Test de l'iMac 24 pouces 3,06 GHz (2008)

Sylvain ALLAIN |
Le 28 avril dernier Apple annonçait la disponibilité de sa toute nouvelle gamme d’ordinateurs iMac. Remise à niveau pour l’ordinateur, fleuron de la flotte depuis des années, le tout en un marqué d’une Pomme inaugure une nouvelle ère : celle du jeu. Car si jusqu’à présent l’iMac symbolisait le parfait ordinateur multimédia, il restait chichement doté côté vidéo…



Bis Repetita


À l’instar de l’iMac 20’’ G4 « Tournesol » pour lequel il nous avait fallu attendre pas moins de neuf mois avant de voir apparaître son remplaçant l’iMac G5 – au grand dam de nombreux utilisateurs de l’objet -, Apple a de nouveau réitéré l’exploit !



Lancés en août 2007, les iMac Alu avaient alors remporté un vif succès grâce l’adoption d’une coque d’aluminium brossé, de lignes épurées, de processeurs Core 2 Duo plus énergiques… Le haut de gamme proposant même un Core 2 Duo Extreme 2.8 GHz (en option) une première, et de nouvelles puces graphiques ATI Radeon HD 2400 XT (128 Mo) et HD 2600 Pro (256 Mo) qui redonnaient des couleurs à la vidéo et au jeu. Seule la dalle de l’écran, protégée derrière une vitre, histoire de lui conférer un aspect brillant, avait suscité quelques remarques à cause des reflets générés par la vitre justement (lire notre test de l'iMac 2007)… De même, les piètres performances des GPU avaient laissé sur leur faim les joueurs de tout poil y compris sous Windows (via Boot Camp). Aujourd’hui, 9 mois après, la leçon a été bien apprise, Apple corrige ses erreurs…



Trompeuses apparences


Si esthétiquement rien ne distingue le nouvel iMac 24’’ 3.06 GHz de ses prédécesseurs (les 2.4 et 2.8 GHz Extreme), l’engin n'a pas perdu un gramme et conserve sa finesse, c’est dans les entrailles de la bête que de profondes modifications ont été apportées.



Pas de changement esthétique notable pour ce nouveau modèle. L’iMac 24’’ reste en tout point identique à ses devanciers. C’est à l’intérieur que tout se passe.





Doté d’un processeur Intel Core 2 Duo Penryn (E8435) cadencé à 3.06 GHz et gravé en 45 nm, l’iMac voit son Bus système passer de 800 à 1066 MHz. La fréquence de la RAM suit le même chemin (de 667 elle passe à 800 MHz), la mémoire cache partagée de niveau 2 augmente : 6 au lieu de 4 Mo et, enfin, le GPU ATI Radeon HD 2600 Pro laisse sa place à une déclinaison de la fameuse GeForce 8800 GT qui équipe les Mac Pro, moins gourmande en énergie.



La NVIDIA GeForce 8800 GS (512 Mo), qui anime désormais le cœur vidéo du haut de gamme, constitue sans nul doute la plus grosse amélioration avec le Bus Sytème, au point d’opposer sans la moindre hésitation l’iMac 3.06 GHz à un Mac Pro Quad 2.8 GHz doté d’une GeForce 8800 GT pour notre labo.






Toujours aussi bien doté, il aurait cependant mérité l’adjonction d’un second connecteur FireWire 800.



Premier contact


Une fois démarré et le processus d’installation finalisé, l’iMac s’initialise très rapidement. Premier constat: la version livrée de Mac OS X Leopard est la 10.5.2 (Build 9C2028) contre la Build 9C7010 obtenue via le système de mises à jour. Autre petite nouveauté : deux fichiers au format PDF placés respectivement dans les dossiers « Documents » et « Téléchargement », dans le Dock, font leur apparition. Ils expliquent très simplement comment fonctionnent les fameuses Piles chères à Apple.







Ensuite vient l’heure des mises à jour s’il y en a … et, à peine vient-on de cliquer sur l’outil de Mise à jour de Logiciels, que l’application nous propose d’en installer pas moins de douze (Assistance iLife, GarageBand, QuickTime, iPhoto, iTunes, Airport, Front Row, Safari etc.). Bref, on redémarre et ouf… point d’autre mise à jour à l’horizon. Étonnant pour une machine qui vient d’être commercialisée alors que déjà dotée de 10.5.2.



Après quelques heures d’utilisation, l’iMac s’est montré particulièrement vigoureux et agréable à l’usage. Le disque dur Western Digital de 500 Go - assez réactif - s’affirme et reste pourtant discret tout comme le système de ventilation de l’iMac qui, même lorsque nous avons sollicité le GPU pour les tests 3D, est demeuré relativement silencieux. En revanche, s’il fait montre de discrétion, l’iMac chauffe considérablement et plus encore lorsque la GeForce 8800 GS rentre en action. Pour cela, il ne faut pas plus de 5 minutes de jeu pour que la température augmente de façon significative. Il suffit de poser la main sur la coque noire pour immédiatement se rendre compte du dégagement thermique.



Cependant, il ne faut pas perdre de vue que le GPU, bien qu’un peu moins rapide que la version GT du Mac Pro, reste une source importante de chaleur à contrario de la Radeon HD 2600 Pro nettement plus sobre sur ce point…






Oh ! Un miroir…


Côté écran, aucun changement, aucune amélioration visible n’ont été apportés. La dalle utilisée reste la même, toujours aussi lumineuse par défaut (il est donc conseillé de prendre 5 minutes pour réétalonner l’écran), et la vitre réfléchit tout faisceau lumineux.



Bref, ce n’est pas un scoop ! Pour utiliser l’iMac confortablement, il est préférable de le placer dans une pièce où la lumière naturelle ou artificielle ne vient pas frapper directement la surface du verre qui protège l’écran sous peine de voir son reflet en plein milieu. À moins que vous ne soyez de ceux ou celles qui cultivent l’image...



Personnellement, nous lui préférons la dalle des anciens modèles blancs. Ici, les noirs ne sont pas totalement francs et la dalle manque d’homogénéité. Pourtant, la vitre n’a pas que des inconvénients, au contraire, elle protège parfaitement la dalle et la petite iSight, fort discrète, des particules de poussières qui se déposent avec le temps. Plus simple aussi l’entretien, un simple coup de chiffon humecté d’eau chaude et la vitre brille de nouveau comme un miroir…

Vraiment très véloce


Pour notre labo, nous nous sommes d’abord tournés vers les deux outils de tests de performance les plus significatifs : GeekBench 2.0.16 de Primate Labs et Xbench dans sa version 1.3 compatible Universal Binary. Excepté l’iMac 24’’ 3.06 GHz, tous nos modèles étaient équipés de 4 Go de RAM, l’iMac étant simplement doté des 2 Go proposés en standard par Apple.



Les résultats obtenus reflètent parfaitement les évolutions et améliorations apportées au haut de gamme.





Inattendu ! l’iMac surclasse tous les modèles de notre labo sur les tests mémoire, y compris même le Mac Pro Quad 2.80 Ghz auquel nous l’avons opposé.




L’adoption d’un Bus Système plus rapide, d’une cache L2 plus importante et d’un processeur Intel Core 2 Duo Penryn, à priori Boosté, permet à l’iMac de se positionner comme une réelle alternative à l’actuel Mac Pro d’entrée de gamme. Certes, la machine n’est pas aussi polyvalente, loin s’en faut, mais pour qui souhaite disposer d’une bonne puissance de calculs et d’une carte vidéo tout à fait adaptée au jeu, l’iMac 3.06 GHz constitue un excellent compromis. Face à un Mac Pro 3.0 GHz huit cœurs de la génération précédente, le petit dernier d’Apple fait pâle figure si l’on compare les résultats obtenus sur les Calculs Nombre entier ou la Virgule flottante.



Bien évidemment, il ne faut pas comparer l’incomparable. L’iMac a une vocation grand public à laquelle le Mac Pro ne se destine pas ! Pourtant, si l’on compare les chiffres, l’iMac affiche des résultats tout à fait honorables face au Mac Pro Quad 2.8 GHz, se payant même le luxe de faire mieux - sur les tests mémoire -, que tous les autres protagonistes soumis à Geekbench. De plus, il ne faut pas perdre de vue que bon nombre de logiciels ne tirent pas encore profit des CPU multicœurs. Enfin, même si l’on peut considérer que nos besoins en puissance ont nécessairement crû depuis ces trois dernières années, dans les faits la puissance disponible n’est absolument pas exploitée, exceptée sous certaines applications professionnelles notamment. Le Power Mac G5 Quad, notre modèle de référence, illustre parfaitement cet aspect. Il est toujours aussi prisé par les utilisateurs de Power PC.





Une fois n’est pas coutume, l’iMac 24’’ fait montre de puissance et se permet de devancer le Mac Pro 2.8 sur les tests mémoire, OpenGL et disque dur.




Sous Xbench, les tests réalisés mettent une fois de plus en évidence les améliorations dont a bénéficié l’iMac. Bien évidemment, ces scores sont à pondérer. Xbench n’a pas pour réputation d’être absolument fiable. Pourtant, les résultats obtenus, une fois comparés à ceux de Geekbench, affichent une certaine cohérence. L’iMac reste plus rapide au niveau de la mémoire, tout comme en OpenGL et colle de très près le Mac Pro sous Quartz. Quant à l’iMac 20’’ CoreDuo 2.0 Ghz, notre modèle de référence pour ces tests, il accuse l’âge et l’absence d’un processeur mieux équipé en mémoire cache malgré la présence d’une ATI Radeon 1600 XT.


l’iMac nous a réservé de très bonnes surprises. Il s’avère réactif, rapide, silencieux et parvient à tenir tête au Mac Pro Quad d’entrée de gamme.

Mais qu’en est-il en pratique ? Pour les tests qui suivent nous avons utilisé les applications fournies en standard : iTunes et QuickTime, pour l’encodage audio (fichier AAC) et vidéo (export : « .Mov » vers « .mv4 » pour iPod). Ensuite nous nous sommes tournés vers Hanbrake (pour l’encodage vidéo en MP4 – codec H264 de DVD) et Photoshop CS3 avec le fameux script Photoshop Torture Test réalisé par Jason D. O’Grady. Et nous avons enfin parachevé le tout avec CINEBENCH R10 développé par Maxon histoire de se faire une idée du potentiel réel lors de l’utilisation de l’iMac 24’’ 3.06 avec des logiciels 3D comme Maya, Vue d’Esprit, Poser etc.



Une fois encore, les résultats sont à la fois surprenants et édifiants.



Sous iTunes et QuickTime, le Mac Pro s’impose mais de peu. À contrario, lorsque l’on fait appel à des logiciels s’appuyant sur l’ensemble des cœurs processeur disponibles, la machine pro marquée d’un Pomme s’impose très largement.




Dans certains cas et sous certains logiciels, nous avons pu constater de nettes différences entre le Mac Pro Quad et l’iMac. Notamment, sous Handbrake 9.2 et sous Photoshop CS3 (script : Resize). Ces écarts, parfois très importants, se justifient par l’exploitation totale de tous les cœurs processeurs disponibles dans les machines. Un phénomène plus que visible avec Handbrake tant à la fois par les scores réalisés : 51 minutes pour le Mac Pro contre 1 heure et 30 minutes pour l’iMac, que visuellement avec le petit logiciel iStat Pro.



Hanbrake exploite l’ensemble des cœurs disponibles et à plein rendement ou presque...




L’iMac affiche des scores supérieurs en OpenGL et en calcul de rendu processeur (une unité CPU) à ceux réalisés par le Mac Pro. Il faut passer en calcul de rendu processeur (Multi CPU) pour que le Mac Pro reprenne la tête.




Concrètement, le traitement mono CPU sous CINEBENCH donne l’avantage à l’iMac. Idem en OpenGL où la GeForce 8800 GS finit par faire nettement mieux que la GeForce 8800 GT, rappelons que les cartes vidéo sont toutes deux équipées de 512 Mo de GDDR3, un paradoxe. D’autant que la carte vidéo (optionnelle) du Mac Pro est environ 12% plus rapide que celle de l’iMac. Ce qui se vérifie aisément dès lors que l’on exploite des jeux 3D et plus particulièrement avec Windows XP. De même, que nous avons effectivement constaté avec les applications professionnelles d’Apple telles que Final Cut Studio que la carte ATI Radeon HD 2600 Pro était bien plus réactives que sa concurrente GeForce 8800 GT. Mais on le sait, les pilotes NVIDIA sous OS X ne sont pas réputés pour être parfaits. Alors que ceux développés par le fondeur pour Windows XP/XP Pro sont pleinement efficients…


Taillé pour le jeu…


Sous Leopard, l’iMac 24’’ fait tourner l’ensemble des jeux, les plus récents ou les plus joués, disponibles sur la plateforme dans la résolution native de l’écran (1920 x1200 pixels) et ce, de façon fluide et avec toutes les options graphiques activées. Ainsi, les poids lourds : UT 2004, Call of Duty 2, Doom 3, Quake 4, World of Warcraft, Enemy Territory Quake Wars, les Sims 2, Tomb Raider Anniversary, Guitar Hero III, Colin Mcrae Rally etc. peuvent être exploités par l’utilisateur. Un pas de géant vient donc d’être franchi. Jusqu’à présent, malgré la présence des Radeon 1900 XT Pro et HD 2600 Pro, les Mac n’étaient pas vraiment armés pour le jeu. Aujourd’hui, on peut estimer que oui. Et plus encore sous Windows…



Tomb Raider Anniversary fait parti des jeux les plus récents portés sur Mac, il est aussi un des mieux adaptés. Que l’on soit en 1680 x 1050 ou 1920 x 1200 pixels, le jeu est parfaitement fluide.


…Même sous Windows


Car pour ceux ou celles qui hésitent encore, si le jeu constitue un aspect important, une fois Windows installé via BootCamp, nous avons testé plusieurs grosses productions issues du jeu vidéo avec une certaine satisfaction. Parmi les titres retenus : Quake 4, Doom 3, Prey, Enemy Territory Quake Wars, Medal of Honor : Airborn, Call of Duty 4 – Modern Warfare, Crysis, Lost Planet – Extreme Condition, Gears of War, Race Driver – GRID (la démo)…



Pour tester nos jeux sous Windows nous avons préféré opérer de façon visuelle plutôt que d’utiliser un logiciel de bench qui calcule combien d’images par seconde la carte vidéo est capable de délivrer. Pour la simple et bonne raison que passer 50 images par secondes, l’œil ne fait plus la différence…



Excepté Crysis et Lost Planet qui nécessitent de très grosses ressources de calculs pour la 3D, surtout pour le second qui de surcroît est vraiment mal développé, la majorité des titres actuellement commercialisés tournent parfaitement et de manière fluide. Nous avons même été particulièrement surpris par Gears of War (adaptation de la version XBox 360) et Race Drive – GRID qui affichent une excellente jouabilité sur l’iMac.




Alors que MoH –Airborn avait peine à tourner sur un iMac 20’’ 2.4 GHz en 1680 x 1050, sur le nouvel iMac, il fonctionne parfaitement.




A Idem, avec Call of Duty 4 l’immersion est totale et le jeu fluide.




En résumé


Cette mouture de l’iMac 24’’ nous apparaît comme le parfait compromis rapport puissance et polyvalence multimédia. Au point même de se demander si avec cette machine Apple ne risque-t-elle pas de venir phagocyter son marché professionnel d’entrée de gamme représenté par le Mac Pro Quad 2.8 GHz ? Et ce, malgré un manque flagrant d’évolutivité pour ce premier. À tarif inférieur, 200 euros de moins que le précédent modèle, l’acheteur dispose – désormais - d’un ordinateur complet de base (pas besoin d’acquérir un écran), puissant, silencieux et nettement moins encombrant que ne peuvent l’être les Mac Pro. Bref, les choix opérés par Cupertino semblent porter leurs fruits. 10 ans après, l’iMac continue de nous surprendre…
avatar borger | 
Pour les réactions ont-elles disparues ?
avatar archeos | 
Et les enceintes ? L'iMac à écran tube 2e génération (99) avaient d’excellentes enceintes Harmann Kardon, très au-dessus de celles de l’iMac G5. Qu’en est-il sur celui-ci ?
avatar Christophe Laporte | 
c'est du à un petit incident technique. désolé
avatar whereismymind | 
Avec cette machine je sens qu'on va voir débarquer tout un tas de geek qui restaient sur PC juste a cause du jeu ...
avatar JoKer | 
Je l'ai commandé !
avatar R5555 | 
Le même écran que celui de 2007 ? Vous mettez donc bien 9/10 à un ordinateur incapable d'afficher une couleur homogène, incapable d'afficher un dégradé correct, et qui ne possède pas de vitre contre les reflets alors que l'eMac en possédait une en 2001 ?
avatar amufa | 
ce qui me gène le plus c'est la carte 8800 qui chauffe énormément, est-ce que les ventilos sont à fond tout le temps ?
avatar azur.vega | 
Si quelqu'un à reçu son imac, j'aimerai avoir le retour d'info, sur la luminosité, bruit du ventilo, et chaleur. Actuellement , j'ai un 24 " blanc,j'aimerai changer.
avatar lebrisrm | 
moi je l'ai commandé le jour de sa sortie et l'utilise depuis 3 semaines j'avais un 24' blanc et je voulais le nouveau design je suis pas decu, vraiment bien mais l'ecart n'est pas si immense que ca en terme de perf (2.06Ghz et 3Go) j'ai maintenant un 3.06Ghz, 4Go et la roue apprait de temps en temps, quelle deception mais aucun bruit du ventilo, l'ecran brillant est terrible du moins pour l'utilisation que j'en fais (net, video et télé)
avatar mathusalem | 
"'ecran brillant est terrible du moins pour l'utilisation que j'en fais (net, video et télé) " => terrible positivement ou négativement ? cet écran me retient également de l'acheter pour remplacer mon iMac blanc
avatar lebrisrm | 
@ mathusalem non non l'écran est terrible veut dire vraiment chouette, sympa et agréable pour l'utilisation que j'en fais le mieux est d'aller à la fnac ou un revendeur et de rester quelques minutes devant soit tu craques soit tu craques pas ! mais c'est le jour et la nuit entre l'alu et le blanc
avatar JoKer | 
J'ai reçu le mien. Il est parfait ! Complètement silencieux (même en travail dans Motion ou Final Cut). L'écran à des noirs encore un peu trop gris, mais le reste passe très bien (aucun problème de reflet !).

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