Apple en pleine crise de maturité ?

La redaction |
La firme à la Pomme est-elle confrontée à une fin d'adolescence difficile ? Dans les couloirs des salons professionnels et chez ses partenaires détaillants, la sédition gronde. Le succès que rencontrent ses logiciels et matériels auprès du grand public transpire aussi côté entreprises et administrations. Le problème, c'est que si Apple sait vendre des produits, ces clients demandent quant à eux des offres d'intégration. Suffisantes, hautaines, faiblement collaboratives, les équipes d'Apple sont fortement décriées, du moins en France. Un réflexe gaulois ? Pas sûr. Pour contenter ces clients, la firme californienne doit accepter de mûrir socialement.

Des ventes qui se font toutes seules

Valeur, intégration, personnes d'exception, innovation et facilité d'utilisation. Le moteur d'Apple est bien rodé : l'entreprise fait principalement confiance à ce qu'elle contrôle pour vendre ses produits. Son savoir-faire repose finalement sur sa maîtrise des ingrédients qui composent la recette de son succès : l'intégration de hautes technologies et le marketing des produits. De l'approvisionnement à la préparation, de l'emballage à la présentation puis à la vente, du dernier produit aux discours commerciaux, des règles d'exposition au design des magasins, tout est calibré, normé, standardisé, formaté. L'expérience client doit précéder l'expérience utilisateur.

Ce fonctionnement est d'ailleurs résumé par le refrain de Steve Jobs lors de ses Keynote : "It's the best product ever" ("c'est le meilleur produit jamais fait"). Tout est dit : grâce à la belle histoire qui accompagne ledit produit, celui-ci se vendra tout seul. Et ça marche : pour les vendeurs et les revendeurs, ce script et ce processus facilitent les ventes en magasin. Cette attitude se comprend quand on vend des produits et une image. Mais elle est difficile à soutenir quand il s'agit de proposer des solutions et de l'intégration.

C'est bien le problème auquel la firme américaine et ses équipes locales sont aujourd'hui confrontées. Jusqu'à présent, l'entreprise jouait sur son côté "fun, music and (i)life". Mais sa croissance rapide, son nouveau magnétisme, et le fait qu'elle vienne écraser les orteils de concurrents sérieux sur les marchés de la distribution de contenus, de la téléphonie ou encore de l'électronique grand public, la font entrer peu à peu dans la cour des grands. Et là, le fun, la musique, et les contenus numériques ne suffisent pas pour séduire. Surtout quand ce sont les entreprises ou les institutions qui viennent vous chercher.

Une bonne dose de suffisance

"L'attitude des représentants d'Apple ne donne pas du tout envie de travailler avec eux. J'ai essayé de prendre contact avec leurs équipes, mais personne n'est revenu vers moi, ni après un rendez-vous, ni après un mail de rappel. Je représente pourtant une opportunité de plusieurs centaines de machines au sein de l'organisation à laquelle j'appartiens".

AppleBusinessSolutions


Ce témoignage, obtenu sous couvert d'anonymat, n'est pas le seul issu des rangs de prospects et même de fidèles clients professionnels d'Apple. Au détour des salons dans l'hexagone, dans les rencontres professionnelles, les preuves d'une certaine défiance envers Apple s'accumulent. Et il ne s'agit plus de réactions de clients ayant des inquiétudes sur la compatibilité, les virus, l'intégration ou le nombre de logiciels sur Mac. Non, ce qui choque les "gros clients", actuels ou potentiels, relève plus du défaut de prise en compte de leurs problématiques, de l'absence de contact humain, et de relation sociale.

"Les commerciaux auxquels nous avons eu à faire nous ont fait de très belles présentations, mais ça s'est arrêté là. Ils ne sont pas allés jusqu'au bout de la vente, alors qu'ils nous avaient fait saliver, que nous y étions prêts, et que nous avions fait venir les responsables de toute notre région. Ils s'attendaient sans doute à ce que le marché leur tombe tout cuit dans le bec après un beau Keynote. Nous avons eu l'impression qu'il nous fallait adhérer à ce qui nous était proposé sans autre forme de procès. Nos investissements précédents n'avaient plus d'importance".

Avec des réactions de ce type, le marché de l'entreprise et des institutions n'est pas prêt de tomber. Encore faut-il s'entendre sur ce qu'on entend par entreprise. Il ne s'agit pas ici de servir de petites structures ou des marchés de niche, où les dirigeants succombent au design des produits. Pour eux, l'approche grand public d'Apple fonctionne déjà. Après tout, il ne s'agit que d'une déclinaison de l'actuelle communication de la firme. Autodesk l'a bien compris qui porte certaines de ses applications, dont son célèbre AutoCAD (lire AutoCAD pour Mac se montre un peu), application phare de CAO et pour les architectes, sur la plate-forme d'Apple. Cupertino ne se méprend pas non plus, qui dote ses Apple Store américains de spécialistes formés pour répondre aux besoins des entreprises, plutôt celles de petite taille. Un signe, au passage, qui devrait d'ailleurs alerter les revendeurs en Europe…



Ce n'est pas la même histoire dès lors que les organisations dépassent les 50 personnes, et s'étendent géographiquement ou transversalement. Le peu de présence d'Apple dans les grandes entreprises en France, en dehors de quelques départements ou de marchés spécifiques en est un témoin retentissant. La faible présence de solutions sur les marchés d'État ou des collectivités territoriales ne vient que compléter un tableau où la firme fait preuve de peu de dynamisme. Même si Tim Cook, le vice-président en charge des opérations, martèle à qui veut l'entendre que ce sont les "clients grand public les meilleurs représentants d'Apple dans les entreprises", les revendeurs et les équipes de la Pomme prennent rendez-vous sur rendez-vous auprès de grosses organisations pour caser des palettes de Mac. Et les grosses organisations elles-mêmes se rapprochent depuis peu d'Apple. L'iPhone et l'iPad sont passés par là…

"Il s'agit d'un marché de solutions et non de produits", détaille pourtant l'acheteur d'une administration, en pleine négociation avec un revendeur Apple. "Nos organisations ont besoin d'une approche pragmatique, détaillée, et sans doute complexe de leurs besoins. Elles n'ont que faire qu'on leur propose des "produits", en tant que tels, même si certains utilisateurs de nos entités en font une demande pressante. Malgré sa taille conséquente, le revendeur Apple auquel je m'adresse n'est pas en mesure de me proposer une approche 'solution' à la problématique que je lui présente. Il a du mal à sortir du discours formaté de l'approche produit 'à la Apple', qui relève beaucoup plus de l'informatique de papa des années 90. C'est peu digne d'une société qui vante pourtant les mérites de l'innovation et de l'intégration. Quant à se rapprocher du siège français d'Apple, ce n'est pas une solution : nos précédentes expériences nous ont montré leur faible suivi. Nous voulons pouvoir compter sur une équipe locale qui soit capable de nous suivre".

Pour les revendeurs aussi, la coupe est pleine

La critique ne vaut pas seulement pour les clients ou les prospects. Les revendeurs Apple aussi ont conscience que leurs demandes ne sont pas considérées, dès qu'il s'agit de servir un gros client. "L'une des équipes d'Apple France est carrément en dessous de tout", lâche quelque peu désabusé l'un des revendeurs spécialisés. "Ils nous ont tout fait : faible anticipation, absence de réactivité, promesses non tenues, quand ce n'est pas absence de contact ou de cotation. Même s'ils se taisent, tous nos confrères en sont d'accord. Sur les iPad, la demande d'entreprises et d'institutions est intéressante, alors que le produit n'est pas sorti en France. Je veux bien qu'Apple veuille freiner des ventes dont elle n'a pas anticipé l'ampleur, mais en attendant nous n'avons aucun détail sur ce que nous pouvons proposer en terme d'intégration à ces gros clients, qui se font de plus en plus pressants, et qui ont de vrais projets. Pour parachever ce tableau, les relations avec le siège sont inexistantes : la personne chargée de nous suivre à Apple France n'a appris notre existence qu'après que nous ayons obtenu un résultat politique significatif".

La question n'est en fait plus de savoir si les grands comptes institutionnels ou les entreprises sont des cibles pour Apple, mais bien de construire des offres pour ces clients qui s'intéressent de plus en plus aux solutions frappées d'une pomme. Un cadre dirigeant d'EDS France, une société de services spécialisée dans la gestion des infrastructures et la transformation des systèmes d'information, avait parfaitement bien résumé le dilemme, avant que cette société ne soit rachetée par HP. "Apple ne parviendra à faire pénétrer ses offres dans les entreprises ou les administrations qu'à la marge. Celles-ci ont réalisé un tel empilement de technologies, qu'elles recherchent avant tout des solutions capables de les libérer de cette complexité et d'alléger le coût de leur poste client. Le Mac ne ferait qu'ajouter de la complexité. En revanche, les terminaux mobiles ou portables, avec leur capacité d'accéder les systèmes d'information de n'importe quel endroit sur Terre, et qui peuvent aussi devenir un poste de travail à faible coût, représentent une porte d'entrée à privilégier. À condition qu'Apple sache l'intégrer à l'existant."

Une offre en devenir ?

L'attitude réputée suffisante des équipes d'Apple France n'est pas un phénomène local. Il s'agit d'une caractéristique de l'entreprise qui semble cacher une absence de savoir-faire. Avec le recul, il aura fallu les dernières 10 années pour que le mécanisme de vente au grand public soit bien rodé. Côté grands comptes en revanche, tout reste à inventer.

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Difficile pour la firme de refuser de vendre. Surtout à des clients qui considèrent que ses solutions répondent à une problématique réelle. L'actuelle attitude d'Apple n'est, sans doute, qu'un phénomène intrinsèquement lié à sa nature, à son histoire, à sa vision, à son éthique, à son stade ainsi qu'à son mode de développement. L'état actuel d'Apple ressemble à s'y méprendre à l'adulescens des Romains antiques, ou étymologiquement "celui qui est en train de croître" et qui a encore des choses à apprendre.

Sans doute Apple est-elle parvenue à ce stade difficile où il lui faut apprendre à ne pas seulement avoir une communication à sens unique, maîtrisée par ses spécialistes du marketing. Peut-être faudrait-il qu'elle commence à entretenir des relations sociales avec les organisations qui la courtisent, afin de comprendre leurs besoins et qu'elle apprenne à concevoir, construire et faire tourner des offres qui leur seraient adaptées.

Difficile de croire qu'Apple, qui a laissé ses utilisateurs promouvoir ses solutions au sein des entreprises ou des administrations, ne prenne pas la balle au bond. Mais dispose-t-elle réellement des ressources internes ?

photos : Apple
avatar Manu | 
Il me semble, comme l'a bien souligné BenR que ce sont plutôt les SSII qui doivent offrir des solutions permettant d'intégrer les produits d'Apple dans les solutions d'Entreprise. Ou même aux entreprises de profiter des qualités des produits d'Apple pour apporter des transformations dans leur business. On le voit d'aiileurs pour l'iPhone. C'est au vue de l'utilisation que font les Entreprises de ses produits qu'Apple pourra mieux cibler les orientations à donner à ses produits pour faciliter leur intégration en Entreprise.
avatar Evilmind | 
Pour que les SSII puissent jouer le rôle d'intégrateur il faudrait qu'Apple les assiste. Or, cela va à l'encontre d'un ordi pour tous, que tout le monde peut faire fonctionner. Ce n'est tout simplement pas ce qui a été choisi. Quand aux meilleurs produits, je resterai modeste comme il a été dit précédemment, Apple est à la mode et ça n'a pas toujours été le cas. Nuancé serait une bonne chose.
avatar romain31000 | 
"L'actuelle attitude d'Apple n'est, sans doute, qu'un phénomène intrinsèquement lié à sa nature, à son histoire, à sa vision, à son éthique, à son stade ainsi qu'à son mode de développement" Cette attitude est également a mettre sur le compte de SJ himself. Ils n'ont que faire des clients pro, seul le grand public (particuliers,professions libérales, journalistes) intéressent Apple
avatar Brewenn | 
Qui se souvient encore dans les entreprises des Network servers Apple, qui ne tournaient pas sous systeme 7.5 mais sous un unix d'IBM. Commercialisés à peine deux ans, ceux qui se souviennent encore de cette mésaventure n'ont pas forcément envie de renouveler une expérience professionnelle avec les équipes d'Apple. Ou alors il faudra un sacré changement dans la mentalité Apple, car un "c'est le meilleur produit jamais fait" les professionnels ne se contentent pas d'une affirmation, ils jugent à l'utilisation. Comme disait son ami Bill : "Le succès est un mauvais professeur. Il pousse les gens intelligents à croire qu'ils sont infaillibles."
avatar grauzone | 
Un jour viendra, Microsoft et Apple feront cause commune... La question, c'est de savoir quand.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
À choisir entre la crise de la fin des années 80 et ce que décrit cet article, je préfère largement Apple aujourd'hui. Quant à l'attitude d'Apple, personnellement en presque 20 ans, je n'ai jamais eu à en souffrir, il est vrai qu'à de très rares exceptions je me suis toujours adressé à Apple directement et non à un revendeur. Maintenant, ce que décrit l'article est à prendre en considération, mais il faut relativiser aussi, car le constat du mépris du client peut être fait pour beaucoup d'entreprises où joindre un responsable commercial relève de l'exploit. Mais semble-t-il, les dirigeants de ces entreprises, formés dans des Grandes Écoles où le seul et unique objectif est de faire de la finance, ont un mépris total du client. Je ne vais pas mettre de noms, mais à part des hot-liners parlant à peine le français et ne prenant jamais en considération votre problème, préférant raccrocher au nez plutôt que le traiter, quelle entreprise peut-elle se flatter'avoir une RELATION client de premier niveau ne serait-ce que correcte ? Faites une seule fois l'expérience, en possession du N° client (quand il existe) d'appeler en vous présentant comme un professionnel ou comme particulier, et d'avoir un interlocuteur compétent dès la première demande... Et je ne parle pas de l'Administration Française où avant 10 heures et après 16 heures il n'y a jamais personne ou que c'est le jour de congé du bon interlocuteur, sans compter une retraite prise bien avant la mienne....mais c'est un autre sujet En revanche, sur l'Apple Store, je ne crois pas me souvenir qu'une seule de mes questions n'ait pas été suivie d'une réponse pertinente et immédiate. Alors crise d'adolescence d'Apple ou reflet dramatique d'un monde où tout le monde s'en fout de tout le monde. Vu le désordre ambiant, où l'irresponsabilité est le lot commun, l'amoralité la toile de fond, que voulez-vous espérer de mieux ?
avatar oomu | 
c'est très vrai. c'est comme cela que se comportent les commerciaux france de Apple. mais l'article est à coté de la plaque : Schiller et Stevie "Brand New Amazing" Jobs l'ont ENCORE DIT lors de la dernière keynote : le marché de l'entreprise ne les intéresse pas face au titanesque fromage du grand public ET les entreprises achètent DE TOUTE FACON ! ( O_o ! ) Bref : apple ne voit l'entreprise (et les académies) comme du rien. et ça marche "quand même" (!) je crois qu'il faut se faire une raison. Ha et le apple store louvre n'a qu'un Macpro en démo. pas un stand pour montrer la virtualisation, le développement java ou iphone sur mac, le déploiement à la cool de logiciels avec remote desktop, ou du clustering xgrid (hahah..heu..) ou le workflow rigolo avec Final Cut SErver. NAON. J'ai compris le message, j'ai pris mes billes, je vous conseille pareil. - il n'y a PAS DE HESITATION de la part de Apple de s'engager. Regardez leurs ACTES : ils se sont désengagés. Ils ont expliqué pourquoi (le marché grand public est infiniment plus grand et intéressant que l'entreprise, voilà leur explication assénée plusieurs fois). Apple n'hésite pas. Apple a délibérément décidé : le marché l'entreprise n'intéresse pas Apple.
avatar oomu | 
et bon sang de bois en faisant "rien" (hormis de bons produits ), on voit revenir des logiciels tels Autocad sur mac. (et plus obscure, de grands prologiciels académiques). C'est que manifestement y a des macs achetés par des utilisateurs de logiciels pros (pour justifier le portage et la vente de licence.. enfin moi ce que j'en dis hein) Comment voulez vous convaincre les commerciaux de se batailler pour "qq centaines de postes" ? Apple n'en est pas à grappiller quelques centaines de postes. Tout comme Microsoft se fiche de satisfaire chaque niche du marché avec Windows, vu le gazillion de windows déjà vendu.
avatar Cekter | 
Légende de la dernière photo page 1 (business) : "Si t'achètes pas mon macbook pro je te met une claque". XD Sinon assez d'accord avec Oomu : Apple ne s'intéresse plus vraiment aux réels "pro". C'est bien pour ça que les prix actuels des mbpro sont carrément du foutage de gueule pour un particulier (qui va donc en avoir une utilisation de particulier hein... soyons logique svp).
avatar valentinnb | 
Je pense comme certains, que ce n'est pas à Apple de faire ce "job" là et de s'adapter aux professionnels. Par contre, les APR ont tout intérêt à se lancer dans le marché pro, et de toute façon à terme, si ils veulent survivre, ils n'auront pas vraiment le choix. Qu'Apple se concentre sur le grand public, et que les APR sur les entreprises me parait un équilibre intéressant. Les APR ne sont pas à armes égales contre les Apple Sotre et ne peuvent lutter sur le même marché. Il faut donc se concentrer sur ce qu'Apple délaisse totalement : les entreprises. Mais pour que cela puisse fonctionner, il faudrait qu'Apple aide ses partenaires au lieu de leur mettre des bâtons dans les roues...
avatar Mecky | 
Très bon article et, une fois n'est pas coutume, encore meilleures en sont les réactions. Tout y est dit. Les exigences du marché de l'entreprise vont à l'encontre de la ligne de conduite d'Apple. Des machines aux composants "à la carte" pour un prix le plus juste ? Vous reconnaissez Apple là ? Non bien sûr. Des solutions à analyser, penser, mettre en œuvre : idem, c'est pas Apple. Faire du volume (à la Dell ou HP) pour étriquer les bénéfices et rencontrer les problèmes de production d'antan : pas Apple non plus tout çà. De l'autre côté, quelle entreprise va investir en masse un produit dont la version suivante sera maintenue secrète pendant un an ? Les sociétés commerciales ont des exigences de continuité du service rendu. Et cela a aussi un coût que Apple ne veut pas prendre en charge. Pas folle la guêpe ! Les entreprises ont des besoins qui couvrent tous les segments du marché. En caricaturant, 3 portables, 2 pro (souvent vieillissants) et des postes au look super (d'aucune utilité fonctionnelle) : la gamme ne correspond pas du tout à ces besoins-là. Par contre, les PME, l'Éducation, etc.. partout où l'on peut acquérir et installer son matériel, sa solution de manière autonome : là, Apple répond présent. Bonne analyse, sain comportement. Mieux qu'une simple niche, ils sont parvenus à créer, maintenir et monopoliser tout un segment de l'industrie afin d'en tirer le maximum de gains. Et on pose la question de savoir si ils ont atteint la maturité. Pour ma part, l'âge mûr est apparu au grand jour lorsqu'ils ont sorti l'iPod nano. Souvenez-vous un peu du tour de force. Retirer du marché le produit phare (l'iPod mini) avec disque dur pour le remplacer par du Flash coûteux. Opérer un trust quasi total sur la production de Flash pour que 18 millions de ce nouveau produit présenté en septembre soient écoulés dans toutes les devantures pour pavaner sous les sapins à Noël. Là, j'ai dit "Apple : chapeau !"
avatar laurange | 
Apple a toujours été nulle envers les grands comptes. En France particulièrement. Le business marche déjà très sans les entreprises. Maintenant la question est : Apple a-t-elle besoin du marché des entreprises ? Je ne suis pas certain.. Autant l'effort à fournir pour intégrer des appareils mobiles iphone/ipad dans un réseau d'entreprise (Microsoft Exchange pour l'annuaire ou Cisco pour un VPN) est assez réduit. Autant répondre aux besoins des grands comptes avec une gamme aussi restreinte me semble difficile. Il faudrait engager des moyens considérables pour obtenir une part de marché réduite (voir les XServe).
avatar alargeau (non vérifié) | 
Excellent article comme déjà dit. Il y a toutefois une donnée qui semble manquer dans cette crise de maturité. C'est internet. En effet, internet a permis à Apple de se redresser et de peser aujourd'hui comme un géant de l'informatique. Si on remonte quelques années en arrière, les Mac n'étaient vendus que par le biais des revendeurs, peu nombreux sur notre territoire (et c'est toujours le cas d'ailleurs). Avec l'avènement d'internet, Apple a su s'adapter au marché et a pu faire ce qu'elle fait avec ses ordinateurs : tout gérer. L'Apple Store en ligne est bien entendu un exemple réel de cette adaptation aux nouveaux systèmes de communication mais les Apple Store physiques sont également une preuve de l'adaptation qu'Apple a engagé. C'est donc internet qui a mené Apple où elle est aujourd'hui car elle a su l'utiliser d'une manière presque nouvelle et a ainsi pu créer des besoins tout contournant les systèmes de communication traditionnels.. Apple est donc bien sortie de l'adolescence, et ça fait déjà pas mal d'années. Elle veut tout gérer elle-même car elle sait qu'on n'est jamais mieux servi que par soi-même. C'est bien entendu discutable mais force est de constater que ça marche, pas à tous les niveaux bien évidemment, mais ça marche tout de même. Et plutôt bien d'ailleurs.
avatar majipoor | 
D'accord avec oomu. L'article part du principe que Apple cherche réellement à percer dans le monde de l'entreprise, alors que rien n'indique ceci dans les faits. Et c'est vrai que l apercée se fait malgrés tout doucement sans que Apple ne fasse grand chose. Mais c'est plus du côté de l'iPhone et surtout de l'iPad que je vois Apple réellement entrer dans l'entreprise comme un couteau dans du beurre. Apple n'est ni Microsoft, ni IBM et ils s'en portent ma fois très bien.
avatar oomu | 
@grauzone [26/05/2010 17:31] >Un jour viendra, Microsoft et Apple feront cause commune... La question, c'est de savoir quand. en 1984 pour faire des logiciels de bureautique et basic sur le nouvel ordinateur "macintosh" ? ou alors en 1998, l'accord avec Microsoft, qui rachète une partie du capital d'Apple , signe pour 5 versions de Office sur Mac, le portage de IE et Apple renonce à écraser MS en procès pour violation de copyright etc en boucle ? (pour ceux qui hurlent, Microsoft a revendu entièrement sa participation dans apple quelques années plus tard) choisissez votre jour. ptet 2012, utilisation de bing par safari ?
avatar Leehalt | 
Bon article. Je propose de le traduire en angliche et de l'envoyer par mail à Steve. Histoire qu'on connaisse sa position lapidaire "sent from my iphone" sur le marché de l'intégration en entreprise. @oomu Apple ne s'intéresse pas au marché de l'intégration en entreprise tant qu'elle peut se contenter de la croissance sur le marché grand public. Mais ça peut changer. regarde le revirement de Steve vis à vis du marché de la téléphonie mobile.
avatar oomu | 
"Pour que les SSII puissent jouer le rôle d'intégrateur il faudrait qu'Apple les assiste. " Apple n'a aucunement aidé les VAR, OEM et autres intégrateurs. Ni pour le macpro (hahaha) ni pour les xserves, xraid (paix à son âme) etc. Du coup, il ne s'est pas du tout (ou prou) créé d'offres par des entreprises tierces basées autour du mac pour monter des clusters. contrairement à ce qui se fait avec hp (qui eux veulent le marché de l'entreprise, c'est même urgent).
avatar oomu | 
@Leehalt [26/05/2010 18:51] tout peut changer quand les conditions changent ou apple pourrait très bien mentir depuis 5 ans et subitement lancer une offensive délirante pour l'entreprise Mais je n'y crois pas. Les achats d'apple sont très cohérents pour faire des produits grands publics, ils ont cessé depuis un moment des produits dit "IT", leur discours a changé. Les dirigeants ont maintes fois rabaissé l'importance de l'entreprise. Enfin, je crois qu'on a été largement prévenu. et oui, Apple ne dévoile ses plans que lorsque le produit est prêt. Ces roublards ont ptet bien caché leur jeu.
avatar oomu | 
@majipoor [26/05/2010 18:50] "Mais c'est plus du côté de l'iPhone et surtout de l'iPad que je vois Apple réellement entrer dans l'entreprise comme un couteau dans du beurre. " l'iphone est un cheval de troie, mais discrètement, sans dire qu'ils sont les rois du téléphone "corporate". non, ils mettent dans l'iphone ce qu'il faut pour qu'il soit viable, acceptable, autre chose qu'une gigantesque farce, en entreprise. Mais ce n'est pas leur priorité. Exemple : exchange et le support matériel du cryptage. L'ajout dans l'iphone 3gs du cryptage matériel s'inscrit dans cette logique. Cela n'est donc pas arrivé dés le 1er iphone, ce n'était pas l'urgence pour Apple, mais son arrivée renforce l'iphone. (et certains ajouts pour l'iphone ont été amené au mac aussi.) C'est organique. Et ça marche. Les produits apple rentrent en entreprise naturellement, parce que les gens le veulent. (les iphones sont arrivés dans mon entreprise sans qu'on ait eu besoin de chambouler notre informatique. toute façon on nous a pas demandé notre avis.) Mais cela est possible parce qu'Apple est avant tout une entreprise grand public, c'est le grand public qui forme la gigantesque part de son activité. - Si apple vivait de l'entreprise, ça serait une catastrophe. La croissance en entreprise est réelle (après la déconfiture des années 90 hein), mais trop lente pour faire vivre une telle société. C'est cohérent.
avatar Brewenn | 
La société Apple est une société d'informatique cotée en bourse, et le marché aime bien qu'il y ait encore beaucoup de potentiel de développement.
avatar hellonearth | 
Article intéressant effectivement, surtout par rapport au petits revendeurs qui sont "snobés", pour ne pas dire ignorés par Apple et ses commerciaux... mais concernant le monde de l'entreprise, comme le font remarquer certains, franchement pourquoi s'emmerder a faire du sur mesure, perdre du temps et de l'argent pour pas grand chose. L'offre est simple, claire, les prix affichés, libre à chacun de signer ou pas le bon de commande. Pour le sur mesure bricolé, ya microsoft... pas envie que Apple perde du temps pour des mecs qui regarde le prix des devis et vont faire marchand de tapis, promesse de "grosses commandes" sans rien derrière... hé oui ça marche dans les 2 sens les gars! mettez vous à leur place sur ce point: entre des milliers de commandes balisées et une poignée de chieurs qui vous demande plus pour moins, vous faites quoi?
avatar majipoor | 
@ oomu Bien d'accord: l'iPhone s'impose de lui-même... ou plus précisément s'imposerait si l'IT n'était pas aussi conservateur dans les entreprises. Je travaille dans un grand groupe d'ingénierie informatique et je pense que près de 25-30% des ingénieurs ont un iPhone. Mais pour de bonnes ou de mauvaises raisons, il est encore un peu tôt pour que réellement ça explose. Mais pour l'iPad, je pense que volontairement ou pas, il va s'imposer dans certains secteurs et pour certains usages professionnel. Bref, Apple va quand même se retrouver largement présent pour moi dans l'entreprise dans 5 ans, mais pas dans les serveurs ou les services. Reste qu'effectivement, ce n'est pas un objectif en soi pour Apple: juste un "effet collatéral" et que leur croissance vient du marché grand publique. Reste qu'il y a encore 10 ans, mes collègues me regardaient d'un air condescendant alors que maintenant mêmes les plus réticents ne peuvent s'empêcher de montrer un intérêt discret. Plutôt sympathique ce retournement de situation.
avatar baronsansgland | 
Étant spécialiste (entre autre) dans un Apple Store en Suisse, je tiens à dire que nous avons notre division Buisiness au sein de notre Apple Store. La plus part commandes entreprises passent par là et notre système informatique peut les gérer. Bref, il ne s'agit en aucun cas d'un service proposé uniquement aux magasins américains.
avatar michaelprovence | 
c'est bien pour cela qu'ils commencent à nous gonfler grave !! zont de la chance que windows c'est nul ! written from my ubuntu laptop!
avatar shenmue | 
Autant la critique formulée dans cet article est difficilement attaquable, autant je reste beaucoup plus perplexe sur les raisons invoquées comme causes de cette situation. En gros l'article estime qu'Apple n'a ni les compétences ni finalement les moyens de mieux s'orienter vers les grands comptes d'un côté avec une optique "solutions" plus que produits et que de l'autre ils ne savent pas gérer leur les relations avec leur réseaux de revendeurs Apple. Franchement, je crois plutôt qu'Apple se fout totalement des uns et des autres, que les grand comptes ne l'intéressent pas. Ce sont plutôt eux qui sont frustrés de n'être pas entendus car finalement certains voudraient franchir le pas et n'ont pas de solutions en face. Apple fait ici le minimum syndical car ce n'est pas le marché qu'il vise. A t-il tord ? Franchement au vu de la relative stagnation de Microsoft sur ces marchés, et au vu surtout des résultats économiques totalement hallucinants d'Apple depuis 10 ans, il serait présomptueux pour le critique de dire à Apple qu'ils devraient regarder ce marché. Depuis des années, on voit une pénétration d'Apple dans les PME, évidemment dans les professions libérales et une explosion de leurs solutions auprès du grand public. Ce marché là, en plus avec l'orientation mobile, est absolument énorme. Apple ne veut pas investir des moyens vers les grands comptes qui lui demanderont une stratégie qui n'est pas dans son génome. Après tout de très nombreuses sociétés se sont crées autour de Microsoft pour proposer justement ces solutions et expertises adaptées aux gros clients. Pourquoi Apple ne profiterait pas de son essor en s'appuyant plutôt sur des sociétés tierces s'appuyant sur ses solutions technologiques plutôt que de les proposer lui même ? Quant aux revendeurs, il apparaît clair que les Apple store sont là pour les remplacer; c'est cynique, tout ce que l'on veut, mais quand on voit le CA par Apple store, c'est "no brain" pour Apple...
avatar shenmue | 
@BenR:"@tempest : ca me semble justement être le point soulevé par l'article : quelles sont ces sociétés qui sont capables d'intégrer l'offre d'Apple pour des besoins complexes ?" Mais ce n'est pas le problème d'Apple cela puisque de toute façon ils ne sont PAS intéressé par ce marché. SJ l'a d'ailleurs clairement dit, attaquer l'entreprise pour eux revient à laisser les utilisateurs faire pression sur les entreprises pour adapter les technologies d'Apple en leur coeur. La concurrence est là pour ça, s'il y a un manque et si il n'y a pas d'"idéologie" derrière tout ça, alors des sociétés de services devraient pouvoir très bien réussir autour des solutions Apple. Si ça ne marche pas vraiment comme ça, c'est peut être aussi parce qu'il y a une certaine hypocrisie des grands comptes qui prétendent vouloir du Apple mais ne donnent aucun gage réel qui seraient un vrai axe de développement de toutes ces entreprises de services qui peuvent coller au plus près des besoins.
avatar Vinc | 
Finalement tout ça peut se résumer à un choc des cultures. - la culture des services IT en France habitués à se voir proposer (et à acheter) les pires intégrations bricolées par des SSII prêtes à tout pour vendre. - l'absence totale de notion de service dans les grandes entreprises en France —y compris chez Apple France— (l'article parle beaucoup d'Apple France).
avatar Vinc | 
Très bon article en tout cas !
avatar vernius | 
Essayez de commander 1000 Phantom chez Rollroys et demandez leur les voiture pour dans 6 mois un an, ils vous dirons que c est pas possible, ils jouent pas dans la meme cour que la Clio, ils n'ont pas l'infrastructure pour une telle production . Apple est victime de son succès, et se trouve dans le meme cas de figure,et c est tres bien comme ca. je ne tient pas a avoir un mac qui me lache après un an par manque de controle qualité, tout ca parceque mon voisin voulait un mac tout de suite, il avait qu'a en prendre un il y a 10 ans a la place de son PC
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Excellent article ! Sur le milliard (et+) de PC qui s'est vendu depuis 1975, 75% sont pour des utilisations professionnelles et 25% pour de l'usage personnel (source Gartner). Ne négligeons pas la part des entreprises, sans qui la suite Office n'aurait jamais été rentable, car seuls payent réellement ces logiciels (un bon 3/4 du public doit la "copier"). L'iPhone permet à Apple de rentrer dans les entreprises, soit, mais des Mac dans les entreprises permettraient de vendre des Mac aux utilisateurs. Les Mac sont certes fantastiques, mais mal connus et les gens sont habitués aux PCs et aux applis qui vont avec. La part de marché du Mac est encore très faible, et la croissance doit passer par plusieurs axes. Dans les entreprises où énormément d'applications deviennent accessibles par des portails Web, le Mac aurait tout à fait sa place, en poste utilisateur. Quand à la partie serveur, si Apple ne veut pas vendre plus de 3 machines à la fois, pas la peine de faire Mac OS X server et Xserve, il y a là une contradiction certaine. Moi je serai très content d'avoir un Mac au bureau (un mac mini suffirait) et des Mac dans les laboratoires, après OS X c'est un système Unix avec la meilleure IHM dessus... En résumé, je pense que le marché de l'entreprise est un marché important pour Apple, que cela permettrait de développer leur marché et leur gamme et de mettre définitivement en place OS X comme OS alternatif à Windows (5-8% part de marché pour OS X, c'est anecdotique, je préfèrerai un bon 30%). Enfin, la croissance (purement interne) importante d'Apple ces dix dernières années n'a pas dû pouvoir leur permettre de s'attaquer à tous les fronts. HS. Le fait que les jeux arrivent sur Mac est là un pas important de croissance, en sachant que le jeux vidéo est le premier secteur d'"entertainment" ! Je pense qu'Apple a déjà raté bcp de ventes de Mac à cause de ça...
avatar shenmue | 
@Eymar:"La part de marché du Mac est encore très faible, et la croissance doit passer par plusieurs axes Elle augmentera par la bande. L'iPad est le mac de demain et lui se vend déjà plus que le Mac. Apple va retrouver un poids considérable sur le marché Micro, parce qu'ils ont pris le problème à l'envers: si je ne peux gagner sur le terrain de la micro classique, je pousse l'univers mobile vers les tâches de cette micro informatique et je fais de chaque iPhone ou iPad un ordinateur en puissance. Et après, j'hybride, des tablettes écrans à placer sur des docks pour des iMacs/tablettes d'un nouveau genre, etc... Ce marché là est énorme pour Apple, ils peuvent tripler leur PDM en oeuvrant de cette façon alors que la séduction des grands comptes sera beaucoup plus compliquée pour des cahiers des charges intenables pour Apple qui n'est pas une entreprise qui renouvelle son offre tous les 2 mois... Ils savent très bien ce qu'ils font; c'est une partie d'échec, menée par un SJ totalement remonté et qui veut tout écraser. Et j'ai maintenant la quasi certitude qu'ils sont en passe d'y parvenir tellement ils semblent avoir plusieurs coup d'avance. Seul Google tient le rythme, mais même là, attention à la chute...
avatar fluxus | 
APPLE VIENT DE DEPASSER CE SOIR MICROSOFT EN TERMES DE CAPITALISATION BOURSIERE ! inoui !
avatar hugome | 
Article interessant, mais je vais me faire l'avocat du diable: Est-ce que ce ne sont pas les directions IT qui mènent un combat d'arrière garde pour défendre leurs modes de fonctionnement au lieu de s'adapter à ce qui est bon pour leurs utilisateurs ? Quand on voit les contraintes qu'imposent les services IT des grandes boites a leurs utilisateurs et l'absence de culture du service rendu, je prefererais qu'on le donne l'argent que je coûte et qu'on me laisse acheter un mac... P.s: et oui , bien sûr, répondre à la demande de personnalisation des gdes boites est le plus sur moyen de perdre du fric, en se noyant dans de la micro-segmentation qui rigidifie tout
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@ AntiCon : Oulha ça vole bas, merci de m'expliquer le rapport entre la news et votre commentaire ?!
avatar Emmanuel94 | 
@ Hugome Pour ma part il y a de celà, à savoir qu'Apple se refuse à se plier aux fourches caudines des appels d'offres et des négociations avec les grands comptes, comme elle se refuse à le faire avec la grande distribution. C'est frustrant pour ces derniers, mais celà montre que l'on peut vivre sans vendre aux grandes entreprises, dans la B tp B et que pour le B to C la grande distribution a elle aussi besoin de ses fournisseurs.... AU contraire même je trouve la politique d'Apple plutôt marrante.
avatar FredX | 
De toute façon dans la gamme d'Apple il n'y a pas de modèle qui convient à une grosse entreprise : - une machine simple, pas chère qui sert de poste individuel. Par contre avec la migration des applis vers des services web, le poste Apple est plus facile à intégrer qu'avant... Mais comme tout le monde ici, la conclusion est quand même que les grands comptes n'intéressent pas Apple.
avatar Mac Mac | 
Apple ça marche, parceque ce sont des joujoux pour les grands, et pour les particuliers. Moi avec mon Mac, je m'amuse et me diverti. Avec un bon PC bien moche, ben la...tu bosses.
avatar Jef-67 | 
Ce n'est pas une révélation ... Ca fait des années que c'est comme ça, et les rares personnes rencontrés chez Apple qui ont voulus changer les choses ont jetés l'éponge et sont partis ... Cet article est une compilation de problèmes qui durent depuis 10 ans au moins ... Apple s'intéresser aux demandes particulières des clients pros ? ... C'est une blague
avatar iJack | 
@FredX D'accord avec toi concernant le fait qu'aucun Mac ne répond vraiment au cahier des charges d'un grand compte, enfin, ceux pour lesquels j'ai travaillé. Leurs équipements se ressemblent typiquement (Dell pour la plupart). Cela concerne bien sûr le matériel et les logiciels : pas d'iLife & autres Photo Booth, pas de Wifi ni de Bluetooth (pour certains d'entre eux), un disque dur petit (genre 40 Go), pas de carte graphique... Avec comme conséquence un prix passé au mixeur, avec Dell & HP adaptés à ces contraintes depuis longtemps. Bref, pas gagné du tout. Comme l'a dit shenmue, l'avenir d'Apple dans les grands compte passera par leurs machines mobiles. La SSII pour laquelle je travaillais récemment a des projets iPad, alors qu'elle n'en a jamais eu à ma connaissance avec d'autres produits d'Apple... Si Apple avait perdu son procès contre Psystar (procès très important, passé presque inaperçu), cela aurait peut-être eu des répercutions inattendues dans ce domaine.
avatar Nordlaser | 
Je crois qu'Apple a largement de quoi faire tout ce que l'article (qui est bien écrit au passage) prétend qu'elle ne peut; à mon avis Apple ne veut pas aller dans les entreprises comme Microsoft l'a fait avec ses milliers de services dont plus personne ne sait combien il en existe. Je crois qu'Apple se situe en temps que fournisseur de logiciel et matériel et que c'est aux entreprises de prendre la responsabilité de former des Apple IT pour exploiter pleinement les machines et les logiciels. Apple pourrait d'ailleurs donner des cours, je crois qu'il existe d'ailleurs une université fortement liée à Apple dans le domaine ? Je suis un particulier, donc je ne peux pas m'imaginer la réelle difficulté des entreprises, mais je peux comprendre que cela en frustre certaines. Peut-être est-ce parce que Microsoft était omniprésente et a établi un paradigme et que ce paradigme n'est pas absolu, mais difficile à changer après tant d'années ? En attendant, quant je lis le manque de soutien pour les développeurs iPhone par-ci par-là, peut-être, je dis bien peut-être, qu'Apple manque réellement de personnel pour gérer ses milliers et milliers de demandes et qu'elle serait tout àf ait incapable de gérer des milliers et milliers d'autres entreprises sur Mac. Je pense en revanche qu'elle en a déjà l'expérience, mais qu'elle est plutôt réticente.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
DEHORS Shenmue DEHORS
avatar Brewenn | 
Ne pas vouloir s'intéresser au monde des entreprises pourrait couter cher à Apple, car c'est un marché beaucoup plus stable que le marché "grand public" qui lui peut être très volatile. Une entreprise tient à la pérennité de ses investissements, le grand public peut lui bouder une nouveauté qui ne plait pas ou s'amouracher du jour au lendemain d'une nouveauté d'un concurrent. Et à ce niveau de la valeur de l'action cela peut être catastrophique. Quand à des ipad et des iphones en entreprise, ce n'est que si cet outil de production peut faire gagner quelque chose à l'entreprise, ce n'est pas un réflexe de mode comme pour le particulier. Et la bourse elle aime bien la stabilité.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
D'accord avec Brewenn. Certains ont dit qu'Apple n'avait pas de produit pour le mini PC qu'est un poste d'entreprise standard (carte graphique intégrée, pas de wifi ni BT...). Le Mac Mini me semble pourtant un bon candidat.
avatar iJack | 
@eymar Tu as raison, le Mac Mini se rapprocherait le plus des contraintes de grandes entreprises. Une SSII chargée de l'intégration fournirait une solution clé en main (ajout écran+clavier+souris pas chers). L'ensemble devra tenir le budget vis-à-vis des concurrents... Utilisation Bootcamp ? Si oui, alors je vois mal le Mac s'imposer de la sorte. Sinon, le premier problème est l'intégration de ces Mac dans le parc existant. Ces grandes entreprises gèrent en effet des dizaines de milliers de postes, partout dans le monde, simultanément, via des logiciels dédiés à cette tâche, et ces postes ont tous le même profil (même système, même espaces disque et mémoire...). Il faudra faire un profil spécifique Mac, et un script d'install, genre suppression des softs indésirables derrière l'install de SL, rajout de ceux souhaités par l'entreprise. Du boulot supplémentaire, rien d'insurmontable, mais à faire à chaque montée de système toutefois. Le second problème, ce sont les appli : pour la bureautique avec serveurs locaux, ok "à priori" pour le Mac (encore que...), par contre, beaucoup de client-serveur, ces grandes entreprises ayant quasiment toutes des mainframes pour abriter leurs données. Ces appli sont souvent "poussées" de nuit sur les postes abonnés à celles-ci. Il faudra faire une double gestion : donc frais de maintenance doublée, au jour le jour (et tests doublés). Ces appli tourneront en virtualisation sous Mac. Donc 2 manières d'utiliser l'appli dans les manuels utilisateur... Incidents : les équipes chargées de résoudre les incidents devront prendre en compte le système Mac, qu'elles n'avaient pas auparavant à prendre en charge... Conclusion : les équipes systèmes diront "depuis les Mac, c'est plus de boulot qu'avant"... Je me fais l'avocat du diable dans cette affaire, mais ayant eu à travailler auprès de grandes entreprises sur ces sujets, j'imagine leur réticence...
avatar cupertino | 
@ oomu & shenmue +1
avatar Anonyme (non vérifié) | 
@iJack Malheureusement, les difficultés que tu présentes sont bien réelles. Et il n'y pas pire que la gestion de deux systèmes complètement différents. Plusieurs avantages de Mac OS X militent pourtant pour son intégration (avec remplacement de Windows à terme) dans le monde de l'entreprise : sa base Unix (pas de lecteur e:,f:,g:, mais une intégration native des lecteurs distants; une gestion simple et précise des droits par programmes/fichiers; un langage de script natif et puissant) et sa simplicité d'installation des programmes (glisser-déposer ou via l'installeur qui est identique pour tous). Pour les applications cela reste corsé : - pour les postes bureautiques standard : faisable si Office Mac et Windows (dont Outlook) sont 100% compatibles (on peut toujours espérer...), le reste des applis (congés, imputations, stocks, nomenclature, ...) étant de plus en plus accessibles par le navigateur web (moins en moins de logiciels clients spécifiques). - pour les postes métiers (IDE, CAO, Modelisation UML...) : nous nous retrouvons devant le problème de la poule et de l'oeuf, ces programmes n'existent pas sur Mac OS X parce que les Macs sont inexistants dans l'entreprise. Quand à la virtualisation, elle fait de gros progrès, mais si c'est pour devoir installer Windows en virtualisé, on a rien gagné en terme de simplification d'administration des postes, sans parler des coûts de licence. La solution la plus viable restent la virtualisation par mapping d'API, comme le fait CrossOver. Si CrossOver était racheté par Apple, elle pourrait atteindre un niveau de maturité technologie acceptable pour un fonctionnement en entreprise. Ces conditions étant réunion, la migration sur OS X serait un choix payant à long terme, mais les années de transition seront douloureuses pour les DSI.
avatar melaure | 
Tu oublies quand même que beaucoup de DSI ne sont pas du tout ouvert à autre chose. Mais c'est vrai que quand je vois toutes les grosses tour qui nous servent de serveur de fichier ou de nos applications (et qui nous explosent les oreilles), des Mac Minis seraient parfaits (en poste de dev aussi). Mais je n'y crois pas trop ... c'est déjà un miracle qu'on ait un AIX dans nos locaux ...
avatar Brewenn | 
@eymar et iJack L'alternative à Windows en entreprise (grands comptes et serveurs depart.) était bien souvent du Sun. Or depuis son rachat par Oracle qu'en est il ?
avatar patogaz1 | 
pour un responsable informatique en entreprise, les problème des macs : - passé la fin de couverture apple care, si le mac à un souci t'est bon pour en racheter un neuf, vu qu'il est très difficile de changer les pièces soi-même - problème divers de compatibilité entre mac-windows - 2 technos différentes à maitriser pour les équipes IT internes, donc plus de compétences, et la compétence se paie ... - aucune communication ni vision d'avenir au niveau pro chez apple (et cette mise à jour du macpro hin ?) maintenant, dans une pme (genre 20-30 personnes) sans informatique interne, des macs peuvent très bien aller, pourquoi pas ...
avatar iJack | 
@eymar Ce qui me semble spécifique aux grands comptes, c'est qu'elles possèdent un parc d'applications développées en interne "très" important, il faut bien occuper un millier d'informaticiens :) Ces développements concernent le mainframe, les progiciels client-serveur (windows donc), en maintenance uniquement, et comme tu le dis, de plus en plus via navigateur Web, en Java. On va dans le bons sens là. Mais ces progiciels client-serveur ont la vie dure, 25 ans pour la plupart d'entre elles... Les ERP arrivent en force et viennent brouiller les cartes, je ne sais pas où le Mac se situe vis-à-vis d'elles (SAP/Oracle principalement). Mais comme ce sont des progiciels du marché, cela devrait aller. La solution dont tu parles, virtualisation par mapping, semble intéressante, mais nécessite probablement un développement ? Ce développement sera lié à l'appli donc, vivra avec elle, et risque d'avoir à être maintenu en même temps qu'elle, non ? Certaines applications client-serveur sont déjà du mapping, car elles se connectent au mainframe comme un terminal passif au moniteur transactionnel pour attaquer les données. Dans ma banque (CMSE), c'est flagrant, on reconnait le design typique d'un écran terminal mainframe, alors qu'on est sous Web. Par contre, eux, dans les agences en tout cas, ils pourraient peut-être passer sous Mac, car tout semble se passer par Web intranet. Un iMac serait très bien :) Ah oui, les grandes entreprises n'achètent pas leur matériel, elles le loue. @Brewenn Je n'ai pas vu de postes Sun là où je suis passé, mais je parle de postes d'entreprise. Peut-être sont-ils présents en tant que serveurs départementaux ? Quant à Oracle, en voilà une société discrète qui a les dents longues :) Rachat de SAP, puis Sun, quel sera le prochain ? Son patron est-il toujours au conseil d'administration d'Apple ?

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