoriser les échanges de données sur les téléphones basés sur Android et/ou concernant les services en ligne de Google sur le réseau mobile" Ce ne serait pas anti-concurrentiel ça? Et c'est très grave.
avatar pseudo714 | 
"A défaut, il sera toujours temps de légiférer par la suite, à la faveur d'un abus de position dominante" C'est pas mieux que la police vienne après une tuerie, il vaut mieux prévenir.
avatar pseudo714 | 
@zazthemac : peut-être que l'opérateur est plus voleur chez toi mais peut-être que ça dépends aussi du coût des infrastructures, u nombre de clients, etc...
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ pseudo714 : je frémis à l'idée d'une sanction préventive avant que les crimes ne soient commis… Un vrai cauchemar de Philip K. Dick ;¬)
avatar Nesus | 
Il est quand même fou de se dire que pour bon nombre de français l'attente de free en tant que sauveur de la téléphonie tient presque du rêve de l'eldorado. Il faut dire que même les procès pour entente illicite n'a pas freiné les trois opérateurs qui continuent à proposer des services quasi identiques à prix quasi identique (ce que l'on gagne d'un coté on le perd de l'autre). Le seul vrai changement que l'on ai eu depuis c'est 15 dernières années en ce domaine c'est apple qui l'a imposé avec l'iPhone. Orange était bien plus concurrentiel avant que l'exclusivité soit cassée (ne serait-ce que la hauteur à laquelle l'appareil était subventionné, qui s'est éffondré du jour au lendemain). Prions pour que Free aille jusqu'au bout et qu'au passage un autre petit nouveau puisse trouver sa place la dedans.
avatar lppa | 
En France, ne vous plaignez pas. Pas de triple-pay au Québec, seulement une offre combinée, qui permet 10 $ de réduction. Et seul Bell propose la bande passante illimité, pour la modique somme de 35 dollars canadiens par mois, ce qui fait 26 euros par mois. Tout va bien ! Mais attendez, ajoutez 9 $ pour le téléphone illimité SEULEMENT dans la ville où vous habitez, 20 $ pour les appels dans la province (appels inter-urbains provinciaux), et 30 $ pour les appels dans tout le pays ! Sans compter la télévision, 15 $ pour la télévision numérique, avec les chaines uniquement en Français, 25 pour les chaines bilingues. Total : 76 $ par mois pour un abonnement bas prix (56 euros par mois) ----- : 104 $ par mois pour un abonnement convenable (77 euros par mois) Au fait, pour l'Internet de base, à 21 $, il faut compter le fait que l'on a que 3 Mbs de vitesse, et que pour l'Internet à 35 $, on a l'Internet à 6 Mbs. Ça c'est chez Bell ! Allez chez Rogers, là où l'on a un triple pay avec 150 chaines de télévision... La seule chose qui est mieux, c'est qu'on a des réseaux cellulaires comme Fido, qui propose un abonnement pour téléphone cellulaire avec 4,000 minutes par mois pour 40 $, et avec textos illimités partout au Canada, et partout dans le monde. Pour le reste des opérateurs, on vous fait payer tous les textos qui viennent d'ailleurs que de votre province... Nous, on se plaint pas, c'est normal pour nous ! Mais alors, je comprends l'expression « se plaindre comme un Français » !
avatar Museforever | 
"Il n'aurait jamais paru concevable que la tarification des communications téléphoniques fluctue en fonction de votre sujet de conversation, et c'est pourtant bien ce qui se passe pour les données." Il faut regarder le fond du problème : le RTC fonctionnait avec de la commutation de circuit. Il devait allouer un circuit pour permettre une liaison, circuit qui était monopolisé durant toute la conversation, peu importe que les interlocuteurs soient en train de parler entre eux ou non. Et allouer un circuit, ça coûte cher. Actuellement, on utilise à de la commutation par paquet. Maintenant, peu importe le durée de communication, c'est le nombre de paquets transmis qui coûte cher cette fois. Je trouve donc normal que les opérateurs facturent à la donnée plutôt qu'à la durée car les technologies ne sont plus les mêmes et les coûts non plus. Que les opérateurs limitent les usages vidéos sur les réseaux mobiles ça ne me paraît pas anormal car ce ne sont pas des usages adaptés en vue des capacités actuelles. Souvenez-vous, l'époque où Free bridait les usages P2P (et beaucoup de jeux en ligne au passage) pour privilégier le web et les mails n'est pas si loin (5 ans) ...
avatar lppa | 
Si non, c'est un bon article, bien rédigé, comme toutes les unes de MacGé.
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Ippa : pas très surprenant, le Canada fait près de 10 millions de kilomètres carrés (contre environ 700.000 pour la France…) pour moitié moins d'habitants qu'en France, soit une densité 33 fois supérieure pour l'hexagone, avec de telles différences un réseau national n'a pas les mêmes coûts ni la même rentabilité
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Museforever : avant la généralisation de l'ADSL, il y avait également l'ISDN (Numéris en France), qui coûtait également très cher (abstraction faite de la vitesse - 2 Mbps - ça ne présentait un intérêt économique par rapport au RTC qu'au delà de 30 heures de connexion par mois, et c'était également facturé à la durée, même si c'était de la commutation par paquets…)
avatar lppa | 
@Nonoche : Moi c'est Lppa :). Oui, mais toutes les zones ne sont pas couvertes, et la plupart des zones en dehors des grandes provinces peuplées comme l'Ontario et le Québec, beaucoup de services ne sont pas disponibles, comme l'Internet à très haute vitesse, la télévision.. Et cela varie même d'un bâtiment à l'autre ! Comme dit précédemment, seul notre téléphonie cellulaire a raison d'être avec un rapport qualité/prix. Si non, au Québec, contrairement à l'Ontario, on ne trouve pas nos prix excessifs, mais la France n'est pas réputée à l'étranger pour ne jamais se plaindre :).
avatar pseudo714 | 
@nonoche : je parle de prévention pas de sanction. On peut encadrer plus sérieusement google et verizon, et pas attendre de voir d'abord les conséquences.
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Lppa : c'est pareil en France, il y a des "zones blanches" où l'on en est réduit à la technologie du siècle dernier ;¬) Quant aux zones qui sont couvertes au Canada, leur densité est malgré tout inférieure aux zones couvertes en France (même si supérieure à la densité nationale), ça s'en ressent forcément sur le coût. L'avantage du sans fil c'est précisément l'absence de câblage physique entre chaque point de connexion, ce qui le rend beaucoup plus facile à rentabiliser.
avatar lppa | 
@Nonoche : Théoriquement, en France, il y a beaucoup moins de zones non couvertes qu'au Canada :). Ce qui est dommage c'est que seul Bell propose la bande passante illimitée, et cela risque de changer d'ici peu, déjà que Rogers a réduit sa bande passante à 125 Go, et à un prix exhorbitant. Personnellement, il n'y a pas à ce plaindre chez Bell pour le DSL. Pour le cellulaire, je ne sais ce que ça veut que sur iPad :).
avatar sabearts | 
Arnauld de La Grandière, tes articles sont toujours très impressionnants. Merci!
avatar GStepper | 
Excellent article ! Merci !
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@lppa: Ce n'est pas parce que tu te fais entuber dans ton pays et que tu trouves ça normal, que nous n'avons pas le droit de nous plaindre! Ce n'est pas une question de nationalité, et ca reste valable pour n'importe quel autre sujet...
avatar Lucier_lenlen | 
@ Zega : Pourtant être râleur c'est une des grandes caractéristiques des français ^^ vous êtes réputé pour ça :p
avatar zoubi2 | 
@Lppa: Certes, les frogs sont râleurs. Mais ils n'ont peut-être pas [i]toujours[/i] tort? Tort de râler ou tort de se laisser plumer? Je rejoins Zega...
avatar lppa | 
@Zega : Ne parlons pas politique, mais vous vous plaignez quand même les fonctionnaires de la SNCF, n'est-ce pas ? Malgré vos 35 heures bien payées et vos billets de train gratuits ! Ensuite, je n'appelle pas vraiment ça se faire plumer, de toutes façons, il est évident que la France va revenir sur l'Internet illimité... Autant pour les cellulaires que pour le DSL. Rien qu'à voir combien de temps ça a duré chez AT&T pour l'iPad...
avatar Caramel10 | 
Bon article. Une seule question me surprend. Vous écrivez "Peut-on légiférer et réguler ce qui relève du domaine privé ?" D'abord la notion de "domaine" n'existe pas en droit ni en réglementation, ce n'est donc pas le bon terme. Ensuite et pour être précis aucune entreprise n'est exonérée de suivre les lois et les règlements. J'espère que c'est le cas chez vous, sinon, attendez-vous à avoir des ennuis. La question serait plutôt "Quels lois et règlements s'appliquent ici ?" ou encore "faut-il modifier les lois et règlements ?"
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Caramel10 : les formulations que vous proposez ne rendent malgré tout pas compte d'un problème de légitimité. Une loi qui instaurerait la neutralité du Net pourrait entrer en contradiction avec le droit de la propriété et avec la libre entreprise.
avatar edmini | 
Je crois que les personnes qui ne sont pas d'accord avec les politiques de Google devraient cesser d'utiliser leurs services. Je n'utilise plus aucun services de Google et je suis très heureux.
avatar Kahouane | 
[b]lppa[/b] Pour te rassurer, chez moi (en France, à 75 Km de Paris) il faut compter: 30€ pour internet 1024 (+3€ de location de Livebox) 16€ d'abonnement au téléphone fixe (+ les communications) 35€ pour la télé + le câble (en prenant en option les chaînes cinéma) 20€ de téléphone portable (1h +1h) On est loin des offres quadruple play illimité fibre 100 Méga ;-)
avatar lppa | 
@Kahouane : Le téléphone cellulaire, ça ne compte pas. Les chaînes cinéma, ça ne compte pas, si non c'est de la triche, le cable pareil... Refais tes calculs avec tes services de base et sans les options, ni ce qui n'est pas de ton fournisseur d'accès à l'Internet ;).
avatar imrfreeze | 
Super article ! Mériterait de figurer dans un quotidien national.
avatar Abd Salam | 
Petite correction toutefois... Ne prenons pas le catéchisme ultra-libérale pour une vérité objectif "[b]la concurrence, lorsqu'elle est effective, pousse spontanément à un meilleur service pour un coût moins élevé.[/b]" Bien évidemment ce n'est pas si simple, ce n'est pas la concurrence qui produit ce phénomène et encore moins spontanément, mais la volonté d'un nouveau venu sur le marché de capter des parts de marché ! En réalité, les entrepreneurs ont tout intérêt à se créer une situation de rente, et c'est le plus souvent cela qui se produit... une fois que les différents acteurs d'un secteurs sont installés. L'intérêt d'un entrepreneur n'est bien évidemment pas de dilapider son capital/investissement dans une lutte, que l'on appelle "concurrence", mais de ramasser des marges !
avatar Abd Salam | 
@ pseudo714 zazthemac ne parle pas de sanction préventive, mais de [b]règlementation[/b]... Une [b]règlementation[/b] sert à définir et à organiser comment les choses doivent se passer... et c'est à ce moment là, que l'on peut punir notamment, le cas échéant, puisque les gens connaissent à l'avance les limites à ne pas franchir. C'est l'une des principales raisons qui fait qu'une règlementation doit toujours être "[b]préventive[/b]".
avatar Abd Salam | 
@ Nonoche, Ce n'est pas la [b]concurrence[/b] idéale et parfaite, rêvée par les chantres de l'ultra-libéralisme, qui a fait baissé les tarifs lorsqu'on est passé du minitel à l'ADSL... mais le fait que les opérateurs se doutaient bien qu'ils devaient modifier leurs tarifs, au moins en apparence, pour ne pas prendre les clients potentiels pour des imbéciles ([i]au moins en apparence[i/]). Ce qui pourrait faire baisser -[i]encore[/i]- les tarifs, c'est justement une meilleure information du public sur les arnaques légales des opérateurs... Opérateurs, qui jouent sur le fait que les clients sont libres de refuser ou d'accepter ; le client est présenté comme ayant [b]tacitement[/b] accepté l'offre et [b]TOUTES les clauses[/b] qu'elles impliquent. A charge pour l'opérateur de ne pas trop informer loyalement le client sur la manière de décompter les forfaits, et les coûts supplémentaires associés (S.A.V.), etc.
avatar lecoeur | 
Article confondant de naïveté sur le pouvoir réel des consommateurs ! Un exemple parmi d'autres : "Si les consommateurs suivent, c'est que l'offre est en adéquation avec la demande, faute de quoi elle serait bien forcée de s'adapter ou de disparaître" Si les consommateurs sont contraints de suivre, c'est qu'ils n'ont pas le choix. Il faut arrêter de se prosterner devant le dogme libéral des bisounours du libre marché.
avatar Arnaud de la Grandière | 
@ Abd Salam : je crois que les arguments que tu présentes sont hors sujet : bien évidemment que la concurrence n'est pas une propension naturelle des entreprises, c'est bien pour ça qu'il faut l'organiser et l'encourager. L'article ne dit d'ailleurs rien de plus. Mais lorsque les conditions favorables à la concurrence sont réunies, les effets s'en font sentir, on l'a bien mesuré dans le cas des télécoms. Quant à ne pas prendre les consommateurs pour des imbéciles… je ne crois pas que les entreprises aient spontanément et naturellement la moindre incitation à y veiller. @ lecœur : si tu crois que tu n'as pas le choix, c'est que tu es un esclave du consumérisme… mais le choix, tu l'as, il te reste à l'assumer
avatar Caramel10 | 
@ Nonoche : bon d'accord sur la question, mais encore faudrait-il connaître le contenu d'une telle loi avant d'en dire quoi que ce soit !
avatar Kahouane | 
[b]lppa[/b] Voici exactement ce que ça me coute pour avoir uniquement internet 1Mega (au maximum, ce qui signifie souvent moins) en illimité à la maison: - 19,90€ d'abonnement - 3€ de location de box - 16€ d'abonnement ligne fixe (obligatoire) Total: 38,90€ (soit 50$ US ou 51,5 dollars canadiens) Et après pour avoir un équivalent aux offres triple play tu rajoute l'abonnement à Canalsat (29,90€ pour un abonnement de base y compris la location du décodeur) et pour un équivalent au quadruple play tu rajoute à tout ça 25,90€ pour un forfait de base (sans internet bien entendu). Au final ça fait: - Internet basique: 38,90€ (51,5$ canadiens) - équivalent triple play: 68,80€ (91$ canadiens) - équivalent quadruple play: 94,70€ (125,5$ canadiens) Sans option, sans chaîne cinéma, communications sur ligne fixe non incluses, pas d'accès internet depuis le mobile, débit maximum de 1Mega, TV par satellite à la réception aléatoire s'il n'y a pas trop de vent et/ou pas trop de pluie. On appelle ça le service minimum pour un prix maximum. Et des comme nous en France y'en a des paquets.
avatar lppa | 
@Kahouane : Il y en a peut-être beaucoup mais ce n'est pas la majorité, vu le nombre de grandes, de moyennes, de petites villes ainsi que de villages équipées en France. Cela doit représenter tout au plus 5% de la population française. Et ça c'est donc des cas à part, dans des petites villes... Moi je te parle de tout le territoire, c'est à dire Montréal avec ses 5,000 km² (Paris fait 105 km²), Toronto, Ottawa, tout le territoire subit le fait qu'il n'y ait pas d'offres combinées, ou combinées avec une réduction de 2, 3 $ par produit, ce qui donne les tarifs donnés précédemment. Chez un ami à Amiens, 130 km de Paris, tout est disponible en offre triple-pay. Je me demande où tu habites, mais si tu habites dans un tout petit village, tu ne dois sûrement pas représenter la majorité :). Je pointe du doigt également, le fait qu'un ami, qui habite deux rues plus loin que chez moi, ne peut pas bénéficier de la télévision par le DSL, chez Bell, tout simplement parce que les raccords n'ont pas été faits... Dans une ville qui fait 50 fois la taille de Paris... Cela reste donc plus cher qu'en France :).

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