Il y a 5 ans Apple dévoilait un iPhone
Il y a 5 ans, Apple annonçait l'iPhone (il ne sera mis en vente que six mois plus tard). Au jour de son introduction, Apple mettait en avant ses principales nouveautés et dans certains cas, ses innovations. Un « téléphone mobile révolutionnaire avec lequel on peut appeler quelqu'un simplement en touchant du doigt son numéro ou son nom », clamait la Pomme (et ne parlons pas du geste latéral pour déverrouiller l'écran que Steve Jobs s'amusa à refaire plusieurs fois lors de sa démo). On pouvait aussi synchroniser ses contacts avec son Mac et PC et comme service Internet c'est Yahoo à l'époque qui avait les faveurs…
La « messagerie visuelle vocale » comptait parmi les surprises, on parcourait les messages laissés en son absence comme on le faisait avec ses MP3 et ses courriels. Pour les SMS c'est la présence d'un « clavier non physique et complet » qui devait faire la différence « beaucoup plus simple et plus efficace que les petits claviers plastiques de la plupart des smartphones » expliquaient encore le communiqué de presse.
L'appareil photo de 2 mpx et son « application de gestion des photos vont au-delà de tout ce qui existe aujourd'hui sur un téléphone. Les utilisateurs peuvent parcourir leur photothèque, qui peut être facilement synchronisée depuis leur PC ou Mac, avec juste un effleurement du doigt et choisir facilement une photo comme fond d'écran ou à inclure dans un courriel. »
Faut-il le rappeler, le premier iPhone avait du Wi-Fi mais il s'en tenait à de l'Edge, la 3G n'avait pas le même développement aux États-Unis qu'en Europe, mais même chez nous cela n'a pas trop pénalisé l'engouement pour l'appareil qui se rattrapait sur d'autres points.
La fonction iPod était aussi mise en avant, elle comptait parmi les trois grandes facettes de cet appareil (téléphone, iPod et communication Internet). L'originalité résidait dans sa fonction Cover Flow pour parcourir les albums et morceaux ou la fonction de vidéo « Le superbe écran de 3,5" est la meilleure manière de regarder ses émissions de TV sur un appareil mobile avec des contrôles tactiles de lecture ». Un écran décrit comme « géant » par Steve Jobs qui moqua les claviers physiques qui occupaient la moitié de la surface des autres téléphones du moment. Quant aux stylets pour interagir avec l'interface, le patron d'Apple les envoya paître d'un « Beurk » bien senti.
L'aspect communiquant - « l'iPhone est un appareil de communication Internet d'avant garde » - était porté par un client mail gérant les contenus HTML soulignait Apple et incluant les images au sein des courriers « l'iPhone étant parfaitement multitâche, vous pouvez lire une page Web tout en téléchargeant votre courrier en tâche de fond. ». Safari avait les honneurs avec sa version mobile « Les utilisateurs peuvent visualiser n'importe quelle page Web telle qu'elle a été conçue pour être affichée, puis zoomer facilement dans une section simplement en tapotant du doigt sur l'écran multitouch ». Google Maps et ses cartes satellites puis les moteurs de Google et de Yahoo fermaient le ban.
Apple concluait son communiqué en parlant de quelques capteurs assez inédits dans les téléphones : un accéléromètre pour détecter l'orientation, un capteur de luminosité et un autre de proximité.
La suite est connue, les répercussions de l'entrée en lice d'Apple dans la téléphonie se ressentent encore aujourd'hui, elles ont surpris ou tétanisé les grands anciens du secteur, mais aussi les opérateurs, les éditeurs de logiciels et ont conduit à des repositionnements spectaculaires. Qui aurait imaginé Microsoft et Nokia chercher l'appui de l'autre pour répondre à Apple et Google ?
À l'époque Steve Jobs affirmait que l'iPhone avait cinq ans d'avance sur ses concurrents. On est précisément arrivé à cette échéance. La concurrence s'est réveillée, certains plus difficilement ou plus tard que d'autres (RIM et Microsoft), les smartphones se sont engouffrés dans le sillon creusé par Apple, avec des fortunes diverses (Palm) et Apple a surenchéri avec son entrée dans le domaine des tablettes. Au-delà des joutes entre pro iPhone et pro-autres systèmes, il y a un point sur lequel Apple a toujours une avance indiscutable, c'est l'intégration de son logiciel et de son matériel et par extension les services et l'écosystème de périphériques, accessoires et logiciel qui en découlent. Un village fermé disent certains, mais prospère et populaire.
crédit photos : Valery Marchive.
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