Mellel se coupe en deux pour mieux comparer les langues

Anthony Nelzin-Santos |

À défaut de pouvoir concurrencer Word en matière de parts de marché ou Pages en matière de mise en page, Mellel se concentre sur ce qu’il fait de mieux, la gestion des langues. La sixième version de l’application de traitement de texte gagne une « vue fractionnée » permettant de travailler sur deux parties d’un même document en même temps. Une interface pratique pour garder un œil sur ses notes de bas de page, le passage que l’on commente ou encore le texte que l’on traduit.

La vue fractionnée de Mellel, ici avec un texte et ses notes de bas de page. Image MacGeneration.

Mellel confirme ainsi sa place de meilleur compagnon du chercheur et du traducteur, quoique son interface déjà datée lors de sa « modernisation » en 2012 soit maintenant d’un gout franchement discutable. Fort heureusement, l’apparence des boutons et des palettes n’enlève rien à l’infinie flexibilité de l’application de traitement de texte. Chacun des « aspects » de la vue fractionnée, c’est-à-dire chacune des deux parties, peut défiler indépendamment de l’autre et posséder ses propres réglages de mise en page, conservés d’une ouverture à l’autre du document.

Mellel profite de l’occasion pour (enfin) adopter le mode d’apparence sombre, améliorer ses capacités d’indexation avec la possibilité d’importer et d’exporter la liste des clés, ainsi qu’ajouter une fonctionnalité fort pratique de modification du style du texte trouvé par le moteur de recherche. Outre une nouvelle option d’exportation du plan d’un document, le changelog de Mellel 6 contient quelques nouveautés qui seront surtout utiles aux anglophones et hébréophones. Une licence de Mellel coute 66,15 €, ou 42,50 € si vous possédiez la précédente version, tandis que l’application iPad mise à jour par la même occasion est toujours vendue à 22,99 €.

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avatar occam | 

Mellel définit les pans de sa split view comme des « aspects ».
Ceci est un clin d’œil sympathique à l’égard notamment des égyptologues. Les différentes — parfois, divergentes — représentations des divinités égyptiennes caractérisaient leurs différents aspects, leur rôle précis dans un domaine — un domninium — donné. Derrière l’aspect, il y avait l’essence invisible.
À l’heure de l’exacerbation des identités apparentes, il est bon de voir que le concepteur d’un logiciel indispensable dans l’étude des cultures et religions d’une région du monde devenue champ de mines préserve la distinction entre aspects fragmentaires et essence des textes.

avatar Numa | 

Ça fait au moins 10 ans que les chercheurs et traducteurs réclamaient ces fenêtres fractionnées. C’est une excellente nouvelle.

avatar Derw | 

J’adore l’interface ! Cela me rajeunit de 15 ou 20 ans !!

avatar Albator1138 | 

Il y a aussi LyX

https://www.lyx.org

avatar occam | 

@Albator1138

À quel propos ?
J’utilise couramment LyX pour notre workflow LaTeX. Et franchement, à part le substrat texte le plus basique, je ne vois aucune intersection avec Mellel qui serait représentable dans un diagramme de Venn.
Pour l’avoir enseigné à mes collaborateurs, je ne vois pas non plus comment des utilisateurs qui ne seraient pas versés à un mode opératoire algorithmique — ce qui est le cas de la grande majorité des utilisateurs de Mellel — pourraient basculer sur LyX comme alternative. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé.

avatar PtitXav | 

C’est étonnant de toujours vouloir que les interfaces soient redessinees au gré des modes. Si la fonction est là ça devrait suffire.
Pour le mode sombre, j’ai pas encore compris l
Intérêt à par économiser la batterrie et donc permettre au constructeur d’afficher une autonomie supérieure.
Surtout pour du texte et qu’on travaille avec de la documentation papier , dans ce cas le mode claire est obligatoire pour éviter aux yeux de constamment changer de mode de fonctionnement.

avatar marc_os | 

@ PtitXav

Le mode sombre... c'est une mode.
 
Lors de mes premiers pas avec un ordinateur en 1983, le fond était sombre et l'écran ne pouvait qu'afficher des caractères en vert. Et pour le traitement de texte, je devais utiliser des tags.
Puis Apple à apporté un énorme progrès au grand public avec son interface "wysiwyg" et du texte en noir sur fond blanc, identique à ce qu'on imprimait, au millimètre près avec Ragtime par exemple.
Depuis, la "modernité" ou plutôt la mode nous a fait revenir en arrière avec fonds noirs et tags "markdown". D'ailleurs, les retours en arrière ne s'arrêtent pas là. Côté "rail", c'est retour au XIXème siècle avec multiplication des sociétés de chemin de fer...
😎

avatar Jean-Jacques Cortes | 

Word 5.1 pour Mac permettait aussi le Split View dans les années 90. 😜

avatar marc_os | 

Y a pas de fenêtres "fractionnées" dans MS-Word ? 😳
J'en utilisais il y a une éternité, mais je ne sais plus avec quel logiciel.
Ceci dit, Xcode (pour le code bien sûr) le permet également, mais en affichant les deux vues du même fichier côte à côte, ce que je trouve plus pratique qu'une partie au dessus de l'autre avec des écrans plus larges que hauts.

Edit : Oups, je viens seulement de voir le commentaire de Jean-Jacques Cortes qui confirme que Word le gérait bien. Du coup il me semble que Word 4 sur Mac le permettait déjà (je l'ai bien plus utilisé que Word 5).

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