Partenariat entre Stack Overflow et OpenAI : des opposants sabotent leurs publications

Stéphane Moussie |

Stack Overflow et OpenAI ont annoncé la semaine dernière un partenariat qui prévoit que la mine d’informations du premier nourrisse les technologies d’IA génératives du second. Cet accord suscite la controverse au sein de la communauté de la plateforme et une fronde est en train de s’organiser.

Stack Overflow est une plateforme d’entraide incontournable pour les développeurs : ils peuvent y poser leurs questions techniques dans l’espoir que des confrères leur apportent des solutions ou des explications. Depuis son lancement en 2008, ce grand forum a accumulé une énorme base de connaissances, une base qui s’apprête donc à alimenter ChatGPT.

« Je déteste ça. Je vais juste supprimer/défigurer mes réponses une par une, a écrit un utilisateur sur Stack Exchange, un site appartenant au même groupe. Je me fiche que cela soit contraire à vos politiques ridicules, car comme le montre cette annonce, vos politiques peuvent changer à tout moment sans consultation préalable de vos parties prenantes. Vous ne vous souciez pas de vos utilisateurs, je ne me soucie pas de vous. »

Alors que certains utilisateurs ont tenté de saboter leurs publications, le personnel de Stack Overflow aurait banni une partie des frondeurs. Un utilisateur raconte qu’après avoir remplacé plusieurs de ses réponses bien notées sur la plateforme par un message de protestation, son compte a été suspendu pendant sept jours.

Stack Overflow est pris entre le marteau et l’enclume. Depuis l’émergence de ChatGPT et Copilot, deux nouvelles technologies capables d’épauler efficacement les développeurs, la plateforme a vu son trafic diminuer. Le contrat passé avec OpenAI doit sûrement lui rapporter de l’argent frais, mais dans le même temps il donne du carburant à sa principale menace.

L’accord stipule que ChatGPT attribuera à Stack Overflow les réponses issues de sa communauté, mais cette visibilité sera-t-elle suffisante pour compenser la baisse des visites ? Le partenariat prévoit également l’utilisation par Stack Overflow des modèles d’OpenAI pour développer de nouveaux produits.

Les IA crient famine dans leur recherche de nouvelles données à moissonner

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Une grève historique en préparation dans un Apple Store américain

Stéphane Moussie |

Après avoir été les premiers à former un syndicat aux États-Unis, les employés de l’Apple Store de Towson Town Center sont les premiers à avoir voté l’organisation d’une grève. Les employés de cette boutique de Baltimore, sur la côte Est du pays, négocient depuis l’année dernière avec la direction des hausses de salaire ainsi que des améliorations dans l’organisation des plannings.

Apple Store de Towson Town Center. Image Apple.

« Le vote de ce jour est le premier pas pour démontrer notre solidarité et envoie un message clair à Apple », ont déclaré les membres du comité de négociation du syndicat samedi. « [Apple] collaborera avec le syndicat représentant notre équipe à Towson de manière respectueuse et de bonne foi », a réagi l’entreprise auprès de CNN.

La date de la grève n’a pas encore été communiquée. Apple fait tout pour tuer dans l’œuf les projets de syndicat dans ses autres boutiques américaines.

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La rumeur d'une gomme dans Safari 18 inquiète des journaux britanniques

Florian Innocente |

Une association représentative de journaux britanniques a prévenu Apple qu'une fonction de suppression de la publicité dans le prochain Safari contribuerait à fragiliser leur situation économique.

La News Media Association (NMA) qui représente les intérêts de titres de presse nationaux et régionaux a transmis au responsable des affaires publiques d'Apple au Royaume-Uni une lettre dans laquelle elle s'inquiète de voir arriver une fonction de blocage de la publicité dans Safari 18.

Le nouveau menu d'actions tel qu'il pourrait être dans Safari 18, avec la fonction Gomme (Erase Web Content). Source : AppleInsider.

Cette possibilité n'est encore qu'une rumeur. Elle fait référence à une « gomme » avec laquelle on désignerait des éléments récurrents dans une page web que l'on ne veut plus voir s’afficher. Les zones bloquées d'une page seraient mémorisées pour les visites ultérieures (lire aussi Safari 18 saurait résumer, gommer et mieux chercher).

La missive, indique le Financial Times, souligne que l'activité de journalisme nécessite des revenus et « la publicité est une source de revenus clefs pour de nombreux éditeurs ». La NMA exprime également ses inquiétudes quant à la responsabilité éditoriale si des outils d’intelligence artificielle d'Apple étaient utilisés pour supprimer ou modifier de manière sélective le contenu d'articles.

L'association souhaite rencontrer Apple pour discuter de cette fonction et de ses implications potentielles.

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Faites supprimer vos données personnelles d'Internet en trois clics ! 📍

Article sponsorisé |

Avouez qu’il est déplaisant de tomber sur une somme d’informations lorsque l’on cherche son nom sur Google, ou sur un moteur de recherche d’un réseau social. La promesse d’Internet initialement, c’était de pouvoir surfer anonymement et en toute sécurité. Mais ce sentiment a vite disparu à force de s’inscrire sur des sites ou de remplir des formulaires pour obtenir des informations. Ne soyez pas défaitiste toutefois, des solutions existent pour retourner dans l’anonymat.

« Si c’est gratuit, c’est toi le produit ». On connait tous ce célèbre adage qui ne fait confirmer qu’une réalité. Nos données sont collectées, archivées et vendues par des brokers de données qui les exploitent pour des objectifs commerciaux, marketing ou même frauduleux.

Et les conséquences ne se font généralement pas attendre, elles sont nombreuses et déplaisantes : appels automatisés, SMS non sollicités, courriers marketing, tentative d’arnaques, vols d’informations bancaires ou encore fraudes d’identité. Ces phénomènes ont pris une telle ampleur qu’il n’est plus étonnant de voir cette thématique aborder au journal de 20 heures.

Voici la marche à suivre pour reprendre le contrôle de ses données privées

Alors, comment faire face à ce fléau ? Tout d’abord, pensez à laisser le moins de traces possible en utilisant des emails jetables, en recourant à un VPN et en utilisant un navigateur web respectueux de la vie privée. Mais comment faire pour faire disparaitre les informations déjà stockées dans les bases de données des brokers ?

C’est un travail titanesque. Il convient de contacter chaque broker individuellement, de demander la suppression de ses données, de s’assurer que cela a bien été fait, de relancer la même procédure trois mois plus tard… C’est long et fastidieux. Quelque part, c’est un combat perdu d’avance. Heureusement, une solution existe. Elle s’appelle Incogni. Cette plate-forme en ligne va faire « le sale travail » pour vous. Pour vous, elle s’occupera d’effacer vos données personnelles des bases de données des différents courtiers de données.

Le processus est simple : il suffit de s’inscrire et de donner quelques détails pour qu’Incogni puisse agir et envoyer des demandes de suppression à des centaines et des centaines de brokers en données. Vous êtes tenu informé de chaque étape du processus. Vous pouvez ainsi reprendre le contrôle de vos informations personnelles et protéger votre vie privée.

Incogni fonctionne sur abonnement, mais c’est bien normal, car il s’agit d’un combat perpétuel contre les courtiers de données. Cela vous garantit un nettoyage régulier de vos données en ligne. Vous pouvez choisir une formule au mois ou à l’année. Cette dernière est beaucoup plus avantageuse financièrement et vous assure un meilleur suivi.

Lorsque vous êtes inscrit, vous avez à votre disposition un tableau de bord qui vous permet de suivre l'avancement des démarches faites pour vous en temps réel.

Incogni garantit un service conforme au RGPD, respectant rigoureusement vos droits et vous permettant de naviguer en toute tranquillité sur Internet, à l’abri des spams et des risques de cyberattaques.

👉 Reprenez le contrôle de votre vie privée en testant Incogni

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L'Apple M4 débarque dans les iPad Pro : une nouvelle puce qui souffle le chaud et le froid

Pierre Dandumont |

Alors que tous les Mac ne sont même pas passés sur les puces M3 lancées il y a six mois, Apple vient d'annoncer des iPad Pro équipés d'une puce M4. Et si la firme reste comme souvent avare en détails, il est tout de même possible de dresser un portrait intéressant de cette nouvelle génération.

Ce qui change peu

Commençons par ce qui change peu et ce qui ne change pas. Premièrement, la mémoire atteint une bande passante de 120 Go/s, soit 20 Go/s de plus que sur les puces M2 et M3. Pour obtenir cette valeur, Apple a probablement fait évoluer simplement la fréquence de la mémoire vive : on passerait de la LPDDR5-6400 à la LPDDRX5-7600, une modification qui avait déjà été effectuée lors du saut du M1 au M21. On reste assez loin de la bande passante des puces M3 Max (400 Go/s), mais on se rapproche du M3 Pro (150 Go/s).

Le GPU bouge peu.

Deuxièmement, le GPU est a priori le même que celui de la puce M3, avec la nouvelle architecture capable de prendre en charge le ray tracing. Comme souvent, Apple tente de brouiller les cartes : les gains sont annoncés par rapport à la puce M2, et comparer un programme qui effectue du ray tracing sur un composant qui ne l'accélère pas (M2) et un GPU qui l'accélère (M4) donne toujours d'énormes bénéfices — Apple parle d'un GPU 4x plus rapide dans ce cas.

Reste que si Apple ne communique pas sur la puissance en téraflops, nous l'avions estimée entre 4 et 4,5 téraflops sur le M3, avec un accroissement de l'ordre de 10 à 20 % en pratique face au M2. On gagne tout de même le décodage du codec AV1, absent des puces M2. Dans l'absolu, la partie graphique est toujours le parent pauvre dans la gamme, surtout face à la concurrence.

M4 : Apple va-t-elle se faire doubler par Intel, AMD et Qualcomm ?

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Le Display Engine ne s'améliore pas.

Au niveau du GPU, on peut noter qu'il ne prend probablement pas en charge plus de moniteurs que les puces M1 à M3. Pour rappel, Apple gère deux écrans physiques sur ce type de puce, avec trois liens DisplayPort internes. Dans un Mac, c'est ce qui permet par exemple le branchement d'un écran 6K (qui a besoin de deux liens) sur un MacBook Air en plus de l'écran interne. C'est vraisemblablement la technologie par laquelle Apple connecte l'écran Tandem OLED des iPad Pro, d'ailleurs. Au niveau externe, les tablettes n'acceptent qu'un seul écran externe, comme les autres modèles.

Un CPU amélioré avec plus de cœurs

Sortie de veille : écran OLED, puce M4… Des annonces vraiment historiques pour l’iPad ?

Stéphane Moussie |

Toutes les semaines, écoutez Sortie de veille, le podcast hebdomadaire de MacGeneration ! On débat de l'actualité Apple et tech des derniers jours en une quinzaine de minutes.

Ça y est, Apple a fait mieux que l’iPod nano ! Le nouvel iPad Pro de 13" bat un record de finesse avec seulement 5,1 mm d’épaisseur. Mais ce n’est pas le seul atout de cette tablette ni la seule annonce marquante du dernier keynote d’Apple. On débriefe avec Christophe cette conférence dédiée à l’iPad et on se demande si elle est vraiment historique, comme le proclame Tim Cook.

Dans le reste de l’actu, Apple a présenté de rares excuses pour une publicité qui fait polémique et le successeur de Tim Cook semble se dessiner.

Pour écouter Sortie de veille, c'est simple :

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Bonne écoute et bon week-end !

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Windows 11 va activer le chiffrement Bitlocker (presque) partout et ce n'est pas nécessairement positif

Pierre Dandumont |

Microsoft veut visiblement que les utilisateurs chiffrent leurs SSD et autres disques durs : la prochaine version de Windows 11, la 24H2, va activer BitLocker — la technologie de chiffrement de Microsoft — sur une partie du parc, et ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle.

Premier point, le problème ne va pas toucher tous les utilisateurs. Selon les Allemands de Deskmodder, il y a deux points à prendre en compte. Premièrement, l'UEFI de l'ordinateur doit intégrer un flag qui indique que le chiffrement est possible. C'est généralement le cas sur les PC portables et les PC de bureau qui viennent de grands constructeurs, mais pas sur les cartes mères que vous pouvez acheter dans le commerce pour monter votre propre PC. Deuxièmement, le chiffrement ne s'activera automatiquement que lors d'une réinstallation de l'OS, et pas avec une simple mise à jour. Mais une fois l'option activée, une (ré)installation pour une raison quelconque1 va donc chiffrer le périphérique de stockage principal et tous les autres disques internes. Par ailleurs, et c'est une nouveauté, tant les versions professionnelles de Windows 11 que la version familiale (Home) sont touchées.

Les dangers de BitLocker

BitLocker a le défaut de ne pas être aussi bien intégré que le chiffrement d'Apple (FileVault). Comme Apple contrôle le logiciel et le matériel, le chiffrement s'effectue de manière fluide et l'impact sur les performances est faible ou inexistant, en fonction du type de Mac. Dans les modèles Apple Silicon ou ceux équipés d'une puce T2, les composants Apple prennent en charge le chiffrement et dans les Mac précédents, l'accélération fournie par le CPU (notamment avec les instructions AES-NI) permet de réduire les pertes de performances.

Oups.

Pour BitLocker, deux problèmes existent. Le premier est simple : un utilisateur lambda ne va pas nécessairement se rendre compte que ses données sont chiffrées et les risques de perdre des données en cas de soucis sont donc plus élevés. BitLocker dépend en partie de la puce TPM qui est normalement obligatoire avec Windows 11 et Microsoft propose un système de clés de récupération pour éviter les problèmes. Pour rappel, elles sont normalement disponibles sur le compte Microsoft (si vous en utilisez un) mais peuvent aussi être imprimées, sauvées sur une clé USB, etc. Mais si vous n'avez pas la clé pour une raison quelconque, les données seront perdues, même sur des disques secondaires.

Deuxièmement, et contrairement à macOS, BitLocker a un impact parfois très visible sur les performances. Windows 11 active en effet par défaut un chiffrement logiciel, comme le montre cet article de Tom's Hardware, même si le SSD dispose des fonctions nécessaires pour un chiffrement matériel (OPAL). Et avec le chiffrement logiciel, les performances du SSD sont très affectées.

L'impact peut être élevé (image Tom's Hardware).

Enfin, il faut aussi le souligner, le chiffrement de Microsoft n'est pas sans faille. Si la solution est globalement résistante aux attaques, il existe quelques cas où un simple Raspberry Pi Pico permet le déchiffrement d'un SSD chiffré en quelques secondes.

BitLocker, le FileVault de Microsoft, cassé en moins de 45 secondes avec un Raspberry Pi Pico

BitLocker, le FileVault de Microsoft, cassé en moins de 45 secondes avec un Raspberry Pi Pico

Notons qu'il est possible de désactiver le chiffrement lors d'une réinstallation de Windows 11, par exemple en créant un média d'installation avec Rufus. Le programme dispose de quelques options pour passer outre les contraintes imposées par Microsoft.

Pour terminer, entendons-nous bien : chiffrer le stockage d'un ordinateur est généralement une bonne idée si vous stockez des données importantes et peut permettre de mieux protéger vos informations en cas de vol ou de perte, mais il faut bien prendre en compte les défauts et les contraintes, ce qui n'est pas nécessairement le cas si le système d'exploitation active le chiffrement sans prévenir.


  1. « Dans le doute, reboot, si ça rate, formate ».  ↩︎

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