Hercules n’en est pas à son coup d’essai avec cette Rmx, une nouvelle console à destination des DJs en herbe…et des autres. Ce modèle succède à la DJ Console MKII qui, malgré ses qualités, est souvent passée pour un jouet aux yeux des professionnels. Cette fois, look et ergonomie ont été entièrement revus. Tout comme le logiciel de pilotage, où Traktor est remplacé par Virtual DJ dans une version allégée et dédiée à la Rmx (DJC Edition).



Le principe général de la DJ Console RMX est de proposer à son utilisateur le mixage entre eux de fichiers audionumériques stockés sur son ordinateur. Un logiciel spécifique reçoit et interprète les commandes émanant du pupitre afin de constituer une interface physique plutôt que d’utiliser la souris.

Première bonne surprise, la Rmx est livrée avec une housse nylon et une bandoulière destinée à son transport sur le lieu de la soirée. Si l’on ne peut y loger que la console et son câble USB (fourni également), cette sacoche a le mérite de la protéger efficacement et évitera le risque d’endommagement des diverses commandes situées sur sa face supérieure.

Le second étonnement provient du poids de l’appareil, surtout si l’on a déjà eu en main les autres consoles de la marque. La Rmx accuse un peu plus de 2 kg sur la bascule, un gage certain de stabilité, utile lorsque le DJ s’affaire au mix. Côté dimensions, la surface de travail a également progressé (350 x 252 x 68 mm), une fois encore un plus indéniable pour la propreté du travail dans des conditions live.



Installation
Avant de raccorder la console sur l’un des ports USB disponibles du Mac, il convient de procéder à l’installation des pilotes, d’un tableau de bord de contrôle et de l’application Virtual DJ. C’est à partir d’un unique CD et d’un programme Flash que la procédure de répartition des fichiers sur le disque dur s’effectue, comptez une vingtaine de méga d’espace disque tout compris.

Dès lors, il est possible de brancher la Rmx pour effectuer les premiers réglages. Attention à bien choisir un port USB 2 direct du Mac et pas celui d'un hub, même alimenté. Dans le cas contraire, une alerte se charge de vous rappeler à l’ordre en vous indiquant la désactivation du port pour cause de surconsommation électrique. Peut-être l’usage d’une alimentation externe aurait-il pu être envisagé par Hercules…



Notez que la RMX est reconnue comme carte son par le panneau de Préférences Son. On peut donc très bien envisager de l’utiliser pour numériser des signaux audio via ses entrées plutôt que par celles du Mac. L’intérêt ? Numériser sa collection de vieux vinyles, par exemple ! Le panneau de commandes sert à ajuster quelques préférences générales : fonctionnement des sorties (volumes et panoramiques), affectation des entrées externes 1 et 2 (micro ou ligne / phono), valeur de l’atténuation du son lorsque le DJ utilise l’entrée micro (fonction Talkover), choix du canal MIDI d’émission/réception pour les commandes de la console et sensibilité logicielle des jogs. Ces réglages effectués (on peut toujours y revenir), il est temps de prendre en main la Rmx.


Connexions et connectiques
Les sources d’entrées / sorties se raccordent sur la tranche arrière de la console. Les prises de sorties sont disponibles selon deux paires stéréo et deux formats, RCA pour un raccordement classique vers un mixeur externe ou un système Hi-Fi traditionnel, les jacks 6.35 vers un système de sonorisation professionnel.



Remarquable, ces 2 types de branchements savent fonctionner simultanément, permettant ainsi de doubler les systèmes d’amplification sans recourir à un appareil spécialisé ou un mixeur. Dans la pratique, la première paire de sorties est destinée au dance floor (piste de danse), alors que la seconde sert à sonoriser la cabine du DJ pour la pré écoute, par exemple. L’audio répercutées sur ces sorties 3 et 4 est répliquée sur les prises casque de face avant ou supérieure (une seule est active à la fois).



Côté entrées, on trouve 2 paires de RCA ou niveau ligne ou phono, en fonction de la position d’un inverseur. Pour une platine vinyle, un connecteur de masse est prévu pour éviter les ronflettes dues au moteur. En mode ligne, n’importe quel appareil de type lecteur K7 / CD / MP3 sert de source auxiliaire pour le mix. Selon le choix effectué dans le tableau de bord, la première paire peut être utilisée pour mixer le son d’un micro d’ambiance, raccordé sur la face supérieure ou sur la tranche avant. Là encore, une seule des 2 prises est utilisable à la fois. Ce panorama se termine par l’embase USB de type B à laquelle on connecte la Rmx à l’ordinateur.

Contrôles et contrôleurs
Les différents contrôles de la Rmx sont regroupés sur la face supérieure et symétrisés sur un axe central vertical. On peut comparer la surface de travail à deux platines distinctes dont les commandes sont identiques excepté, celles situées entre les deux jogs, dédiées au volume général et au cross fader, le potentiomètre rectiligne horizontal favorisant l’une ou l’autre des platines ou un mix des deux.



La qualité et la sensation au toucher de ces faders est primordiale pour la précision du mix. Ici, un « peut mieux faire » domine ! Sans être exécrable, on est assez loin de ce qui se fait de mieux dans le genre, mais, cela reste utilisable. La répartition des commandes est relativement classique pour qui a déjà manipulé ce type d’appareil.

Chaque platine dispose d’un égaliseur trois bandes (basse, medium, aigû) dont l’action peut être tuée (kill), à savoir coupée d’un appui sur le bouton correspondant. Cet effet, très fréquemment utilisé en soirée, permet de faire passer le son comme s’il émanait d’un transistor, par exemple. Côté effet toujours, six boutons sont activables à la volée pour utiliser des fonctions mémorisées dans le logiciel ou programmées par défaut : création de points d’entrée et de sortie d’une boucle sur le morceau en cours, diminution de la vitesse, ajout d’un effet tournant de type flanger, enregistrement du mix, etc.

Les deux faders de pitch (variateur de vitesse) disposent d’un point central signifiant la position neutre (vitesse originale). Notons la présence d’un bouton Beatlock qui va préserver la hauteur du morceau lorsque le pitch est manipulé par le DJ. Cela permet d’éviter les voix de Mickey ou de Dark Vador, selon la position du bouton !

Pour se déplacer dans les listes de lecture, Hercules a placé quatre boutons signifiant les quatre directions de déplacement possibles, Haut/Bas pour le changement de fichier d’une liste, Droit/Gauche pour la modification du répertoire. Un commutateur de source donne priorité au fichier lu par l’ordinateur ou à l’une des entrées sélectionnées. Ne reste plus qu’à voir tout cela dans la pratique.

Mixage avec Virtual DJC Edition
La prise en main de Virtual DJ est évidente d’autant que ses fonctions sont réduites à l’essentiel. L’interface est partagée en deux zones clairement identifiables, les platines et leurs commandes, l’arborescence des disques du Mac. Un clic sur l’icône iTunes située dans la région la plus à gauche permet d’en faire apparaître toutes les listes de lecture. Le DJ peut donc agencer à l’avance les morceaux qu’ils souhaitent utiliser lors de sa soirée et charger comme bon lui semble les pistes sur ces platines. Nul besoin d’utiliser la souris dès lors que VDJ est lancé, les commandes de chargement et de sélection fonctionnant à merveille.



Les fonctions énoncées plus haut s’avèrent parfaitement utilisables et l’on se plait en quelques instants à créer des boucles puis en sortir via les touches d’effets. Un coup d’œil sur les possibilités montrent que les boutons de fonctions sont réassignables à la volée selon 13 possibilités.



L’affichage de la forme d’onde des titres chargés est pratique lorsque le DJ désire synchroniser les tempos de ces morceaux au prochain enchainement. Les temps forts sont clairement visibles, l’alignement ne posant aucun problème dès lors que les tempos ne sont pas trop éloignés. Dans ce cas, le blocage de la hauteur fait merveille, le DJ n’ayant qu’à se préoccuper du rythme.

Les jog wheels s’utilisent soit pour localiser un endroit du morceau via la fonction Cue au casque, soit pour scratcher sur la plage en cours de lecture. Dans ce cas, la sensibilité du jog fait que le geste reste difficile à maîtriser. Et ce, malgré les réglages de sensibilité effectués via le tableau de bord, ou encore en actionnant la vis de dureté située sous la console.

N’oublions pas toutefois, la gamme dans laquelle se situe la console ! Côté logiciel, le débutant se satisfera un temps de cette édition limitée, mais devra rapidement s’acquitter des 99 euros de mise à jour vers la version pro pour bénéficier de toutes les subtilités du mix live. Même la fonction d’enchaînement automatique des morceaux est absente de cette mouture.

Le mot de la fin
Cette DJ Console Rmx est une parfaite évolution de sa petite sœur la MKII. Son tarif léger en fait un excellent outil d’initiation de même qu’un complément idéal à une installation classique à base de platines vinyles. Si on lui ajoute la version complète d’un programme de mixage évolué (elle est livrée avec un fichier de compatibilité pour Traktor), elle devient une solution envisageable de mix, quel que soit le niveau de son utilisateur (pro ou amateur).

Les musiciens pourront même envisager d’utiliser sa panoplie de commandes pour contrôler n’importe quel instrument virtuel via MIDI, chaque potentiomètre, boutons ou faders disposant de son propre numéro de contrôle. L’été devrait être chaud, alors allez l’essayer avant de partir, le succès de vos soirées passera peut-être par cette Rmx !