Le DOJ enquête sur la guerre des codecs

Arnaud de la Grandière |
Selon le Wall Street Journal, le département de la Justice américain se penche sur le litige en souffrance entre VP8, le codec vidéo du format libre WebM, et le H.264, soutenu par le MPEG-LA.

Le mois dernier, l'association d'industriels a lancé un appel à tout détenteur de brevets qui seraient concernés par VP8 afin de mettre sur pied un "patent pool", qui permettrait de proposer une licence unique pour les brevets potentiellement enfreints par le VP8, et ainsi réclamer des royalties pour son utilisation (lire Le MPEG-LA fourbit ses armes contre WebM).

Les instances gouvernementales enquêtent pour tirer le fin mot de l'affaire, et pour s'assurer qu'il n'y a pas là une simple entrave à la libre concurrence de la part du MPEG-LA, en faisant peser des doutes sur la légitimité de WebM. Il est vrai que la question a maintes fois été évoquées, même au sujet d'Ogg Theora, le prédécesseur de WebM, sans pour autant qu'aucun procès ne vienne jusqu'ici établir de quoi il en retourne exactement, et cette épée de Damocles a fort bien pu détourner des utilisateurs potentiels du WebM, sans que ce soit pour autant nécessairement justifié.

L'enquête aura au moins le mérite de déterminer précisément si le MPEG-LA peut effectivement se prévaloir d'une propriété intellectuelle sur le WebM, quand bien même aucun procès n'aurait lieu. La situation exige d'être éclaircie afin que chacun puisse savoir à quoi s'en tenir à l'avenir et faire les choix qui s'imposent en conséquence, et en pleine connaissance de cause. Les conclusions d'une telle enquête seront forcément bénéfiques, d'une manière ou d'une autre, puisqu'elles permettront de déterminer s'il faut s'en remettre exclusivement au H.264 comme standard pour le HTML5, ou si à l'inverse on peut utiliser le WebM en toute impunité. Si tel est le cas, il restera encore au marché de dicter sa préférence, qui pour l'heure et en pratique penche largement en faveur du H.264.
avatar Augustin Caron | 

Je parlerais plutôt de [i]« propriété intellectuelle sur »[/i] un composant de WebM. Si te était le cas cela ne saurait dissuader l'utilisateur lambda d'utiliser le format mais mettrait plutôt un frein à son utilisation industrielle. Ce qui ne changerait pas grand chose puisque les professionnels utilisent H.264 et depuis des années…

avatar 513 | 

Enfin, il est temps que la MPEG-MAFIA et ses partenaires arrêtent avec leur brevets.

De toute façon, dans un futur pas si lointain, Microsoft et Apple seront bien obligés, eux aussi, de soutenir d'une manière ou d'une autre WebM.

Youtube étant le plus grand site de partage vidéo, ça va être difficile de s'y opposer.

Un décodage matériel efficace est bien entendu primordial.

avatar omega2 | 

"Le mois dernier, l'association d'industriels a lancé un appel à tout détenteur de brevets qui seraient concernés par VP8 afin de mettre sur pied un "patent pool", qui permettrait de proposer une licence unique pour les brevets potentiellement enfreints par le VP8, et ainsi réclamer des royalties pour son utilisation (lire Le MPEG-LA fourbit ses armes contre WebM)."

C'est moi ou c'est une manière de dire qu'ils n'ont pas encore trouvé de quoi attaquer google?

avatar rom54 | 

Il serait intéressant que cette action soit systématisée afin d'éviter que justement des groupes de pressions ne puissent utiliser des menaces reposant sur des rumeurs et de la désinformation afin de déséquilibrer la libre concurrence.
Dans le cas présent, l'attaque est encore plus sournoise et dangereuse puisqu'elle prend en perspective la propriété intellectuelle telle que possible dans la législation américaine et non pas des brevets technologiques du type européen.
Et évidement cette attaque s'opère face à une technologie open source, ce qui démontre la crainte qu'inspire l'opensource au monde commercial...

Si comme l'affirmait l'association des industriel, WebM était si mauvais, il n'y aurait pas de crainte à avoir pour la suprématie des format MPEG. Et si ce n'était pas une histoire de royalties et de contrôle du media de diffusion, il n'y aurait pas autant de gesticulations reposant sur du vent.... Faut bien voir que derriere un format unique non ouvert, il y a la mise en place de DRM et de watermarking insidieux.

@ omega2
Effectivement, il n'y a encore aucune action concrète lancer par la MPEG, si ce n'est les rumeurs du meme genre appuyées lourdement pas Microsoft contre Android...

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