Pour quelques neurones de plus

Arnaud de la Grandière |
Ca a été souvent dit, Apple a réussi avec l'iPhone là où elle a échoué avec le Newton : créer un assistant numérique personnel convivial qui remporte un franc succès. A y regarder de plus près pourtant, si l'iPhone est plus moderne de par sa connectivité et son écran couleur tactile, il fait en revanche figure de grand frère attardé quand on compare leurs capacités à interpréter les intentions de leurs utilisateurs.

En inventant le PDA avec le Newton MessagePad, Apple avait étonné et impressionné car l'appareil, non content de comprendre l'écriture de son utilisateur, comprenait également le sens de ce qu'il écrivait, du moins dans une certaine mesure : Si vous écriviez "déjeuner avec Laurence demain" et que vous surligniez la phrase, l'appareil créait automatiquement un rendez-vous dans votre agenda à midi, le lendemain, avec les coordonnées de la fameuse Laurence. Magique.



Leopard comporte d'ailleurs un héritage de cette technologie, avec les Data Detectors, qui permettent d'isoler dans un texte des données formatées exploitables : adresses, numéros de téléphone, un simple survol de la souris permet de créer une fiche dans le carnet d'adresses ou un rendez-vous dans iCal.

Pourquoi donc l'iPhone n'a-t-il pas bénéficié de l'expertise d'Apple dans ce domaine ? Si on regarde la politique d'Apple ces dernières années, le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle est devenue adepte du dicton "qui trop embrasse mal étreint". Les iPod auraient pu, comme leurs concurrents, disposer de tuner radio ou encore d'une fonction dictaphone, mais Apple a préféré faire l'impasse dessus afin de ne pas en compliquer l'utilisation outre mesure. On le sait, pour peu que les fonctions d'un appareil dépassent une certaine quantité, leur accès en devient difficile, voire insoupçonnable, et nombre d'entre nous se limitent à un "top 5" de ce que leurs appareils sont capables de faire. Le succès de l'iPod face à une concurrence qui offre pourtant plus de fonctionnalités semble avoir donné raison à Apple, bien qu'il ne faille pas éluder d'autres éléments de ce succès comme la machinerie iTunes.

Et de fait, pour en revenir à l'interprétation contextuelle des données, on en constate rapidement les limites. Les Data Detectors ne fonctionnent vraiment que si on marche dans les clous. Après tout, il n'y a rien qui ressemble plus à une suite de chiffres qu'une autre, qu'il s'agisse d'un numéro de téléphone ou de sécurité sociale… Sans compter que ces formats varient d'un pays à un autre, et que tous doivent être pris en compte, ce qui devient vite un casse-tête. Qu'un "dîner" devienne un "goûter dinatoire", et vous devez vous débrouiller par vous-même. Pire encore, s'il vous prenait l'envie de sélectionner un texte pour le copier et que Mail.app a le malheur d'en conclure qu'il s'agit d'une donnée à interpréter, le processus en devient frustrant, voire périlleux. Apple l'a pourtant bien compris avec la reconnaissance d'écriture cursive, qui avait fait tant de bruit avec le Newton : on ne parle que des trains qui arrivent en retard. Si la reconnaissance d'écriture était tout simplement prodigieuse d'un point de vue purement technique, elle n'était pas capable de reconnaître strictement tout ce que l'utilisateur écrivait. Et pour cause, puisque les humains eux-mêmes font parfois face au même problème (amitiés à mon médecin traitant s'il me lit). Résultat, le procédé en devenait frustrant et agaçant, car au lieu de s'émerveiller sur les 98% de mots qui étaient reconnus impeccablement, on s'énervait de constater que "savoureux" devenait "ragondin".

Pour créer une interface utilisateur agréable, il est donc crucial de trouver l'équilibre entre anticiper et interpréter l'intention de l'utilisateur, et lui laisser assez de liberté pour réaliser des tâches qui sortent du cadre qu'on avait initialement prévu. C'est là toute la difficulté, car pour peu qu'on sorte des rails, ce qui était appréciable et agréable en devient un véritable parcours du combattant, rendant plus compliqué ce qui avait vocation à devenir plus simple. En matière d'intelligence informatique, le quiproquo peut faire des ravages.

À ce titre, il sera intéressant de regarder l'évolution du Palm Pre, qui justement fait preuve de plus d'intelligence que l'iPhone: il étudie votre agenda quotidiennement et télécharge les cartes d'itinéraires automatiquement pour vous permettre de vous rendre à vos rendez-vous. Mieux encore, il estimera vos chances d'arriver à l'heure à l'aide de son GPS et vous proposera de prévenir la personne avec qui vous avez rendez-vous. Des fonctions qui tombent sous le sens et devraient rendre de sacrés services, de prime abord du moins. Car il suffit que le GPS vous localise au mauvais endroit (une erreur récurrente), ou encore que l'appareil choisisse la mauvaise ville de destination en cas d'homonymie (on a pu voir Google Earth localiser Toulouse en Suisse, ce qui a d'ailleurs été à l'origine d'une cocasse humiliation pour CNN comme en témoigne la carte ci-dessous), pour que ces fonctionnalités, loin de simplifier la vie de leurs utilisateurs, en deviennent un véritable calvaire. Reste à voir au quotidien comment l'appareil se tirera de ces cas de figure.



Le traitement automatique des données, ou encore le Data Mining sont aujourd'hui de grandes avancées de l'informatique. Ils reposent de plus en plus sur la reconnaissance des données auxquelles ils s'appliquent : traduction automatique, reconnaissance visuelle, interprétation contextuelle, toutes ces fonctions font appel à des technologies de plus en plus avancées d'intelligence artificielle, qui font l'objet de bien des enjeux. La recherche scientifique travaille à plein pour poursuivre ces avancées : à l'heure où de gigantesques bases de données font notre quotidien, il devient crucial de pouvoir extraire des données précises facilement. Demain, nous pourrons chercher dans Google toutes les images qui font figurer un chat sans que personne ne l'ait précisé manuellement. Mais nous sommes bien placés pour le savoir, tout ce qui est sujet à interprétation est également susceptible de causer une erreur d'interprétation. Dans le cas de l'informatique, il est crucial que ces erreurs potentielles soient prises en compte afin de ne pas enfermer l'utilisateur dans des cases trop étroites. Par exemple, la reconnaissance automatique des visages intégrée dans la dernière mouture d'iPhoto s'assure bien de l'aval de l'utilisateur, pour pallier toute erreur potentielle. L'être humain n'a plus l'exclusivité de l'imperfection de son jugement, car plus que jamais, errare computarum est, perseverare diabolicum.
avatar 2Bad | 
Le OS du newton a encore des années d'avance sur ce que fait Apple actuellement avec MacOS X ou l'IPhone... ou bien avec la concurrence. Le système de fichier du NewtonOS est indépendant des extensions. Donc, n'importe quelle application peut ouvrir un .doc par exemple. Il n'y a pas non plus de dossier: tout se fait comme une "soupe". 2bad
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Comme d'habitude, très bon article qui montre bien là le choix difficile de multiples fonctions à implanter dans un appareil, sans en faire une usine à gaz ! Merci MacG.
avatar lord danone | 
Mais bien sur, apple aurait développé un système en sachant pertinemment qu'il serait moins bon qu'un ancien système. -_-' On parle pas de vista là j'éspère Oo
avatar Claude Pelletier | 
Merci pour ce texte percutant ! Qu
avatar AAleXX | 
C'est vrai que les articles travaillés se multiplient sur MacGeneration. C'est rare ailleurs sur la toile. Que reste-t-il à la presse papier ? Sinon "lord danone", vous devriez relire l'article à tête reposée...
avatar Claude Pelletier | 
… Quant à Laurence. D'accord pour un goûter dinatoire. Mais qu'elle me refile les coordonnées de Nadia.
avatar biglittledragoon | 
Effectivement un bon article de fond et qui prend de la distance sur les évolutions récentes. La seule chose que je verrai à ajouter est que mon iPhone est tellement pas un bon assistant que j'attends vraiment avec [u]impatience[/u] de voir ce que va sortir Palm. À mon goût, les possibilités de l'iPhone sont bien trop limitées que ce soit au niveau téléphone, agenda, répertoire, etc. Le Palm Pré ne sera probablement pas aussi "mode" que l'iPhone mais correspondra sûrement plus aux besoins d'un utilisateur exigeant.
avatar JulienRkt | 
Mince, j'aurais du écouter mes cours de latin au collège; je comprends pas la dernière phrase :s
avatar oomu | 
Bon article. Il parle tout simplement des limites de notre condition. Condition que la machine a aussi. L'immaturité dans les années 80 et 90 étaient de croire que la machine pouvait remplacer l'homme. On en est revenu. On l'accompagne. - le Palm Pre a des limitations foudroyantes, mais sur d'autres aspects que l'iphone. Vous verrez selon vos priorités propres. Par exemple, le fait que toute "application palm pre" est une page web locale rendra certaines applications impossible sur palm pre. Sa dépendance au "nuage" (on va finir par appeler cela la noosphère un jour :) ) , est à la fois sa force et son plus grand défaut. On ne sait rien des capacités de conférences multiples du palm pre ni si c'est + élégant ou moins que l'iphone Qu'est ce le Pre apporte pour la gestion du répondeur et des messages en attente ? - Une des grandes forces du pre c'est la fusion des discussions, qu'elle soit sms ou tchat. - En définitive, je n'ai vu qu'un appareil qui a quelques spécificité bien à lui, et en cela je félicite Palm, mais qui est clairement le fils de l'iphone. Apple finira par ringardiser tout cela, comme il s'auto-ringardise lui même régulièrement. le truc, est, bien sur que le palm pre peut se vendre, mais apple est déjà là. quand tout le monde sera là où est apple, Apple ira ailleurs. Mais en premier. c'est ce qu'Apple tente. - le Zune est en soi meilleur que l'ipod classic au moment de sa sortie. il était "social", et avec wifi , super! Mais non c'est trop tard. et " hooo regardez le Apple ipod naanooo , hiiii le touuuuuch. " Le fait qu'apple innove, là où les autres suivent, et refuse de jouer la carte du bas de gamme, leur permet de capter toujours votre attention. Le Palm PRe sera sûrement bon, c'est presque garanti, mais l'iphone fut déjà bon. que sera l'iphone 2 ? ou le iNewBidule du futur ?
avatar kubernan | 
On compare deux produits qui ont des années d'écart l'un de l'autre. Je possède un Newton, et malgré les limitations évoquées dans cet article, je trouve son interface bien plus aisée, bien plus intuitive, bien plus puissante que celle de l'iPhone. On parle de l'agacement lié aux fautes commises par la procédure de reconnaissance d'écriture, mais j'en dirai tout autant de l'usage du clavier virtuel de l'iPhone qui parfois me donne envie de le balancer par la fenêtre. Enfin, si le Newton avait été une réussite commerciale et qu'il existait encore, ne croyez vous pas que son intelligence serait plus subtile, moins mécanique, bref améliorée ? Mais bon l'histoire informatique est peuplée de merveille vite enterrée, c'est ainsi. Y a pas de regret à avoir ; c'est juste une histoire de boîtes de conserves profilées.
avatar shenmue | 
Très bon article. Et au fait, puisqu'on parle du Newton ici et de sa bluffante interface (pour l'époque mais encore aujourd'hui), il faut savoir que ce produit a été conçu SANS Steve Boulot à la barre... Juste histoire de dire qu'Apple peut faire des choses mythiques sans grand guru ;)
avatar jmv.mov | 
Oui shenmue, Apple a su concevoir d'excellents produits dans Steve, mais n'a pas su les commercialiser...
avatar shenmue | 
"mais n'a pas su les commercialiser..." Comme c'est Tim Cook qui s'ocupe de toute la partie retail (commercialisation) et Shiller de la partie PUB, ça veut donc dire que SJ n'est pas si indispensable que ça alors aujourd'hui... SJ aurait été chez Apple à l'époque du Newton, cela n'aurait rien changé au fait que l'équipe d'alors était infoutue de faire une gamme cohérente et des prix cohérents...
avatar Dr. Kifelkloun | 
La carte délirante de CNN n'est pas due à un pb avec Google Earth, mais à la médiocrité crasse d'une chaine qui se veut leader de l'information internationale et qui n'est pas foutue de générer une carte correctement corrigée avant diffusion... En ce qui concerne le Newton et ses descendants, je pense que, au lieu de toujours se demander ce qui est techniquement faisable et regarder béatement ce que "peuvent faire" ces gadgets, on ferait mieux de se demander d'abord de quoi les gens ont besoin ! Il y a des tas de choses qui sont techniquement sexy mais totalement inutiles dans la vie réelle. La beauté de l'iPhone et du iPod, c'est leur interface simplissime qui montre directement à l'utilisateur ce que l'objet fait, et pas ce que l'objet est capable de faire.
avatar bigmac2 | 
Très bon article et bravo! Puisse AAPL t'entende!!!
avatar thierry61 | 
Si je me rappelle bien, c'est SJ qui avait donné le coup de grâce au Newton non ? (l'argument étant à l'époque qu'Apple ne pouvait se permettre de développer 2 OS différents) Concernant l'échec commercial de la machine, le concept même de PDA était en avance sur son temps. Apple avait tenté de cibler le marché professionnel (je me rappelle de présentations très léchées sur le thème du Newton, terminal des systèmes d'information d'entreprise), mais le marché grand public n'avait pas suivi. Il est vrai que les concurrents du Messagepad n'avaient pas toujours assuré. On a vu arriver des trucs plus ou moins clonés ou aboutis qui ont peut être contribué à échauder le marché. AT&T par ex s'était planté en beauté avec une usine à gaz très chère et General Magic n'avait pas réussi à convaincre malgré l'originalité certaine de son appareil. En fait, quand on y repense, le marché du PDA donnait de lui même une image brouillonne et complexe. Le Newton avait réussi à corriger ses défauts de jeunesse, mais trop tard. Finalement, le marché du PDA n'a rebondi que grâce à Palm qui a réussi à sortir un truc petit, simple et sans trop de prise de tête qui correspondant bien aux besoins de l'époque. Me demande ce qu'ils ont du devenir tous ces gens de l'équipe Newton. Il doit bien y en avoir encore une paire chez Palm et Microsoft, non ?
avatar BlueVelvet | 
Je tiens à préciser que nous autres Suisses accueillons volontiers nos amis de Toulouse, pour respecter le monde selon CNN. De même que nos frères de Cannes, Lille, Rennes et Lyon, qui semblent aussi, sur la carte, relativement peu bien dans leur assiette. Chouette article sinon. Je n'ai pas connu le Newton, ai adoré Palm, mais hormis encore quelques apps de l'époque Palm, l'iTouch m'a fait tourner la page. Et la tête, s'agissant de l'AppStore ;-)
avatar banane pourrie | 
Je me joins au concert de voix pour féliciter l'auteur de l'article pour un boulot bien fait! Quant à Apple, d'accord avec Steve Jobs c'est mieux, mais Steve Jobs n'était pas là pour le Mac SE, le Macintosh II (mythique aussi), ou encore les premiers PowerBooks. Et Steve Jobs s'est quand même bien planté commercialement avec NeXT, allant même jusqu'å proposer son système sur les PC de l'époque.
avatar macapuf | 
On ne l'a pas trop évoqué mais iPhone c'est aussi la grande simplicité de synchronisation via iTunes. Qu'annonce Palm à ce niveau ?
avatar cham | 
Très bon article même si je ne suis pas d'accord : on aurait très bien su utiliser une radio FM RDS dans les iPods, comme j'y arrive avec mon Nokia. Tout pour iTunes, même si on doit délibérément priver les clients de certaines fonction qui viendraient le concurrencer.
avatar Krynn | 
"En fait, quand on y repense, le marché du PDA donnait de lui même une image brouillonne et complexe. Le Newton avait réussi à corriger ses défauts de jeunesse, mais trop tard. Finalement, le marché du PDA n'a rebondi que grâce à Palm qui a réussi à sortir un truc petit, simple et sans trop de prise de tête qui correspondant bien aux besoins de l'époque." il me semble que le Psion est le chainon entre le Newton et le Palm
avatar BlueVelvet | 
@ Krynn: Excellente remarque! J'avais eu un Psion, je ne l'ai même pas mentionné plus haut... par oubli, honte à moi. Avec son écran N/B rugueux, un (très) petit clavier et le stylet, le Psion a en effet été le chaînon manquant. A l'époque j'ai entré bcp de données dans le Psion. Je ne suis pas sûr que j'en ferai autant avec le micro clavier tactile de l'iTouch. Mais les choses ont changé aussi, on peut garder en mémoire des pages de Wiki par ex., ou des fichiers word ou autres, ce qui facilite la conservation de documents. @ Cham: suis d'accord à propos de la radio en FM en RDS, c'est une bêtise de la part d'Apple. Je n'y connais rien mais suis sûr que ça ne leur coûterait rien, juste une micro-puce dans l'iTouch/iPhone... Disons, 2€ de plus? On paierait... Reste qu'effectivement, pour un usage de particulier, l'iTouch/iPhone a quelque chose d'abouti par rapport aux étapes précédentes... Je viens de voir que le dictionnaire quasi encyclopédique American Heritage sort sa version 2.0 pour l'iTouch/iPhone. Il coûte cher mais apparemment c'est renversant... Je rêve du Grand Robert, de la totalité de l'Universalis (elle fait + ou - 6 GO en DVD, c'est donc portable sur iPod), si les éditeurs se bougeaient... Sans parler des jeux et des apps bêtes mais sympas. Là je plussoie après macapuf, c'est la simplicité de l'interface avec iTunes qui joue un rôle considérable. Je me rappelle de l'écroulement de Palm, lorsqu'ils ont lâché les amateurs Mac, il fallait passer par Missing Sync (sauf erreur) et c'était complètement foireux. ... bref, une décennie de PDA pour un possesseur d'iTouch ravi ;-) Mon seul souci, vous l'aurez compris, est que la section «références» de l'AppStore se remplisse de produits de qualité et aussi francophones, pas seulement de sons de grenade ... ;-)
avatar Le docteur | 
J'en suis sur le cul. En fait le Newton est dix fois mieux que l'iPhone, moins bling, bling, sobre en plus. Efficace pour en faire un vrai assistant personnel. M'enfin, je me console en me disant qu'il devait être localisé avec les pieds. Parce que la reconnaissance de texte en écriture naturelle : wouah ! Pour le reste, il est vraiment bien pensé et fait ce qu'on peut encore rêver qu'un assistant fasse.
avatar Charled | 
Trés bon article. Bien écrit et argumenté: c'est agréable. En même temps, je suis tout à fait prêt à saisir un rdv dans l'agenda puis à le lier moi-même (si si !) avec un contact pour peu qu'Apple se décide à nous en laisser la possibilité dans l'iPhone. Je préfèrerai même cette option à un système qui se targurait d'interpréter ce que j'écris. Petit défaut du clavier également : trop différent d'un vrai clavier, il faut se réhabituer et la correction automatique n'équivaut pas la prédictibilité du T9 lorsqu'elle est bien implémentée.
avatar Mac1978__old | 
Très bon article. Je suis un nostalgique de mon Newton dont la batterie a rendu l'âme après 5 ans. C'était vraiment un PDA, mais sans communication autonome (Wi-Fi, téléphonie, etc), alors que l'iPhone est un téléphone tactile - ou plutôt un iPod avec téléphonie - sans être un PDA, parce que toute la partie de simplification de la vie professionnelle (intégration agenda, tâches, carnet d'adresses et mail) que le Newton proposait déjà en grande partie est complètement négligée dans OS X (Mac ou iPhone) d'ailleurs. Et S. Jobs n'était pas l'initiateur du projet. Au contraire, le premier acte de son retour fût d'arrêter la commercialisation de ce (trop gros) bijou, lancé par J. Sculley.
avatar Psycho_fls | 
[quote=BlueVelvet] Je tiens à préciser que nous autres Suisses accueillons volontiers nos amis de Toulouse, pour respecter le monde selon CNN. De même que nos frères de Cannes, Lille, Rennes et Lyon, qui semblent aussi, sur la carte, relativement peu bien dans leur assiette. [/quote] Merci BlueVlevet. Tu es, toi aussi, le bienvenu à Lille ! Et vive l'iPod Touch
avatar Hindifarai | 
Le traitement automatisé du langage naturel est un domaine de l'informatique théorique qui est en pleine expension, des avancées intéressantes se font régulièrement. Les utilisateurs vont devoir attendre quelques années avant d'en voir la couleur, le temps que les industriels se rendent compte que les chercheurs avancent et qu'il pourraient en tirer un bénéfice pécunier...comme d'habitude.
avatar grand morice | 
Rien a dire super article .Ce qui revient a dire ,il manque de la place pour nouveaux concepts entre les deux gros gorets qui ce goinfrent comme des malades entre le cimetiere et l'hopital on a choisit la chimio Mac .Ceci dit encore une fois pour vivre heureux vivons caches
avatar Atlante | 
D'ailleurs, en parlant du don de CNN à dire n'importe quoi: http://edition.cnn.com/2009/BUSINESS/01/29/france.strike/index.html#cnnSTCText C'est tout récent, c'est l'avant dernière phrase qui est importante: [quote=CNN]The national state-owned railway SNCF said traffic was normal on trains from Paris to other European capitals such as London and Zurich. [/quote]
avatar fixfix | 
Excellent papier d'Arnaud de la Grandière ! J'ai beaucoup apprécié des passages comme "il est donc crucial de trouver l'équilibre entre anticiper et interpréter l'intention de l'utilisateur, et lui laisser assez de liberté pour réaliser des tâches qui sortent du cadre qu'on avait initialement prévu" et "il est crucial que ces erreurs potentielles soient prises en compte afin de ne pas enfermer l'utilisateur dans des cases trop étroites", etc. A propos de reconnaissance d'écriture ... questions de technique, et de marketing. Dans la technique, il y a aussi, bien sûr, le design, l'ergonomie .... C'est vrai que la reconnaissance d'écriture manuscrite liée, étant donnée la (souvent) très mauvaise graphie (absence de certaines lettres, conformation très particulière de l'écriture, par ex., des médecins, etc.) des utilisateurs, est facilement saluée comme un exploit technique. Un exploit tellement mirifique et magique que cela peut occulter les autres dimensions de la question. Juste quelques exemples des autres "dimensions" : • Quel est l'effort (la conformité) demandé à l'utilisateur ? Au prix d'un apprentissage plus ou moins long, l'utilisateur peut obtenir que le logiciel reconnaisse sa propre écriture. Plus l'utilisateur est "conforme" à son propre style, plus l'efficacité est grande. Bien sûr, si l'utilisateur a plusieurs styles, l'apprentissage sera plus long ... • Conformité à des modèles préétablis : si ces modèles sont bien choisis, une "assez bonne" proportion des utilisateurs, au prix d'une perte de "naturel", conformera son style à l'un des modèles. Si on contraint l'utilisateur à tracer des lettres séparées (par ex., pour des usages de remplissage de formulaires), la contrainte supplémentaire "se conformer à un modèle" est relativement faible.
avatar fixfix | 
(suite) • Quelle est la promesse marketing ? La solution de facilité ( entraînant des ventes pouvant être importantes à court terme, et ensuite, ... heu ... "après moi le déluge" ?) est de promettre des miracles : yaka acheter, zou, ça marche. La promesse doit être compatible avec l' "expérience utilisateur". • Quelle est la tolérance aux "fautes" ? Le logiciel ne commet pas de "fautes", il se contente, algorithmiquement, de traiter les data soumises par l'utilisateur. Autrement dit, les tracés captés par le capteur (tablette graphique ou écran transparent sensitif etc.). L'utilisateur "croit" avoir effectué telle action. Mais son action n'a pas été forcément bien "captée". Ou encore, les données sont à la limite de plusieurs domaines de validité (ou invalidité), par ex., la lettre minuscule "o", dessinée avec hargne, fzzt ! zap ! hargn! ressemble beaucoup à un "i". La tolérance aux "fautes", c'est la tolérance de l'utilisateur vis à vis de ses propres "fautes". Une bonne ergonomie (faire éventuellement comprendre à l'utilisateur ce qui s'est passé, sans lui faire perdre de temps ni l'énerver, mais au contraire en le motivant, proposer à l'utilisateur que le logiciel "apprenne" le tracé fautif ...) peut aider. Cela dit, pour un utilisateur qui pense (à tort ou à raison) être "dans les clous", quel est le taux de "fautes" acceptable ? 1 lettre sur 100 ? 1 mot sur 100 ? 1 mot sur 1000 ? ...
avatar fixfix | 
(suite 2) • Quel est le contexte ? Des domaines contextuels bien définis peuvent améliorer considérablement les performances "techniques". S'agit -il par exemple d'un vocabulaire courant, 200 000 à 300 000 formes - flexions (genre, nombre, conjugaisons ...) ? Plus le domaine est restreint, plus le résultat "technique" s'améliore, comme dans de nombreuses situations où l'on demande à la machine de faire preuve d'intelligence "humaine" (un exemple bien connu : la traduction français anglais automatisée - oui, complètement automatisée - de bulletins de la météo canadiennes. Domaine extrêmement restreint ...). Pour la reconnaissance d'écriture, si on restreint à une langue (ou si l'utilisateur "doit" signaler un changement de langue), à un domaine de vocabulaire courant ( l'utilisateur disposant de moyens ergonomique pour changer de domaine, ajouter des domaines - professionnels, par ex. -), le résultat technique (taux de "fautes") peut être correct. Là encore, la définition de "correct" dépend beaucoup de l'utilisateur ... • Quel est l'usage ? Saisir des textes courts (annotation / correction de schémas, photos, traitement de textes, champs de saisie dans fichiers, prise de notes ...) ? "Mixer" avec un usage graphique du texte ? (Il n'y a pas de raison que un texte "graphique" ne bénéficie pas de fonctionnalités avancées de sommaires, définition de parties, surlignage, horodatage ... etc. Un texte "graphique" peut être très long. Cf par exemple la collection de textes graphiques que constituent les cahiers manuscrits encore largement utilisés ...)
avatar fixfix | 
(suite 3) • Quelle est la technique ? Il n'y a pas de technique "universelle et miraculeuse" adaptée à tous les types d'écriture. Tout simplement, parce qu'une technique essaie de mimer, ne serait-ce que par des aspects statistiques (par ex. moteurs d'inférence bayésienne, réseaux de neurones, etc.), le fonctionnement du cerveau humain. Il y a des techniques adaptées à des usages (par ex. lettres "modèles", écriture chinoise, etc. Il y a aussi toutes les techniques qui n'ont pas encore inventées. Pour toutes ces raisons, il faut une méta-techn!que, capable de choisir "le meilleur sous-ensemble de techniques et d'algorithmes" (y compris, dans le futur, les algorithmes et techniques qui auront été inventés entre-temps). • A la fin des années 80 j'ai breveté, fait développer et mis sur le marché le premier logiciel de reconnaissance en temps réel de l'écriture manuscrite cursive. Ça fonctionnait - bien - sur un Mac Plus ... on pouvait, directement, "écrire" dans Word, dans 4D, dans MacWrite, etc. Certains pensaient que c'était un vrai miracle. Par ex. des journalistes, ou encore des sociétés d'import-export exotiques, des financiers ... . Les plus exaltés des "miraculeux" étaient certains actionnaires, prêts à tuer père mère ... et bien sûr les autres actionnaires, pour s'assurer l'exclusivité de la poulozeufsdor. Le miracle n'a rien à faire en business (sauf si on s'appelle Bernard Madoff, mais son miracle n'a pas été éternel ...). Le business, c'est du boulot, du boulot et encore du boulot. Pas à pas. Et tout doit marcher ensemble, la technique, le commercial. Et progresser ... progressivement. • Pour terminer, à propos de l'IA (Intelligence Artificielle) : ayant lu des centaines de pages rien que sur les possibles définitions de l'IA, je suis terriblement perplexe. Alors, quand on me demande de dire (brièvement, pour ne pas emm ... l'assistance) ce que c'est, je dis que c'est ... le contraire de la bêtise naturelle.
avatar Anonyme (non vérifié) | 
Joli article de MacGé , effectivement le succes de l'iPhone est dependant du nombre d'acheteur et dans le nombre qui a besoin de toutes les fonctions du Newton .Choisir entre un succés technologique ou un succés commercial ? de nos jours le choix est vite fait .L'absence de tuner sur l'iPod semble evidente celui ci etant à ce point conditionné à iTunes . La concurrence rage d'un tel succés , et oui tous se sont tous cassés les dents en l'absence d'une la clef de voute telle le store d'Apple. Il manque des fonctions dans l'iPhone ou l'iPod certes mais Apple propose un ensemble peut être plus prometteur avec iTunes et mobile me . L'iPod ou l'iPhone n'etant pas à l'image du newton des appareils autonomes multi taches , ultra sophistiqué mais bien les terminaaux d'un réseau particulièrement bien étudié avec à la base un OSX modèle.
avatar Brewenn | 
@fixfix Fait comme moi utilise un BIC
avatar fixfix | 
@ Brewenn : Félicitations ! Auriez vous inventé le crayon Bic ™ qui déverse instantanément et directement dans un traitement de texte ou un tableur (etc.) le déchiffrage d'un manuscrit ?
avatar Brewenn | 
Non, il me permet de synthétiser et d'être bref.
avatar crazy_c0vv | 
Article intéressant, je sais pourquoi mon iPod Touch ne fait pas radio: c'est trop compliqué pour moi, il y aurait trop de machins et trucs à l'écran, hou là là. Je ne veux pas troller, mais c'est dommage qu'Apple prive cet appareil de certaines fonctions qui seraient utiles à pas mal de monde... notamment la radio, l'appareil photo ou le GPS... Pour moi qui téléphone très peu, voire pas du tout, un iPod Touch est très bien, mais c'est frustrant qu'il manque ces 2 ou 3 fonctions...

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