Google planche sur une nouvelle IA spécialement conçue pour les journalistes

Félix Cattafesta |

Google a dans ses tuyaux un outil visant à aider les journalistes. Baptisé Genesis en interne, celui-ci se veut être un modèle « responsable » pouvant générer des articles de presse et assister les journalistes. Évidemment, un tel service soulève tout un tas de questions.

Un robot journaliste selon DALL-E.

Selon le New York Times, ce projet a été dévoilé lors d'une présentation faite à certains grands médias américains comme le Wall Street Journal ou le Times. Plusieurs personnes ont qualifié la présentation de « troublante », là où d'autres ont estimé que Google ne reconnaissait pas suffisamment le travail et les efforts nécessaires pour produire des articles de qualité.

Si les détails sont minces, il s'agit visiblement d'un assistant personnel filant un coup de main pour la rédaction ou automatisant certaines tâches. Google a confirmé le projet à The Verge en expliquant travailler avec les éditeurs de presse (« en particulier les plus petits ») sur des outils d'IA visant à aider les journalistes :

Les outils basés sur l'IA pourraient aider les journalistes à choisir des titres ou différents styles d'écriture. Notre objectif est de donner aux journalistes la possibilité d'utiliser ces technologies émergentes de manière à améliorer leur travail et leur productivité, tout comme nous mettons à la disposition des utilisateurs des outils d'assistance dans Gmail et Google Docs.

L'idée semble donc plutôt d'en faire un assistant qu'un système générant des articles à la chaîne. Google précise que « ces outils ne sont pas destinés à remplacer le rôle essentiel des journalistes dans le reportage, la création et la vérification des faits de leurs articles ».

On comprend que la firme de Mountain View prenne des pincettes sur le sujet. Si la technologie s'améliore au fil du temps, les IA génératives sont réputées pour raconter n'importe quoi et pour affirmer avec aplomb des choses tout bonnement fausses. Un défaut problématique pour un métier qui consiste justement à… rapporter des informations sans se tromper.

Plusieurs médias ont déjà tenté d'utiliser l'IA pour assister leurs journalistes, voire carrément pour générer des articles entiers. CNET s'y est essayé aux États-Unis, avec un résultat médiocre : sur 77 papiers publiés, plus de la moitié comportaient des erreurs et ont dû être modifiés a posteriori. L'entreprise a finalement décidé de faire machine arrière en annonçant qu'aucun article ne serait entièrement créé par une IA.

Gizmodo a essayé de s'en servir pour générer des tops ou des classements de films, un contenu pour lequel l'IA semble particulièrement adaptée. Ici aussi, il y a eu des erreurs factuelles, comme sur cette liste chronologique des films et séries Star Wars qui n'a pourtant rien d'incroyablement complexe. Elle a dû être corrigée après plusieurs signalements. Le magazine ‌Men’s Journal a publié un article contenant différentes approximations et erreurs d'interprétation, ce qui pourrait faire sourire si celui-ci n'était pas lié à la santé.

Si on ne sait pas encore à quoi cela va ressembler, Google semble persuadé que l'IA pourra faire un bon allié pour les journalistes. De mon expérience, c'est encore loin d'être le cas. Les services comme ChatGPT se plantent suffisamment souvent pour que l'on soit obligé de tout relire et vérifier, ce qui fait finalement perdre du temps. Certaines formulations reviennent régulièrement, ce qui donne un style artificiel (si si) et des résultats pas vraiment convaincants. D'autres problèmes se posent, les IA ayant par exemple tendance à plagier des morceaux de texte à droite à gauche ou à avoir un biais sur certains aspects.

Google a peut-être trouvé la formule magique avec un modèle affiné pour être le plus précis possible, mais on attendra de le voir pour le croire. On peut se demander comment Genesis va se différencier de Bard ou de ChatGPT, qui peuvent déjà être utilisés par les journalistes. Google a peut-être misé sur une toute nouvelle base de données ou sur des restrictions très strictes pour donner des réponses fiables. L'IA a possiblement été entraînée de façon à être plus créative et à offrir un style convaincant. L'outil va permettre de trouver des titres ou à reformuler des phrases : ce genre de requête fonctionne plutôt bien avec les services déjà sur le marché. L'idée d'un outil optimisé n'est donc pas inintéressante.

Google entretient des rapports conflictuels avec les médias. On connait déjà les prises de bec au sujet de la loi dite de « droits voisins » et la place controversée du moteur de recherche dans la visibilité des sites d'actualité. Certaines de ses nouvelles fonctions permettent de mettre en avant des articles de presse au détriment des autres : ici aussi, il faudra voir à qui Google distribuera ses outils et à quel prix.

avatar raoolito | 

bizarre Elon avait pourtant dit que les IA étaient trop influencées par la pensée démocrates…
😂

avatar Furious Angel | 

Étant journaliste, la seule chose que j’envisage avec l’IA est la retranscription d’audio, mais pour le moment rien ne fait l’affaire.

avatar raoolito | 

@Furious Angel

c’est vrai que ça devrait pas mal aider avec les conférences de presse etc..
👍🏽

avatar Furious Angel | 

@raoolito

Le souci est qu’il y a souvent une mauvaise qualité audio, des bruits parasites, des mots mal prononcés, des jargons liés au thème… Où un humain s’en sort facilement mais où une IA est larguée

avatar raoolito | 

@Furious Angel

vous me direz, une personne qui sait faire de la dactylographie ira pratiquement aussi vite que l’ia sur des interventions pas trop longue.
apres des passages à l’antenne genre journal de 20h là ce sera peut-être une meilleure base?

avatar marc_os | 

@ raoolito

> une personne qui sait faire de la dactylographie

Ça existe encore ce genre de dinosaure (no offense) ? 🙃

avatar raoolito | 

@marc_os

bonne question !!
je suppose…

avatar RonDex | 

@marc_os

Les secrétaires médicales ! Ça fait une bonne partie de leur travail. Néanmoins, de plus en plus les logiciels permettent une transcription, depuis quelques années, de bonne qualité. Et les médecins utilisent ces outils pour rédiger directement les compte rendu.
Concernant la transcription à partir d’un fichier audio, je pense que ça va grandement faciliter leur travail. La qualité de ces outils s’améliorant exponentiellement…

avatar vincentn | 

@Furious Angel

Même avec des solutions comme Trint ou, en local, MacWhisper ?
Certes, ce n’est pas parfait et nécessite un peu de nettoyage/correction orthographique suivant l’enregistrement, mais j’ai été assez surpris de la qualité de la transcription, avec le plus gros modèle, dans MacWhisper.
Même avec un fichier un peu degueu (enregistrement via VLC et le micro d’un PC portable avec l’iPhone en mode haut parleur et l’interlocuteur dans une cage d’escalier) peu de grosses erreurs, les « euh » et autres onomatopées étant automatiquement retirées…
Fun fact : il m’a tout de même rajouté en cours de transcription « une porte se ferme » (on entendait effectivement au même moment, dans le fond sonore, une porte se fermer).

avatar Furious Angel | 

@vincentn

Je trouve la forme du résultat inexploitable, impossible à copier/coller proprement…. Et non vraiment avec les bruits parasites c’est pas vraiment exploitable.

avatar vincentn | 

@Furious Angel

MacWhisper a justement fait des progrès dans ses dernières versions sur les exports et le copier-coller.
Et il faut vraiment utiliser le plus grand modèle pour la transcription, les autres étant effectivement assez moyen dans leurs résultats.

Après il reste la solution Trint (qui, je sais, est utilisée dans un certain nombre de rédactions) ou Descript par exemple, du côté de la concurrence.
Et puis il va y avoir la solution intégrée dans les prochaines itérations des OS d’Apple (mais je n’ai pas encore testé cette fonctionnalité, le français n’étant pas encore pris en compte il me semble).

avatar DP-Britto | 

Déjà que certains utilisaient le travail de pigistes ou stagiaires (je sais de quoi je parle ayant travaillé pour un média sportif), là, ça va être tranquille pépouse pour eux ^

avatar M1Alex | 

Ce ne sera pas pire que les copier/coller de saucissons industriels.

avatar madaniso | 

Tu veux dire les copier coller de l'AFP... :)

avatar DP-Britto | 

Le mieux, c'est quand ils marquent avec AFP alors que c'est clairement à 100% un papier de l'AFP dont ils ne sont même pas embêtés à modifier ou à compléter.

avatar marc_os | 

@ madaniso

J'allais justement évoquer l'AFP, vu que nombre d'articles sont juste des copies de leurs articles plus ou moins assumées.
Si les rares (oui j'exagère) vrais articles sont rédigés par une IA supposée uniquement "aider" (avant de remplacer) les journalistes, il ne va pas rester grand chose comme articles de qualité.
Les IA se basant sur l'existant pour rédiger, les résultats actuels peuvent être valables car les IA ont été entrainées avec des données, des articles rédigés par des humains.
Mais demain ou après-demain, je doute de la qualité finale et me demande ce que ça va donner quand les IA seront entrainées avec des données générées par des IA !
Ce qui arrivera quand les articles des IA seront mélangés publiés des articles (encore au début) rédigés par des humains sans qu'on sache qui a fait quoi.

avatar Leborde | 

Pouvant encore mieux déverser la doxa dominante et bien-pensante et toute la propagande qui va avec.

avatar Furious Angel | 

@Leborde

Tu crois vraiment que le discours dominant est de gauche ? Ou tu trolles ?

avatar Sindanarie | 

@Furious Angel

Moi je vote pour la deuxième 😬😈

avatar marc_os | 

@ Furious Angel

> Tu crois vraiment que le discours dominant est de gauche ?

De ce que je vois de l'évolution en Europe, même si les gens de gauche font du bruit, au final c'est l'extrême droite qui monte semble-t-il inexorablement. Y a qu'à voir la politique des ministres de l'intérieur et les propositions de la droite supposée "républicaine" qui tous les ans font de la sur-enchère avec les idées d'extrême droite.
Il suffit aussi de regarder qui était présent au second tour ces dernières années France : Droite de plus en plus extrême* contre extrême-droite.

(*) Cf. L'incompétent Darmanin - Y qu'à voir ses résultats : Nulls.

avatar codeX | 

Doxa, vous avez dit doxa ? Comme c'est zemmourien.

avatar Phiphi | 

Ça fait peur !
Ces trucs là n’étant par définition pas créatifs, mais se basant plus ou moins sur des probabilités, ce la ne peut conduire qu’à un appauvrissement progressifs.
Et si par malheur les textes produits par les IA rentrent ensuite dans les bases d’apprentissage d’autres IA, je n’ose même pas imaginer les conséquences à terme..

avatar raoolito | 

@Phiphi

du calme, on s’appauvrît progressivement de génération en génération d’après tous les textes qu’on peut trouver depuis l’antiquité
conclusion: l’humanité était alors à un âge sublime d’intelligence et d’harmonie…
ou pas 😁

avatar Phiphi | 

@raoolito

Non. On a réfléchi, on crée des idées, on écrit des choses nouvelles en y mettant de l’âme. On ne se contente pas de jeter les dés au hasard.
On accumule des choses NOUVELLES, même si on en perds en route aussi.

avatar raoolito | 

@Phiphi

encore une fois vous stressez pour rien. c’est pas un service internet lié à l’ia qui abrutira l’humanité, faut pas suivre l’actu heure par heure en tirant des plans sur la comète.
vraiment, détendez-vous c’est bientôt weekend, vous pouvez aussi jouer à chatgpt au travers de bing, c’est excellent et ca relativise clairement tous les fantasmes qu’on peut lire ici et ailleurs

avatar Phiphi | 

@raoolito

Merci docteur. Quelle marque votre stéthoscope de cristal ?
🙄

avatar raoolito | 

@Phiphi

ne le prenez pas comme ça, je vous dis simplement que non le monde ne deviendra pas plus bête, toute évolution prend du temps et dans un génération on rira des peurs d’aujourd’hui. vius ne vous souvenez pas de ceux qui soutenaient mordicus que l’accélérateur de particle sous la frontière suisse etait si puissant qu’on avait des risques de création de trou noirs, chiffres à l’appui?

bon ben voilà 15ans plus tard, c’est pas encore ça…
vous parlez de la baisse d’intelligence générale de l’humanité, je ne vois que les habituelles peurs du changement et de la nouveauté
et cela n’a rien mais rien de nouveau 🤣

avatar Phiphi | 

@raoolito

Mais qui êtes vous pour décider que je stresse, que je ne suis pas calme, etc. ?
😮‍💨

avatar Phiphi | 

@raoolito

En plus vous le faites dire ce que je n’ai pas dit, pour y apporter des réponses qui n’ont aucun rapport avec mon commentaire. Alors bon 👋

avatar raoolito | 

@Phiphi

🙈
j’ai vraiment tenté d’aider…

avatar Furious Angel | 

@Phiphi

Oui c’est la faille dans le système. L’IA se nourrit de contenus, mais si elle se nourrit d’elle-même elle va pataugerq

avatar DahuLArthropode | 

@Furious Angel

Donc: de quoi sauver l’homme. Il y aura toujours un Marcel Duchamp pour chahuter.

avatar mimolette51 | 

J'ai bossé dans la presse, en 2005, le boulot du journaliste c'était de faire un copier collé de l'AFP. Maintenant c'est encore plus visible, on retrouve les mêmes articles partout...

avatar Demain c'est loin | 

Je suis journaliste et je ne sais pas encore à quel point je dois m’en inquiéter…
J’ai la chance de bosser pour une agence de presse internationale donc on est sur le terrain à la source de l’info, on fait articles et vidéos qu’on revend aux journaux et chaînes de télévision donc je pense qu’on sera toujours utiles (mais peut-être est-ce un vœu pieux…) mais je m’inquiète effectivement pour les petites mains qui reprennent nos contenus pour les mettre en ligne, ceux-là seront à mon avis les premiers menacés.
Après, pour ceux qui se désolent de retrouver partout des copier collés de contenu d’agence c’est vrai que c’est le cas, mais principalement pour le contenu gratuit des médias. Dès qu’on passe sur du payant on a du contenu exclusif et travaillé, mais ça a un coût, il n’y a pas de miracle.

avatar vincentn | 

Outre Reuters (qui a déjà fait quelques essais dans des domaines bien précis), à mon avis la première agence de presse qui utilisera réellement l'IA sera Bloomberg News. Ou une agence spécialisée dans le sport.

Je pense que les premiers qui seront concernés seront les correcteurs (pour les rédactions qui en ont encore).
Pour le batonnage des dépêches par les "petites mains", l'impact de l'IA va surtout dépendre du titre je pense :
- Pour du pur web "low cost"qui ne fait majoritairement que ça (dépêches et communiqués de presse), c'est clair qu'à moyen terme, l'avenir est sombre (il l'est déjà de toute façon).
- Pour de la PQR par exemple, cela peut au contraire, toujours sous supervision humaine, dégager du temps pour faire plus de papiers locaux. Une grande partie des infos nationales et internationales, qui ne sont pas leur coeur de métier mais qui permettent tout de même d'informer leurs lecteurs, sont déjà du batonnage.
- Pour les autres, les généralistes et les gros, la dépêche permet effectivement d'alimenter le gratuit :
--pour donner rapidement une info avant qu'elle soit plus largement traitée ultérieurement par les correspondants, les envoyés spéciaux ou les rubricards.
-- pour porter une info à la connaissance de ses lecteurs, en sachant que l'info n'est pas essentielle pour le titre et ne sera pas vraiment traitée plus tard.

Est-ce que l'IA, pour ce genre de titres de presse et pour les dépêches, leur fera réellement gagner du temps, je ne suis pas sûr, ou marginalement. Il y aura toujours une sélection, relecture/validation voire enrichissement par une personne.
Mais le gain de temps, même faible, permettra tout de même de dégager in fine du temps/personne, et permettra ainsi à certains de ces services dans les rédactions de se consacrer à des papiers nécessitant plus de boulot, de l'enquête mais qui sera effectivement majoritairement derrière un paywall.

Certains titres commencent ou ont déjà élaboré des chartes et des règles concernant l'usage de l'IA dans les rédactions. Mais cela ne concernent que les plus gros, dont les rédactions possèdent déjà quelques protections. Je ne suis pas sûr que les plus petits titres et les pure players établissent ce genre de garde-fous (déjà qu'au niveau droit du travail et mélange des genres information/publicité pour certains, ce n'est pas du tout çà).

Mais l'IA (et on sent que Google fait plutôt de la retape sur ça) peut aider à faire plein d'autres choses :
Pour le SEO et le choix de titres, pour harmoniser rapidement des papiers selon les règles d'écriture du titre de presse, pour faire un résumé / points saillants de l'article ou d'une thématique pour le lecteur, pour proposer une version du papier en langue étrangère, pour les propositions d'evergreen, les choix de photos, le text-to-speech, la modération des commentaires, etc.

Google est déjà présent sur ce genre de choses et va probablement proposer dans un premier temps (et comme souvent) ces services d'IA à vil prix, voir gratuitement ou avec un accord contractuel genre exploitation des fonds des journaux pour entrainer ses modèles d'IA.

Il est à craindre que nombre d'entre eux, vu leur situation économique, tombent dans les bras de Google, et se retrouvent dans la même situation qu'il y a 15 ans, en pire car Google (et ses compères), sans régulation de la part des autorités, ne va se gêner pour en profiter et assoir encore plus son poids.

avatar mimolette51 | 

Ma sœur est traductrice, je lui ai conseillé de très rapidement se reconvertir.
Exemple de tout les jours, je pose en francais des questions sur des portions de code et d'en faire la doc en anglais et espagnol, il suffit de qq secondes avec la version gratuite de chatGPT.

Exemple d'une PME qui a mis son service client géré par une IA : baisse de 90% de l'effectif humain :
" Le temps de réponse du service client est passé de 1 minute et 44 secondes à une réponse immédiate, tandis que le temps de résolution des problèmes a été réduit de 2 heures et 13 minutes à seulement 3 minutes et 12 secondes. De plus, les coûts de service client ont diminué d’environ 85 %, ce qui a amélioré la rentabilité de l’entreprise."

Tout les boulots de gratte papier, comptables, notaire, secrétaire et autres, c'est terminé. Remplacer par une caisse automatique comme les caissières.

Le bon coté des choses c'est qu'il devient facile d'être un indépendant avec une IA qui coute 10 euros par mois pour faire tout ce qui n'est pas le cœur de métier, impôts, déclarations et toutes les joyuesetés de complexités administratives dont seule la France est capable!!

avatar guiiiigz123 | 

Bye bye les journalopes du Parti gavé comme des oies par les subventions

avatar cecile_aelita | 

Comme beaucoup d’outils, s’il est bien utilisé, ça peut faire gagner du temps !🙂
Personnellement je me sers beaucoup de chatGPT pour générer des textes! C’est un gain de temps significatifs et le fait que je les génère moi na guère de plus value si les critères que je lui impose sont respectés 🙂

avatar v1nce29 | 

Vivement que Google applique le principe dans Google News !
L'AI génère un résumé d'une actualité et Google News propose des liens vers le traitement de cette actualité par chaque journal.
Ainsi fini le racket par les journaux (aussi appelé "droits voisins") !

avatar vincentn | 

Et d'après vous, comment une IA peut générer un résumé d'une actualité si, à un moment donné dans son process, elle ne s'appuie pas sur une information/actualité diffusée par un titre d'information ou une source sérieuse, à moins de l'inventer ou de se baser sur des sources peu fiables ou sur les réseaux sociaux par exemple.
De même, pour proposer des liens vers le traitement de cette actualité pour chaque journal, il faut bien, à un moment donner, que Google (ou d'autres) indexe les articles, gratuits ou payants, produits par ces journaux. Google ne pratique pas encore l'immaculée conception pour les liens.

Votre "racket" des journaux s'arrêtera quand le racket de Google et consorts (principalement Meta) s'arrêtera également, eux qui possèdent l'intégralité de la chaine de monétisation (pub, etc.) et la manipule pour leurs propres profits. Bref, quand le législateur démantèlera ces monopoles et/ou mettra de sérieux et réels garde-fous pour empêcher ces monopoles.

L'excellent Cory Doctorow a deux bonnes analogies : Imaginez si dans un divorce, Google était à la fois l'avocat des deux parties, le juge, le propriétaire d'une agence matrimoniale et l'agent immobilier ?
Ou imaginez si Google dans un championnat de sport, était à la fois le propriétaire du championnat, d'une ou des deux équipes sur le terrain et l'arbitre de la rencontre ?
Et bien Google (et Meta, et dans une moindre mesure Apple) sur la pub et la monétisation, pour un journal, c'est ça.

avatar v1nce29 | 

Oui racket.

Quand Google News est obligé de reprendre les News ET obligé de les rémunérer c'est du racket.
Tu ne peux pas avoir le beurre (la publicité gratuite) et l'argent du beurre. Il faut choisir. Soit tu es sur Google News et tu profites du trafic en échange d'extrait gratuits. Soit tu n'y es pas. Mais tu ne peux pas exiger ET d'y être ET d'être rémunéré.
Pour prendre un exemple d'un autre siècle, je ne peux pas exiger d'être dans les pages jaunes et demander des sous pour l'usage de ma marque.

Je ne comprends pas pourquoi Google ne prend pas un abonnement AFP ou Reuters pour faire de la reformulation et basta.

Tes analogies sont complètement hors-sujet.

avatar vincentn | 

Cory Doctorow appréciera que pour V1nce29, son analyse et ses analogies sont mauvaises… ;P

Vous ne savez donc pas comment fonctionne la monétisation et la pub (notamment la programmatique) sur le net qui impacte les sites web dont les journaux, le rôle exact et l'influence de Google dans ce domaine, son duopole de fait avec Meta, etc.

Google n'était pas obligé de créer Google news, ils l'ont pourtant fait en 2002. Pourquoi ? Parce qu'ils y voyaient un moyen de monétisation supplémentaire et de conserver plus longtemps les internautes sur leur site plutôt que ces derniers aillent ailleurs. Pour cela, comme Google ne créait pas ex-nihilo l'actualité et les informations, il s'est basé sur une sélection de sources préexistantes, issu de son corpus d'indexation, en reprenant une partie des informations, sans demander leur avis à leurs producteurs, ce qui n'était pas dans le deal initial. Car Google s'est placé comme un intermédiaire et non un producteur, qui, vu son poids et sa place sur le web, est devenu un incontournable, l'éléphant qui s'est invité dans la pièce.

Pour reprendre votre exemple d'un autre siècle, c'est comme si le gestionnaire de pages jaunes proposait dans un premier temps, contractuellement et gratuitement, un référencement des entreprises dans son annuaire (lui se rémunérant par de la pub), puis offrait, contre rémunération (par un système d'enchères), un meilleur emplacement et visibilité dans son annuaire, pour proposer ensuite de devenir l'intermédiaire de contact (vous vous concentrez sur votre coeur de métier, on s'occupe du reste pour 3 fois rien) pour, au final, proposer un service concurrent au votre en vous proposant, à ses conditions et unilatéralement (c'est comme ça), de devenir un simple prestataire de leur service, même si vous ne le souhaitez pas. Et vous ne pouvez pas aller ailleurs car il a tué, racheté… l'immense majorité de ses concurrents dans les annuaires et les plateformes de mise en relation.

"Je ne comprends pas pourquoi Google ne prend pas un abonnement AFP ou Reuters pour faire de la reformulation et basta."

J'ai ri, tellement votre proposition est hors sol (ou tout du moins naïve) et hors de toute logique économique, sectorielle…

J'aurais là-aussi une autre analogie… ;)

avatar v1nce29 | 

TL;dr

Google ne monétise pas News. Le modèle de News n'a jamais changé. Il n'y a jamais eu de deal formel. Si ce n'est le respect de robots.txt qui implicitement dit extraits contre référencement.
Ce n'est pas tout à fait vrai, Google a cédé à beaucoup de caprices des éditeurs mettant de plus en plus en avant la source lui faisant donc encore plus de publicité.

Que viennent faire les enchères ici ? Hors sujet encore une fois.

Google News n'est absolument pas un concurrent des journaux. C'est une revue de presse, un condensé des faits. Les journalistes veulent nous convaincre qu'il y a pillage de leur propriété intellectuelle parce que l'un aura écrit 'Jacques Chirac est mort' et l'autre ' décès de l'ancien président de la république'. Google News c'est le coup d'oeil que tu jettes à un kiosque de journaux. Si un sujet t'intéresse tu achèteras le journal pour son travail journalistique (analyse, mise en perspective...)

Ce n'est pas de ma faute (ni celle de Google) si le secteur n'a pas su se réinventer.
Je ne vois pas pourquoi Google devrait subventionner la presse (encore une fois il faut choisir, il y a le robots.txt pour ça)

avatar marc_os | 

@ v1nce29

> Ainsi fini le racket par les journaux (aussi appelé "droits voisins") !

Donc, je peux m'accaparer le fruit de votre travail gratuitement et gagner de l'argent dessus sans vous en redonner une quelconque partie ?
Vous êtes d'accord ?

avatar v1nce29 | 

Techniquement, oui, tu (Google) peux utiliser mon travail (de particulier) sans me reverser un centime parce que seuls les journalistes ont droit à ce statut particulier. Si la loi avait pour objet de protéger la propriété intellectuelle, on ne comprend pas bien pourquoi seuls les journalistes disposeraient de cette protection. A l'époque c'était même uniquement la presse quotidienne, pour les News magazine cela devait être négocié 'plus tard' (j'imagine que c'est fait maintenant)

Vous pouvez me proposer un 'contrat' (robots.txt) par lequel vous reprenez des extraits sans valeur de mon travail et en échange vous m'envoyez du trafic que je monétiserai.

Si ça ne m'intéresse pas, je reste libre de refuser.

En revanche, ce que je ne peux pas faire c'est vous obliger à afficher les extraits (parce que je veux bien la publicité) et vous obliger à payer les extraits (parce que j'aime bien l'argent).

Les 2 parties doivent être libres de contractualiser, sinon c'est "une offre que tu ne peux pas refuser" = de l'extorsion.

avatar Oncle Sophocle | 

Être informé par une IA de Google ? Qui va choisir en fonction de mon profil à quelles informations j'aurai droit ?

avatar v1nce29 | 

Ça ne changera pas beaucoup d'aujourd'hui. La section d'analyse des Fake News est monocolore.

CONNEXION UTILISATEUR